Les Gardiens de la galaxie Vol 2 fait montre de maestria, et d’humour à foison. Un petit bonheur, à peine effiloché par un script convenu, évoquant un peu trop Star Trek Sans Limites sorti huit mois plus tôt.
Synopsis : Les Gardiens de la galaxie 2 poursuit les aventures de l’équipe alors qu’elle traverse les confins du cosmos. Les gardiens doivent combattre pour rester unis alors qu’ils découvrent les mystères de la filiation de Peter Quill. Les vieux ennemis vont devenir de nouveaux alliés et des personnages bien connus des fans de comics vont venir aider nos héros et continuer à étendre l’univers Marvel.
Les Gardiens de la galaxie Vol.2 est un spectacle pop jubilatoire
Critique : Fort du succès considérable de son volume 1, assez iconoclaste parmi les productions Disney/Marvel, et d’une promotion d’une longue année, les Gardiens de la galaxie reviennent bien dans leurs pompes, pour un numéro puissant qui éclate les budgets et les impressions de gigantisme.
Exit l’effet de surprise du premier film, cool et énergisant, l’humour se débride toujours autant dans ce divertissement PG-13, qui assume à fond son exubérance, sa décontraction non-feinte, pour devenir l’ultime cool movie de l’année. Ce que le médiocre Suicide Squad n’était pas parvenu à faire en 2017, nos Gardiens, eux, s’y appliquent sans jamais se forcer. Ils ont l’attitude dans les veines et la team fonctionne à merveille, à l’instar de celles des grandes sagas du genre que le public aime retrouver à intervalles réguliers (Fast & Furious joue sur cette construction-là également).
Avec Chris Pratt, aminci, mais pas trop, car désormais assez musclé pour coller à l’image étincelante du star-system, le film se la joue forcément, brailleur dans la tonitruance d’une action continue qui en met plein les mirettes : le spectacle pop est un space-opéra glorieux qui abonde dans les toiles intergalactiques fabuleuses.
Un script qui manque d’originalité
Riche en créatures extra-terrestres démentes, en guerres des étoiles agitées, et en décors fabuleux, cet épisode nous épate toutefois moins par son script qui pèche par son manque d’originalité.
Son obsession pour la filiation, la paternité de Star Lord (Chris Pratt) et les liens haineux qu’entretiennent les deux sœurs, Gamora (Zoe Saldana, vraiment excellente) et la rageuse Nebula, l’ambiguïté des liens du sang par opposition aux liens d’amitié (la famille d’adoption, par extension), sont autant de clichés qui habillent la plupart des sagas du genre (Star Wars, of course, mais encore Tron...). Toutefois, nous reconnaîtrons que les rebondissements sont bien agencés, et permettent à une pléthore de personnages de s’exciter sur plusieurs espaces en même temps, avec quelques scènes d’anthologies et de tueries au sens propre qui laissent des traces. Les troupes sont nombreuses pour nourrir l’intérêt autour des anciens et des nouveaux protagonistes (l’arrivée de vieux routiers de l’action comme Kurt Russell et Stallone).
L’avènement de Baby Groot est donc enfin arrivé !
Avec une volonté sans équivoque de jouer la carte de l’humour vachard, mais souvent mignon (les ratés de l’équipier en brindille, Baby Groot le trognon, toujours au centre de moments jubilatoires), Les Gardiens explore l’univers politiquement incorrecte et sexué qu’il avait ébauché dans un premier volet de haute tenue, avec une force picturale exponentielle. C’est puissant, exaltant et hilarant, sans trop de complexes malgré l’estampille familiale Disney.
A peine peut-on lui reprocher un script en mode bis-repetita après celui de Star Trek Sans Limites, avec lequel il correspond sur bien des points, ou bien son utilisation de plans catastrophes sur Terre plus dans l’annonce de prochains numéros terrestres, ou dans le gimmick du trailer qui veut survendre un programme pourtant haut-en-couleur.