Michel Simon

Acteur
L'ibis rouge, l'affiche de Topor

Personal Info

  • Nationalité : Suisse
  • Date de naissance : 9 avril 1895 à Genève (Suisse)
  • Date de décès : 30 mai 1975 à Bry-sur-Marne (France)
  • Crédit visuel : © 1975 Les Films de l'Epée - M. Films / Illustrateur : Topor. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Immense acteur français d’origine suisse, Michel Simon a débuté à l’époque du muet et sa carrière, forte d’une centaine de films, a duré jusqu’à sa mort en 1975.

Il a tourné dans de nombreux chefs-d’œuvre, en compagnie des plus grands, de Renoir (La Chienne, 1931) à Duvivier (Panique, 1946), en passant par Dreyer, René Clair ou Guitry, pour finir sa carrière en compagnie de Jean-Pierre Mocky.

Michel Simon, acteur culte de Renoir, Carné et Vigo

Michel Simon intègre la prestigieuse troupe de théâtre de Georges Pitoeff en 1920, qu’il quitte un an plus tard pour des rôles au boulevard, où il joue Tristan Bernard et Marcel Achard. Il rejoint ensuite Louis Jouvet à la Comédie des Champs-Élysées. Sa carrière théâtrale se poursuivra jusqu’en 1967. Le cinéma s’intéresse vite à cet acteur au visage imposant et au jeu expressif. Il brille dans plusieurs films muets, dont Feu Mathias Pascal (1925) de Marcel L’Herbier. Il est premier sbire dans Casanova (1927) d’Alexandre Volkoff, valet de chambre dans Tire-au-flanc (1928) de Jean Renoir, et juge dans La Passion de Jeanne d’Arc (1928) de Carl Theodor Dreyer.

Le parlant va faire de Michel Simon un monstre sacré du cinéma français, même s’il ne sera jamais aussi bankable que Raimu, Fernandel ou Jean Gabin. Il joue de son physique ingrat, de sa diction singulière et de son humour noir génial pour composer des personnages tantôt cyniques, tantôt pathétiques, maniant à merveille la gouaille et l’émotion, sans (trop) céder aux sirènes du cabotinage. Jean Renoir est le cinéaste qui le fait entrer dans la légende en le mettant en vedette dans deux films majeurs du début des années 30. Il campe en effet le peintre amateur victime d’une femme fatale dans La Chienne (1931), avant d’incarner le clochard libertaire troublant l’ordre bourgeois dans Boudu sauvé des eaux (1932). Même si ces œuvres sont des succès commerciaux moyens, elles sont accueillies comme des chefs-d’œuvre et Simon devient une grande vedette.

Le public du samedi soir des années 30 accourt en masse pour l’apprécier dans des bandes signées Jean Choux, Jacques de Baroncelli, Raymond Bernard ou Georges Lacombe. Il faut redécouvrir Le Mort en fuite (1936), subtile comédie d’André Berthomieu, où il forme avec Jules Berry un duo de comédiens escrocs. Mais les cinéphiles retiendront ses compositions majeures dans des grands classiques. Il est le prodigieux père Jules dans L’Atalante (1934), le chef-d’œuvre mutilé de Jean Vigo, où il conjugue fantaisie et poésie surréelle. Il joue Irwin Molyneux, alias Félix Chapel, dans le désopilant Drôle de drame (1937) de Marcel Carné, formant un duo inoubliable avec Louis Jouvet.

Michel Simon est toujours dans les premiers noms des génériques, mais parfois les producteurs vendent le film sur des noms plus cotés. Il s’efface devant Erich von Stroheim dans Les Disparus de Saint-Agil (1938) de Christian-Jaque, où il campe le professeur de dessin alcoolique ; ou en tuteur cruel, contrariant le couple Gabin-Morgan dans Le Quai des brumes (1938) de Marcel Carné. Il est le mari assassiné dans Le Dernier tournant (1939) de Pierre Chenal, adaptation du Facteur sonne toujours deux fois, et émeut en histrion raté dans La Fin du jour (1939) de Julien Duvivier.

Dans un registre plus léger, il est exquis dans trois comédies policières : Fric-frac (1939) de Maurice Lehmann, formant un trio de voleurs avec Fernandel et Arletty ; Circonstances atténuantes (1939) de Jean Boyer, fredonnant la ritournelle « Comme de bien entendu » ; et Paris-New York (1940), film choral d’Yves Mirande.

Un comédien prodigieux à la carrière exemplaire

Les années 40 confirment sa popularité mais il est moins prolifique. Entre La Comédie du bonheur (1940) de Marcel L’Herbier et Fabiola (1949), péplum franco-italien d’Alessandro Blasetti, il tourne une dizaine de films, dont le meilleur est Panique (1946) de Julien Duvivier. Cette adaptation des « Fiançailles de Monsieur Hire » de Simenon révèle toute la subtilité de son jeu. Il y partage l’affiche avec Viviane Romance, avec laquelle il avait déjà tourné dans l’incunable Naples au baiser de feu (1937) d’Augusto Genina, avec Tino Rossi.

Dans les années 50, il est beaucoup plus présent dans les studios. Les bons films alternent avec les moins bons, signés Pierre Billon, André Hunebelle, Jean Dréville ou Victor Trivas. L’acteur partage l’affiche avec Gérard Philipe dans La Beauté du diable (1950) de René Clair, campant un sarcastique Méphistophélès. Sacha Guitry le dirige en vedette dans deux films révélateurs de sa subtile verve, La Vie d’un honnête homme (1953) et Les Trois font la paire (1957).

Les années 60 lui fournissent un seul grand rôle, celui du grand-père accueillant un enfant juif dans Le Vieil homme et l’enfant (1966) de Claude Berri, qui lui vaut le prix d’interprétation au Festival de Berlin et un beau succès public. On le voit aussi en guest star dans plusieurs coproductions dont Austerlitz (1960) et Cyrano et d’Artagnan (1963) d’Abel Gance, Le Diable et les Dix Commandements (1962) de Julien Duvivier, et Le Train (1964) de John Frankenheimer.

Il tourne jusqu’à sa mort, en 1975, se frottant au cinéma audacieux de Walerian Borowczyk avec Blanche (1971), intégrant le casting prodigieux de La plus belle soirée de ma vie (1972) d’Ettore Scola, et rejoignant l’univers de Jean-Pierre Mocky qui lui donne son dernier grand rôle dans L’Ibis rouge (1975).

Gérard Crespo

Filmographie

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L'ibis rouge, l'affiche de Topor

Bande-annonce de Brelan d'as

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