James Gunn est un cinéaste issu de la série Z horrifique qui se spécialisera dans le blockbuster super-héroïque à partir de 2014. Un parcours classique proche de celui de Peter Jackson.
James Gunn a fait ses premières armes chez Troma, la firme trash et politiquement incorrecte de Lloyd Kaufman dont il coécrira un 2000 une autobiographie. Comme beaucoup d’ados des années 80, il a réalisé des films en super 8 et s’est forgé une véritable culture en dévorant du cinéma de genre et des comics.
James Gunn, de l’horreur au mainstream
Gunn entre dans le cinéma mainstream dans les années 2000. Très loin de l’esprit de Tromeo and Juliet de Kaufman, dont il participera à la réalisation et à l’écriture. En effet, en 2002, pour Warner, il écrit le scénario de l’adaptation de la série animée Scooby-Doo d’Hanna-Barbera, puis sa suite, en 2004 qui se soldera par un semi-échec. Il participe entre-temps au script initial de L’armée des morts qu’il doit abandonner pour le sequel de Scooby. Zack Snyder en est le réalisateur à succès.
En tant que cinéaste, James Gunn propose avec Horribilis, son premier long métrage. Il s’agit d’un hommage aux productions de séries B horrifiques à l’ancienne, avec des effets spéciaux en latex et des monstres qui se refusent d’être de vilaines déclinaisons d’images de synthèse. En France, l’essai ne confirme pas au box-office où l’on compte environ 50 000 clients sur toute la France, décevant la branche locale d’Universal. Au début des années 2020, l’éditeur ESC essaiera d’en faire une sortie vidéo culte, mais le film est largement dispensable.
Dans les traces de Sam Raimi et Peter Jackson
Outre des scénarios pour des séries un peu trash, James Gunn, qui vénère le politiquement incorrect, est rattrapé par l’appétit des grands studios pour les talents de la série B après avoir découvert Super (2010), comédie noire sur le thème de l’anonyme qui se rêve en super-héros. Le film avec Rainn Wilson et Elliot Page, alors jeune fille sortant du succès de Juno, est un échec au box-office et ne sortira qu’en vidéo dans l’Hexagone. Néanmoins, James Gunn rejoint Sam Raimi, Peter Jackson et autres Zack Snyder, dans cette salve de cinéaste de talents issus de l’horreur, enfermés dans des blockbusters calibrés pour être franchisés.
Après sa participation à un très mauvais film à sketches, My Movie Project, notoire pour être l’une des pires comédies des années 2010, il est l’artisan derrière le triomphe de Les gardiens de la galaxie. La production Disney Marvel, en mode nostalgie eighties, révèle Chris Pratt, et réalisera plus de 330 000 000$ aux USA. Le succès est phénoménal jusque dans sa bande originale. Le cinéaste enchaîne logiquement en 2017 sur le Volume 2, un nouveau succès intergalactique.
Fausse victime de la cancel culture
Rattrapé par son passé numérique – des tweets à l’humour pédophile -, le cinéaste est évincé du numéro 3, alors qu’il venait d’écrire le script. Devant le tollé provoqué par cet exemple de cancel culture d’extrême droite, notamment au sein de l’équipe d’acteurs, le cinéaste est finalement remis sur les rails, mais il décide d’aller jusqu’au bout de la suite de Suicide Squad que Warner et DC Comics lui ont proposé de réaliser entre temps.
The Suicide Squad, qui entre dans l‘univers cinématographique DC, est prévu dans les cinémas en juillet 2021, après les ravages de la Covid-19 dans l’industrie cinématographique. Les gardiens de la galaxie volume 3 devrait de son côté sortir en 2023. Le cinéaste se situe désormais dans une routine hollywoodienne que l’on ne connaît que trop bien.
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