Réalisateur et scénariste français, Patrice Leconte commence à tourner des petits films dès son adolescence. Il se rend à Paris et entre à l’IDHEC. Il commence à rédiger des critiques pour les Cahiers du cinéma, avant de se lancer dans la création de planches de BD pour le magazine Pilote.
Les débuts dans la comédie populaire
Parallèlement, il tourne des courts-métrages, avant de se lancer dans le long avec Les Vécés étaient fermés de l’intérieur (1976) qui se plante malgré la présence de Jean Rochefort et de Coluche. Il accepte alors de porter à l’écran une pièce qui triomphe au café-théâtre avec le groupe comique du Splendid. Il s’agit des Bronzés qui cumule 2,3 millions d’entrées au box-office et qui lance sa carrière, ainsi que celle des différents comédiens à l’affiche.
Dès lors, Patrice Leconte se spécialise dans la comédie populaire, avec un succès rarement démenti. Il enchaîne ainsi Les Bronzés font du ski (1979), Viens chez moi, j’habite chez une copine (1980), Ma femme s’appelle reviens (1981) et Circulez, y a rien à voir ! (1983) qui dépassent tous largement le million d’entrées avec une pointe à 2,8 millions pour le second.
Une mue artistique au cours des années 80
Patrice Leconte opte alors pour une diversification en tournant le film d’action Les spécialistes (1985) pour Christian Fechner. Le résultat est colossal, avec 5,3 millions de spectateurs venus voir les exploits de Bernard Giraudeau et Gérard Lanvin. Au lieu de continuer dans cette voie royale toute tracée, Patrice Leconte entame une mue artistique avec Tandem (1987) qui fait preuve d’une vraie sensibilité.
Leconte, spécialiste des drames intimistes
A partir de là, Patrice Leconte oriente son cinéma vers une forme d’intimisme qui lui vaut d’excellentes critiques et des résultats plus discrets au box-office. Il signe ses meilleurs films avec Monsieur Hire (1989) et Le mari de la coiffeuse (1990). Après un Tango (1993) inégal et un Parfum d’Yvonne (1994) qui désarçonne le public, il retrouve la grosse comédie avec Les grand ducs (1996) et met tout le monde d’accord avec sa comédie spirituelle Ridicule (1996). Non seulement le film embarque 2 millions de spectateurs, mais le réalisateur reçoit 4 César dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur, ce qui est une consécration.
Les années suivantes sont clairement en dents de scie. Il tente de rabibocher le grand public avec Jean-Paul Belmondo et Alain Delon avec Une chance sur deux qui est un cuisant échec (tout juste un million d’entrées pour un budget colossal). Il est nettement plus à son aise avec le superbe La fille sur le pont (1999), tandis que La veuve de Saint-Pierre (2000) n’est pas sans qualité, malgré son classicisme un peu ronflant.
Les années 2000 ou les déceptions artistiques
Si l’on excepte la réussite de Confidences trop intimes (2004) qui parvient à retrouver le charme de ses films intimistes des années 90, l’inspiration semble désormais en berne durant les années 2000. Le cinéaste ne retrouve pas la délicieuse alchimie de ses précédentes créations et loupe Félix et Lola (2001), Rue des plaisirs (2002), L’homme du train (2002) et même son documentaire Dogora – ouvrons les yeux (2004) qui apparaît comme un sous Koyaanisqatsi paresseux.
Le succès des Bronzés 3 est une exception dans un parcours assez terne
Alors que les entrées ne cessent de chuter pour lui, Patrice Leconte rencontre son plus gros succès en 2006 avec Les bronzés 3 : amis pour la vie, pourtant pas franchement fameux. Il poursuit avec l’inutile Mon meilleur ami (2006) qui déçoit fortement. Le réalisateur alterne alors grosses comédies insipides ou carrément ratées (La guerre des miss en 2008, Une heure de tranquillité en 2014) avec des projets plus personnels souvent oubliables ou anecdotiques (Voir la mer en 2011, Une promesse en 2013). On notera que le réalisateur s’est également lancé dans l’animation avec Le magasin des suicides en 2012.
Patrice Leconte vient de sortir une nouvelle adaptation des enquêtes du commissaire Maigret.