Zack Snyder’s Justice League : la critique du film (2021)

Film de super-héros, Fantastique, Action | 4h02min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Zack Snyder's Justice League, affiche

  • Réalisateur : Zack Snyder
  • Acteurs : Diane Lane, Jason Momoa, Amber Heard, Willem Dafoe, Ben Affleck, Jesse Eisenberg, Henry Cavill, J.K. Simmons, Connie Nielsen, Jeremy Irons, Ezra Miller, Jared Leto, Gal Gadot, Ingvar Sigurdsson, Amy Adams, David Thewlis, Robin Wright, Joe Morton, Ray Fisher, Marc McClure, Ciarán Hinds, Joe Manganiello
  • Date de sortie: 18 Mar 2021
  • Nationalité : Américain, Britannique
  • Titre original : Zack Snyder's Justice League
  • Titres alternatifs : La Liga de la Justicia de Zack Snyder (Espagne) / Liga da Justiça, de Zack Snyder (Portugal) / Liga Sprawiedliwości Zacka Snydera (Pologne) / Zack Snyder: Az Igazság Ligája (Hongrie)
  • Année de production : 2021
  • Scénariste(s) : Chris Terrio, d'après une histoire de Chris Terrio, Will Beall, Zack Snyder
  • Directeur de la photographie : Fabian Wagner
  • Compositeur : Junkie XL
  • Société(s) de production : Atlas Entertainment, DC Entertainment, DC Films, HBO Max, RatPac-Dune Entertainment, The Stone Quarry, Warner Bros. Pictures, Warner Bros., Warner Max
  • Distributeur (1ère sortie) : Inédit au cinéma
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Warner Bros. Entertainment France (DVD, Blu-ray, UHD 4K)
  • Date de sortie vidéo : 9 juin 2021
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.33 : 1 / Couleurs et version en noir et blanc / Son : Dolby Digital, Dolby Atmos, Dolby Surround 7.1, 12-Track Digital Sound, Auro 11.1, Sonics-DDP, DTS
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Warner Bros.
  • Franchise : Director's Cut de Justice League, issu de l'Univers cinématographique DC (DC Extended Universe)
Note des spectateurs :

Très efficace et doté d’images impressionnantes, Zack Snyder’s Justice League corrige les erreurs de la version cinéma, sans pour autant être exempt d’autres défauts. Cette version enterre en tout cas le premier film par KO.

Synopsis : Bruce Wayne est déterminé à faire en sorte que le sacrifice ultime de Superman ne soit pas vain ; pour cela, avec l’aide de Diana Prince, il met en place un plan pour recruter une équipe de métahumains afin de protéger le monde d’une menace apocalyptique imminente. La tâche s’avère plus difficile que Bruce ne l’imaginait, car chacune des recrues doit faire face aux démons de son passé et les surpasser pour se rassembler et former une ligue de héros sans précédent. Désormais unis, Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash réussiront-ils à sauver la planète de Steppenwolf, DeSaad, Darkseid et de leurs terribles intentions ?

Un director’s cut réclamé par les fans

Critique : En 2017, en pleine création de Justice League qui devait clore en apothéose une trilogie entamée avec Man of Steel (2013), puis Batman v Superman : L’aube de la justice (2016), Zack Snyder est frappé par un terrible drame. Le réalisateur perd soudainement sa fille Autumn qui se suicide. Préférant tout d’abord se noyer dans le travail, Zack Snyder choisit d’abandonner la post-production du long-métrage qui est confiée à Joss Whedon (Les Avengers) par le studio Warner.

Toutefois, ce qui ressemblait initialement à un coup de pouce s’est révélé être une trahison de la part du studio, puisque les intentions initiales du metteur en scène ont été totalement écartées du métrage final. Non seulement le studio s’est permis de tailler dans le vif pour arriver à un long-métrage de deux heures, mais Warner a également commandé à Joss Whedon de nombreux reshoots pour atténuer la noirceur initiale et rendre le produit fini plus cool.

Zack Snyder's Justice League, affiche personnage Wonder Woman

Zack Snyder’s Justice League – © 2021 Warner Bros. Tous droits réservés.

Comme tout le monde le sait, le résultat final n’a satisfait personne, puisque la version cinéma de Justice League est un monument de cinéma kitsch, avec des notes humoristiques pathétiques et une durée de deux heures qui sent le charcutage. Les personnages ne sont plus que des marionnettes sans grand intérêt au cœur d’une intrigue basique sans aucune profondeur. Ces mauvais échos ont fait du film une énorme déception commerciale (657 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget estimé à plus de 300 millions) et un échec patent sur le plan artistique.

Mais que vaut cette nouvelle version de plus de quatre heures ?

De son côté, Zack Snyder a vu son nom associé à une œuvre dont il renie la paternité. Au fil des années, grâce à la puissance des réseaux sociaux, le réalisateur parvient à imposer l’idée de recréer l’intégralité de son director’s cut. Soutenu par des armées de fans, mais aussi par la plateforme HBO qui entend diffuser en exclusivité cette nouvelle version de Justice League, Snyder effectue un nouveau montage de son long-métrage en supprimant toutes les scènes tournées par Joss Whedon. Il tourne également des reshoots et ajoute même quelques scènes supplémentaires. Ainsi, il concrétise sa vision qui aboutit à un long-métrage de plus de quatre heures, désormais visible sur plusieurs plateformes mondiales.

Après ce long préambule, nécessaire pour comprendre l’existence même de ce nouveau montage, que vaut donc cette nouvelle version qui dure tout de même le deux fois plus longtemps que la précédente ?

Tout d’abord, précisons que le résultat final, même perfectible, s’avère effectivement nettement supérieur à la version cinéma dont l’existence tient désormais de l’incongruité. Zack Snyder, en modifiant l’étalonnage des images, évacue la dimension kitsch du métrage précédent et redonne une cohérence esthétique à cet univers déjà bien bigarré. Il a aussi modifié l’aspect des forces du mal et a redonné du lustre à Steppenwolf, tout en montrant davantage Darkseid. Il évacue également la musique de Danny Elfman pour réintégrer celle de Junkie XL très efficace et qui prend en compte les thèmes composés pour les métrages précédents. Là encore, il s’agit d’une question de cohérence esthétique.

Des personnages plus développés et des nouveaux héros qui existent enfin

Ensuite, Zack Snyder, même s’il conserve quelques petites notations humoristiques, prend véritablement son œuvre au sérieux et évacue la dimension comique du montage de Whedon. Désormais, la présentation de chaque héros prend deux heures, permettant notamment de présenter en détail les motivations de chacun. Il donne de l’importance à Flash, et surtout offre quasiment le rôle principal à Cyborg qui est au centre de la narration. Eux qui n’étaient que des pâles figures secondaires dans le métrage précédent jouissent enfin d’une vraie existence à l’écran. On comprend enfin leur raison d’être au sein de l’équipe.

Ce ne sont pas les seuls personnages qui gagnent en intensité puisque le cinéaste insiste également sur le deuil éprouvé par Lois Lane (très convaincante Amy Adams) lors de séquences assez émouvantes – portées notamment par les chansons sombres de Nick Cave. Dans ces moments, Zack Snyder parvient vraiment à gagner des points.

Un manque certain de profondeur

Malheureusement, tout n’est pas aussi réussi dans ce nouveau film puisque le scénario demeure toujours aussi basique. Il s’agit une fois de plus d’une lutte entre les forces du bien et celles du mal, sans qu’aucune nuance n’affleure malgré la durée de quatre heures. La noirceur tant vantée n’est pas si évidente puisqu’il s’agit une fois de plus d’un combat entre héros et extraterrestres, dont, il faut bien le dire, on se fiche un peu. Comme d’habitude, Zack Snyder est un formidable créateur d’images, un esthète de l’affrontement brutal à la lisière du jeu vidéo, mais il demeure incapable de donner une quelconque profondeur à ses films qui sont autant de belles vitrines vides.

On apprécie en tout cas la deuxième partie qui voit justement l’affrontement entre antagonistes. Le cinéaste est toujours à l’aise pour tourner des séquences impressionnantes, avec un nombre conséquent de ralentis. Il conclut même tout ceci par des combats qui voient enfin les héros collaborer.

Zack Snyder's Justice League, affiche

Zack Snyder’s Justice League – © 2021 Warner Bros. Tous droits réservés.

Des acteurs aux charismes variables

Parmi les réserves que l’on peut émettre, il faut évoquer les quelques faiblesses au niveau de l’interprétation. Tout d’abord, Henry Cavill et Ben Affleck ne sont pas nécessairement les meilleures incarnations de Superman et Batman. Parmi les petits nouveaux, on n’est pas non plus transportés par l’interprétation du jeune Ray Fisher en Cyborg. L’acteur est plutôt fade, contrairement à Ezra Miller qui occupe davantage le terrain. Finalement, on est davantage satisfaits par les interprètes féminines puisqu’Amy Adams et Diane Lane sont très correctes et que Gal Gadot fait une Wonder Woman toujours aussi charismatique.

Autre défaut majeur de ce cut, Snyder ne parvient pas à s’arrêter. Alors qu’il pouvait offrir au long-métrage une conclusion efficace et définitive, il fait le choix d’ajouter un gros quart d’heure à la toute fin relançant des sous-intrigues destinées à prolonger les aventures de l’équipe dans l’avenir. Ces séquences sont clairement de trop et paraissent même hors sujet, jusque dans l’esthétique post-apocalyptique du rêve de Batman. Snyder a même la très mauvaise idée de réintégrer le personnage du Joker, toujours interprété par Jared Leto. Pour mémoire, l’acteur est sans aucun doute l’incarnation la plus fade et ratée du célèbre méchant au sourire carnassier. Il était pour beaucoup dans le ratage total de Suicide Squad (Ayer, 2016) et il ne s’est pas amélioré avec le temps.

Cette fin très décevante et ouverte sur des aventures qui ne verront peut-être jamais le jour vient donc tempérer notre ardeur, et ceci même si Zack Snyder’s Justice League est indéniablement supérieur à la version cinéma qui n’a désormais plus aucune légitimité. Le cinéaste a au moins réparé un affront qui lui a été fait. On lui souhaite de rebondir, et pourquoi pas dans un univers enfin vraiment original.

Critique de Virgile Dumez

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Zack Snyder's Justice League, jaquette blu-ray simple

Zack Snyder’s Justice League – © 2021 Warner Bros Entertainment Inc.

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Zack Snyder's Justice League, affiche

Bande-annonce de Zack Snyder's Justice League (VF)

Film de super-héros, Fantastique, Action

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