Michel Blanc s’est imposé comme l’un des meilleurs acteurs comiques du Splendid, avant de s’orienter vers des rôles plus graves pour Blier, Leconte ou Pierre Schoeller. Il a signé plusieurs films intéressants.
Des Bronzés à la mise en scène
Michel Blanc débute au café-théâtre en intégrant la troupe du Splendid. On le voit à l’écran dans des petits rôles, pour des films de Tavernier, Gainsbourg, Polanski ou Luc Béraud. Sa composition de Jean-Claude Dusse dans Les bronzés (1978) et Les bronzés font du ski (1979) de Patrice Leconte, le rend populaire. Il incarne l’image du Français moyen à la fois loser et drôle, pathétique et sympathique. Michel Blanc, avec sa petite taille, sa calvitie et sa moustache devient alors un visage familier du cinéma comique français, et accède au vedettariat avec d’autres succès de Leconte, à savoir Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981) et Ma femme s’appelle reviens (1982).
Il retrouve ses camarades du Splendid dans Le père Noël est une ordure (1982) de Jean-Marie Poiré, où il joue l’obsédé au téléphone, puis poursuit son ascension au box-office avec des films d’intérêt inégal, partenaire de Jane Birkin dans Circulez y’a rien à voir (1983) de Patrice Leconte, ou de Jerry Lewis dans Retenez-moi ou je fais un malheur (1984) de Michel Gérard. Le milieu des années 80 marque un tournant dans sa carrière. Michel Blanc passe d’abord à la mise en scène et signe plusieurs comédies plus ou moins teintées de gravité, dont les meilleures sont Marche à l’ombre (1984), Grosse fatigue (1994) et Embrassez-qui vous voudrez (2002), où il se plie avec brio aux conventions du film choral.
Michel Blanc, un acteur complet
Ses rôles deviennent par ailleurs plus dramatiques, et il surprend en travesti dans Tenue de soirée (1986) de Bertrand Blier, qui lui vaut le prix d’interprétation au Festival de Cannes et une nomination au César du meilleur acteur. Il est également cité dans cette catégorie pour le rôle-titre de Monsieur Hire (1989) de Patrice Leconte, seconde adaptation d’un roman de Simenon, après la version de Duvivier avec Michel Simon. Dans les années 90, les premiers rôles se font plus rares, mais Michel Blanc est au générique de plusieurs films intéressants, sous la direction de Blier, Greenaway, Altman ou Benigni. C’est aussi une période où il se lance dans l’adaptation et la mise en scène théâtrales, avec Je veux faire du cinéma de Neil Simon ou Espèces menacées, qu’il écrit avec Gérard Jugnot.
La décennie suivante le voit renouer avec des premiers rôles plus sombres, et il est nommé au César du meilleur acteur en jouant l’agriculteur grincheux de Je vous trouve très beau (2005) d’Isabelle Mergault et le médecin homosexuel dans Les témoins (2007) d’André Téchiné, qu’il retrouve dans La fille du RER, en 2009. Par la suite, Michel Blanc incarne surtout des seconds rôles, et obtient le César dans cette catégorie pour son interprétation du directeur du cabinet ministériel dans L’exercice de l’État (2011) de Pierre Schoeller. On l’a revu depuis dans des films de Josiane Balasko, Lasse Hallström, Jean-Paul Rouve ou Dany Boon.
Michel Blanc décède des suites d’un malaise cardiaque, à l’âge de 72 ans, dans la nuit du 3 au 4 octobre 2024.