Robert Redford

Acteur, Réalisateur
Les hommes du président, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Américain
  • Date de naissance : 18 août 1936 à Santa Monica, Californie (États-Unis)

Biographie

Note des spectateurs :

Acteur, réalisateur et producteur américain, Robert Redford est né en 1936 à Santa Monica en Californie dans une famille très conservatrice, notamment par son père Charles Robert Redford Sr. Si Robert Redford se sent proche de sa mère, plus progressiste, il ne s’entend pas avec son père, avec qui il va être en rupture au moment de son adolescence. Durant son enfance, Robert Redford était un enfant assez turbulent et qui n’aimait rien tant qu’être seul en pleine nature. Doué pour le sport, Redford développe très tôt un goût pour l’art et notamment pour la peinture dont il va vouloir faire sa vocation.

Robert Redford, le peintre

Peu intéressé par l’école, le jeune Redford devient assez rapidement un délinquant qui tourne mal à cause de ses mauvaises fréquentations. Parallèlement, il fait la connaissance de figures importantes de la Beat Generation. En 1955, Redford est marqué par un événement déterminant : sa mère meurt et il entre dans une phase de dépression qui va le conduire à effectuer un voyage en Europe et notamment à Florence, en Italie. Son but était de mieux maîtriser son art de la peinture, mais le voyage fut en réalité déprimant et Redford s’est enfoncé progressivement dans la pauvreté la plus totale en Italie. Après avoir été un temps à la rue, Redford opte pour un retour aux States où il choisit de s’inscrire sans trop y croire à l’American Academy of Dramatic Arts de New York.

Les débuts prometteurs au théâtre

Rapidement repéré pour son charisme et son physique, le jeune Robert Redford va être diplômé de l’AADA et va commencer à jouer des petits rôles aussi bien au théâtre qu’à la télévision. En 1959, Robert Redford et son épouse Lola Van Wagenen sont frappés par un terrible malheur, leur fils Scott meurt à l’âge de cinq mois de la mort subite du nourrisson. Une épreuve difficile à surmonter pour le couple qui réussira à avoir une petite fille (Shauna) l’année suivante. Pendant ce temps, Redford multiplie les apparitions à la télévision. C’est là qu’il fait d’ailleurs la connaissance de son ami Sydney Pollack avec qui il travailla de nombreuses fois par la suite.

En fait, le premier gros succès remporté par Redford est venu du théâtre avec la pièce Pieds nus dans le parc de Neil Simon. Le nouveau statut de Redford lui permet enfin de passer au grand écran après de nombreuses années confiné au petit. Il débute ainsi dans la comédie ratée Situation désespérée… mais pas sérieuse (Reinhardt, 1965) que son réalisateur n’a pas maîtrisé. Dès cette époque, Robert Redford marque les esprits car il refuse fréquemment des projets qui pouvaient lui apporter une notoriété immédiate afin de ne pas se compromettre dans des films auxquels il ne croit pas. Il accepte par contre de jouer dans Daisy Clover (Mulligan, 1965) pour faire plaisir à son amie Natalie Wood. En 1966, il accepte un rôle secondaire dans La poursuite impitoyable (Penn, 1966) uniquement pour pouvoir donner la réplique à Marlon Brando. Il y trouvera surtout l’amitié de Jane Fonda. La même année, il tourne Propriété interdite pour Sydney Pollack, toujours avec Natalie Wood.

L’ascension vers le star system

Butch Cassidy et le Kid, affiche

© 1969 Twentieth Century Fox. Tous droits réservés.

Enfin, il ne pouvait échapper à l’inévitable version cinéma de sa pièce culte. Pieds nus dans le parc (Saks, 1967) a confirmé le statut de jeune star de Redford. Toutefois, là où d’autres acteurs auraient capitalisé sur ce triomphe en tournant rapidement des films, il choisit de partir en famille dans un road trip en Europe pendant plusieurs mois. Il s’installe également dans les montagnes, loin d’Hollywood et refuse de nombreux projets. Après une longue pause, il accepte de jouer dans Willie Boy (1969), un western d’Abraham Polonsky. C’est également en 1969 qu’il crée sa première société de production afin d’être le plus indépendant possible. Il investit ainsi dans le film La descente infernale (Ritchie, 1969) qui est un échec commercial.

Alors qu’il décide d’investir dans la préservation d’un canyon où il s’installe pour vivre – et qui deviendra le fief de Sundance – Robert Redford a besoin d’un succès commercial qui lui est offert sur un plateau par George Roy Hill avec Butch Cassidy et le Kid (1969) qui va devenir un véritable phénomène. Non seulement son duo avec Paul Newman fonctionne à plein car les deux hommes s’entendent à merveille et deviennent véritablement amis dans la vie, mais la bande originale cartonne également. Ce rôle est enfin la confirmation tant attendue : désormais Robert Redford passe du statut de vedette à celui de star adulée.

Les années 70 : le temps des grands films engagés

Alors qu’on lui propose des projets porteurs, Redford arrête son choix sur le plus modeste L’ultime randonnée (Furie, 1970) qui s’apparente davantage à son goût pour un certain cinéma indépendant. Le tournage ne se passe pas forcément bien et le film est finalement un échec. Après une nouvelle pause, l’acteur entame la période la plus féconde de sa carrière d’acteur en enchaînant les tournages à grande vitesse. Il revient à Sydney Pollack avec qui il tourne le western écologiste Jeremiah Johnson (1972) qui reçoit des bonnes critiques, mais ne connaît pas un succès suffisant au vu de son potentiel. Le projet des Quatre malfrats (Yates, 1972) est un choix encore plus étonnant, uniquement motivé par le besoin d’argent pour financer son projet de Sundance. Par contre, la star est vraiment attachée au film Votez McKay (Ritchie, 1972) qu’il envisage comme le début d’un engagement politique à une époque où il s’oppose fermement à l’administration Nixon. Aucun de ces films n’a fonctionné.

L'arnaque, affiche

© 1973 Universal Pictures / Affiche : Michel Landi. Tous droits réservés.

Toutefois, par amitié pour Sydney Pollack, Redford accepte de jouer dans Nos plus belles années (1973) avec Barbra Streisand. L’acteur étoffe son rôle jugé trop passif et Pollack ajoute une touche de romantisme qui permet au long-métrage d’être un beau succès. Redford confirme son statut en acceptant un nouveau projet commercial : L’arnaque (Hill, 1973) est une nouvelle réussite du trio Redford, Newman, Roy Hill. Le succès est considérable.

Un rôle majeur dans l’affaire du Watergate

Pendant cette époque, Redford commence à rencontrer les journalistes Woodward et Bernstein qui ont fait les révélations du Watergate. C’est d’ailleurs lui qui les encourage à écrire un livre sur ce scandale d’État qu’il compte ensuite porter à l’écran. En attendant que cela puisse se faire, Redford tourne Gatsby le magnifique (Clayton, 1974), projet qui lui tenait à cœur mais dont il n’a pas forcément été satisfait. Le long-métrage est toutefois un succès qui renforce un peu plus son image d’acteur romantique. Il devient alors l’idole des jeunes filles et est souvent harcelé par des groupies, ce qu’il supporte mal.

Il accepte ensuite de tourner La kermesse des aigles (1975) par pure amitié pour George Roy Hill, véritable passionné des pionniers de l’aviation. Le métrage ne fonctionne pas en salles. Au contraire, le thriller Les trois jours du Condor (Pollack, 1975) connaît un bel écho commercial et s’inscrit pleinement dans un cinéma américain paranoïaque issu de la crise du Watergate. Le film amène quelques dissensions entre Redford et son ami Sydney Pollack à cause de la tendance de la star à être toujours en retard et à être parfois trop intrusif.

Les hommes du président, l'affiche

© 1976 renouvelé © 2004 Warner Bros Entertainment Inc – Wildwood Enterprises Inc. Tous droits réservés.

On commence à proposer à Redford des projets très fédérateurs, mais lui préfère s’engager dans Les hommes du président (Pakula, 1976) qui entend raconter toute l’affaire du Watergate. La confrontation avec Dustin Hoffman – alors que les deux acteurs ont deux techniques totalement différentes – fonctionne parfaitement et le long-métrage a connu un énorme retentissement aux États-Unis et dans le monde.

Redford, fondateur de Sundance et lobbyiste influent

Pour Redford qui se sentait alors très éloigné de sa famille, il allait être temps de ralentir le rythme des projets et des tournages. Il se consacre notamment à développer des projets liés à son canyon de l’Utah nommé Sundance. Mais surtout, Robert Redford accepte de s’engager davantage dans la politique en devenant lobbyiste pour des associations environnementales. Il a ainsi défendu de nombreux projets jusque devant la Cour Suprême des États-Unis. Cet engagement ne lui a pas valu que des amitiés, notamment lorsqu’il a bloqué des projets industriels qui devaient permettre le développement économique de régions entières.

Afin de gagner sa vie, il consent à jouer un rôle de militaire dans Un pont trop loin (Attenborough, 1977) qui tient purement et simplement de la prestation alimentaire et bien payée. Il fait enfin une pause de deux ans et finit par revenir à l’écran par amitié pour Sydney Pollack et Jane Fonda avec Le cavalier électrique (1979). Les tensions entre le réalisateur et l’acteur ne cessent de s’accroitre, mais cela n’a pas empêché le métrage d’être un joli succès aux États-Unis.

Redford enchaîne cette fois-ci assez rapidement avec Brubaker (1980) que commence à tourner Bob Rafelson. Toutefois, le courant ne passe pas du tout avec la star qui accuse le réalisateur de non préparation. L’acteur pèse de tout son poids et obtient le remplacement de Rafelson par le plus docile Stuart Rosenberg. Le métrage fonctionne correctement, sans plus.

Redford, un jeune réalisateur plein de promesses

Des gens comme les autres, l'affiche

© 1981 Paramount Pictures – Wildwood Enterprises. Tous droits réservés.

Mais la grande nouveauté du début des années 80 vient de la volonté de Robert Redford de passer à la réalisation. Il choisit de tourner Des gens comme les autres, dont le thème familial lui parle à une époque où son mariage bat sérieusement de l’aile et où la star est au plus mal d’un point de vue psychologique. Redford parvient à obtenir le droit de ne pas jouer dans ce premier film et il découvre au passage le jeune Timothy Hutton avec qui il crée une réelle relation amicale. Le métrage est non seulement bien reçu par les critiques, mais il rencontre aussi un joli succès. Ce premier coup de maître permet à Redford de gagner 4 Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Flatté certes, Redford s’est pourtant interrogé sur ces multiples récompenses.

Cette fois, il décide de se consacrer pleinement à son projet de créer un lieu culturel d’exception en plein cœur de l’Utah. Le début des années 80 est donc entièrement consacré à la création de ce qui deviendra le célèbre festival de Sundance afin de promouvoir un cinéma indépendant. Dans le même temps, Redford continue à s’engager en politique, toujours pour défendre la cause de l’environnement. Après quatre ans d’inactivité dans le domaine du cinéma, il revient avec Le meilleur (Levinson, 1984), projet qui lui tient à cœur car il aime toujours les défis sportifs. Malheureusement, le résultat s’avère décevant à l’écran et le film, s’il a fonctionné aux États-Unis, est loin d’être un hit. Certes, il est nommé dans quatre catégories aux Oscars, mais n’obtient aucune statuette.

Star des années 80 avec peu de films

Finalement, Redford choisit de retrouver son ami Sydney Pollack pour un grand film situé en Afrique : Out of Africa (1985). Certes, le rôle lui plaisait, mais l’acteur souhaitait aussi s’éloigner des États-Unis pour des raisons de tension familiales. Sur place, l’entente ne fut pas au beau fixe avec Pollack. La vision des deux hommes est effectivement radicalement opposée et la brouille n’est pas très loin. Toutefois, le long-métrage, très classique, emporte l’adhésion du grand public et permet de ranimer la flamme pour un Robert Redford romantique. Le métrage obtient la bagatelle de 7 Oscars, mais la star se vexe car il ne fait même pas partie des nominés en tant que meilleur acteur.

Out of Africa, l'affiche

© 1985 Universal Pictures. Tous droits réservés.

Pour profiter de cette embellie, il choisit de participer à une comédie signée d’Ivan Reitman qui vient tout juste de triompher avec SOS Fantômes (1984). Malheureusement pour lui, L’affaire Chelsea Deardon (1986) n’atteint pas sa cible et déçoit donc les attentes au box-office. D’ailleurs, Robert Redford n’a jamais caché qu’il n’aimait pas le long-métrage.

De quoi le motiver à revenir à la réalisation. Pour cela, il se passionne pour une nouvelle de John Nichols qui va lui permettre de tourner avec des acteurs hispaniques. Il s’agit du conte Milagro (1987) qui va notamment lui offrir une joie supplémentaire : il y fait la rencontre de Sonia Braga qui va devenir sa compagne pendant quelques années. Malgré des qualités réelles, Milagro est un gros échec commercial qui a sérieusement atteint son réalisateur. Redford s’éloigne à nouveau des plateaux pour se concentrer sur l’expansion de Sundance.

La plus belle opportunité lui est offerte en 1989 lorsque le festival révèle le premier film de Steven Soderbergh : Sexe, mensonges et vidéo. Le métrage triomphe même au Festival de Cannes et remporte la Palme d’Or. Dès lors, les feux des médias vont commencer à se braquer sur le Festival de Sundance qu’il faut donc développer.

La rupture avec Sydney Pollack sur Havana

Après avoir refusé plusieurs projets, Redford opte pour la sécurité en acceptant de jouer dans Havana (1990) de son éternel complice Sydney Pollack. Pourtant, la brouille était déjà bien consommée et elle ne fera que s’accentuer lors du tournage. À la fin des prises de vues, les deux hommes ne s’adressent tout simplement plus la parole. Le film ne se relève pas d’un choix étonnant pour donner la réplique à Redford, à savoir la fade Lena Olin. À sa sortie, les critiques sont désastreuses, à juste titre, signalant d’ailleurs qu’il s’agit d’un mauvais remake déguisé de Casablanca. Le résultat au box-office est sans appel et Havana peut être considéré comme un terrible accident industriel. Une consolation toutefois pour Redford puisqu’il y fait la connaissance de sa nouvelle compagne, l’assistante costumière Kathy O’Rear.

Le chef d’œuvre : Et au milieu coule une rivière

Et au milieu coule une rivière, l'affiche

© 1992 Allied Filmakers N.Y. / Affiche : Agence ARP. Tous droits réservés.

A une époque où le Festival de Sundance commence à connaître des problèmes financiers, Redford décide de réaliser Et au milieu coule une rivière (1992) d’après un superbe livre de Norman Maclean. Si le tournage se déroule correctement, certains acteurs se sont plaints de ne pas vraiment comprendre où le réalisateur voulait en venir. Aussitôt après, Redford accepte de jouer dans Les experts (Robinson, 1992) dont le tournage se déroule parfaitement bien. Toutefois, Redford a une mauvaise surprise à son retour en découvrant que le montage d’Et au milieu coule une rivière a été fait dans son dos, en dépit du bon sens. Furieux, l’acteur-réalisateur reprend l’intégralité de la post-production et livre ainsi un petit chef d’œuvre d’équilibre qui a rencontré un bel écho et a permis de révéler Brad Pitt au monde entier. D’autre part, le métrage permet au Français Philippe Rousselot d’obtenir un Oscar pour sa sublime photographie.

Et pour quelques succès de plus…

A cette époque, Robert Redford décide de changer d’agent car celui-ci avait tendance à lui offrir des rôles dans des films très commerciaux, ce qui n’intéressait plus la star. Redford enchaîne avec Proposition indécente (Lyne, 1993) dont le personnage principal l’intéressait beaucoup par son ambiguïté. Finalement, les multiples réécritures ont largement édulcoré le résultat final, ce qui n’a pas empêché le long-métrage d’être un énorme succès aux États-Unis et un peu partout dans le monde. Ainsi, Robert Redford confirmait sa place parmi les stars inoxydables. L’année suivante, il réalise son quatrième long intitulé Quiz Show (1994) qui revient sur une affaire d’escroquerie dans le monde des jeux télé. Mais avec son budget élevé, le long-métrage n’a pas convaincu les spectateurs de se déplacer et le film fut un lourd échec commercial.

A la même époque, la star est amenée à faire un choix. Effectivement, son fils Jamie est atteint d’une grave maladie qui nécessite une greffe. L’acteur décide donc de mettre sa carrière entre parenthèse pour pouvoir être au chevet de son fils tous les jours. L’occasion de tisser des liens plus profonds que durant l’enfance de Jamie où son père était tout le temps sur les plateaux. Pour son retour à l’écran, Redford choisit une œuvre peu ambitieuse intitulée Personnel et confidentiel (Avnet, 1996). Malgré l’aspect insipide du scénario et de la réalisation d’Avnet, le public mondial se rend dans les salles, permettant d’éponger en grande partie le budget costaud de près de 60 millions de billets verts.

Une série de succès dans les années 90

Finalement, c’est vraiment avec L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998) que Redford démontre une fois de plus sa popularité et son talent. Ainsi, il parvient à transformer un roman mélodramatique de Nicholas Evans en une œuvre sensible et romantique en même temps. Pour une fois, l’acteur accepte de jouer dans son propre film et forme un beau duo avec Kristin Scott Thomas. Après avoir découvert Brad Pitt, il donne cette fois sa chance à une jeune adolescente appelée à devenir une star : Scarlett Johansson.

Le film est un succès aux États-Unis et surtout un peu partout dans le monde, établissant un peu plus la star comme réalisateur de talent, capable de transcender des sujets pas forcément vendeurs à première vue. Ensuite, Redford opte pour une autre adaptation intitulée La légende de Bagger Vance (2000) qui réunit Will Smith et Matt Damon dans un film philosophique centré sur la pratique du golf. Le budget de 80 millions de dollars n’est cette fois-ci pas du tout remboursé car le film est un cuisant échec commercial.

Les années 2000, entre ruine financière et échecs commerciaux en pagaille

All Is Lost, l'affiche

© 2013 Lionsgate / Affiche : Ça tourne/Jones (agence). Tous droits réservés.

A cette époque, Robert Redford tombe en dépression et réussit à relever la tête grâce à sa nouvelle compagne Bylle Szaggars, avec qui il finira par se marier en 2009. On notera aussi qu’à cette période, le développement de plus en plus conséquent de Sundance le mobilise beaucoup. Certaines initiatives comme créer une chaîne de cinéma qui diffuserait exclusivement des films indépendants ont notamment été de lourds échecs financiers. Dans le même temps, Redford s’aperçoit que l’homme qui gérait son patrimoine n’était guère compétent et il se retrouve donc perclus de dettes au début des années 2000.

Pour sauver son patrimoine, il doit se résoudre à vendre des parts de Sundance et accepte de jouer dans un film plus commercial intitulé Spy Game, jeu d’espions (Scott, 2001) qui l’oppose pour la première fois à l’écran à Brad Pitt, devenu une star entre-temps. Le métrage n’a pourtant pas été un beau succès et Redford ne semble pas imprimer auprès de la jeune génération. Cela ne s’améliore pas lorsqu’il choisit de jouer dans Le dernier château (Lurie, 2001), film très classique qui, lui, est un pur échec commercial.

Du coup, Redford se met en retrait durant quelques années, attendant un projet qui serait plus indépendant. Il le trouve avec L’enlèvement (Brugge, 2004) qui est une petite production lui permettant de donner la réplique à Willem Dafoe et surtout Helen Mirren pour qui il a une grande admiration. L’année suivante, il se lance dans Une vie inachevée (Hallström, 2005) pour lequel il est très confiant. Malheureusement, la sortie du métrage est sabordée par le studio, et le film, assez médiocre du reste, ne fonctionne pas du tout en salles.

Plusieurs échecs en tant que réalisateur

Désormais en perte de vitesse, Robert Redford revient à la réalisation avec Lions et agneaux (2007) qui lui permet d’affronter Tom Cruise et Meryl Streep. Toutefois, le tournage ne se déroule pas franchement bien et Meryl Streep se désintéresse peu à peu de son rôle. Pourtant correct, le résultat final ne passionne pas les foules et est donc un énième échec commercial pour une star en déclin.

Vieillissant, Redford se met peu à peu en retrait de la comédie et insiste pour signer une œuvre historique intitulée La conspiration (2010). Cette fois l’échec est si cinglant que le métrage est la première réalisation de Redford à ne pas sortir en salles en France. Le film devra se contenter d’un direct-to-vidéo chez nous. Finalement, Redford choisit de tourner un tout petit budget intitulé Sous surveillance (2012) qui s’avère rentable, même si ses performances au box-office mondial restent modestes. Il s’agit à ce jour de la dernière réalisation d’une star désormais très âgée.

Un bijou (All Is Lost) et des compromissions avec Disney et Netflix

Alors que tout le monde s’attendait à une retraite bien méritée, Redford redevient un acteur sollicité. Il parvient à relever un sacré défi physique en interprétant All Is Lost (Chandor, 2013) où il est seul sur un bateau à la dérive durant l’intégralité du film. Si le métrage n’est pas un gros succès, il met tout le monde d’accord sur la performance incroyable de Redford.

Afin de faire plaisir à ses petits-enfants, papy Redford accepte de se vendre à l’ogre Marvel-Disney en interprétant le rôle du méchant Alexander Pierce dans Captain America : Le soldat de l’hiver (Russo, 2014), puis Avengers : Endgame (Russo, 2019).

On le préfère largement en grand-père dans le joli film pour enfants Peter et Elliott le dragon (Lowery, 2016). Il retrouve une œuvre plus politisée avec Truth : Le prix de la vérité (Vanderbilt, 2015), mais le public ne se rend pas dans les salles. Après avoir dit oui à Disney, Redford pactise également avec Netflix en tournant Nos âmes la nuit (Batra, 2017) qui lui permet surtout de retrouver sa grande amie Jane Fonda. Il faut dire qu’à cette époque, le comédien a perdu son fils Jamie, finalement emporté par la maladie, mais aussi des amis proches comme Alan J. Pakula, Sidney Pollack et bien d’autres encore. Il est donc de plus en plus isolé dans un monde qui change.

Enfin, Redford joue dans The Old Man & the Gun (Lowery, 2018), avant de déclarer qu’il prend désormais sa retraite à l’âge de 83 ans. La star n’a effectivement plus rien à prouver et demeure l’un des artistes les plus importants de la fin du 20ème siècle.

Source principale : Michael Feeney Callan : Robert Redford, biographie, Editions La Trace, 2022.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages cinéma uniquement) :

  • 1980 : Des gens comme les autres (Ordinary People)
  • 1988 : Milagro
  • 1992 : Et au milieu coule une rivière (A River Runs Through It)
  • 1994 : Quiz Show
  • 1998 : L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (The Horse Whisperer)
  • 2000 : La Légende de Bagger Vance (The Legend of Bagger Vance)
  • 2007 : Lions et Agneaux (Lions for Lambs)
  • 2011 : La Conspiration (The Conspirator)
  • 2013 : Sous surveillance (The Company You Keep)

Acteur (longs-métrages cinéma uniquement) :

  • 1960 : La Tête à l’envers (Tall Story) de Joshua Logan
  • 1962 : La guerre est aussi une chasse (War Hunt) de Denis Sanders
  • 1965 : Situation désespérée, mais pas sérieuse (Situation Hopeless, but Not Serious) de Gottfried Reinhardt
  • 1965 : Daisy Clover de Robert Mulligan
  • 1966 : La Poursuite impitoyable (The Chase) d’Arthur Penn
  • 1966 : Propriété interdite (This Property Is Condemned) de Sydney Pollack
  • 1967 : Pieds nus dans le parc (Barefoot in the Park) de Gene Saks
  • 1969 : Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid) de George Roy Hill
  • 1969 : La Descente infernale (Downhill Racer) de Michael Ritchie
  • 1969 : Willie Boy (Tell Them Willie Boy Is Here) d’Abraham Polonsky
  • 1970 : L’Ultime Randonnée (Little Fauss and Big Halsy) de Sidney J. Furie
  • 1972 : Les Quatre Malfrats (The Hot Rock) de Peter Yates
  • 1972 : Votez McKay (The Candidate) de Michael Ritchie
  • 1972 : Jeremiah Johnson de Sydney Pollack
  • 1973 : Nos plus belles années (The Way We Were) de Sydney Pollack
  • 1973 : L’Arnaque (The Sting) de George Roy Hill
  • 1974 : Gatsby le Magnifique (The Great Gatsby) de Jack Clayton
  • 1975 : La Kermesse des aigles (The Great Waldo Pepper) de George Roy Hill
  • 1975 : Les Trois Jours du Condor (Three Days of the Condor) de Sydney Pollack
  • 1976 : Les Hommes du président (All the President’s Men) d’Alan J. Pakula
  • 1977 : Un pont trop loin (A Bridge Too Far) de Richard Attenborough
  • 1979 : Le Cavalier électrique (The Electric Horseman) de Sydney Pollack
  • 1980 : Brubaker de Stuart Rosenberg
  • 1984 : Le Meilleur (The Natural) de Barry Levinson
  • 1985 : Out of Africa de Sydney Pollack
  • 1986 : L’Affaire Chelsea Deardon (Legal Eagles) d’Ivan Reitman
  • 1990 : Havana de Sydney Pollack
  • 1992 : Les Experts (Sneakers) de Phil Alden Robinson
  • 1992 : Et au milieu coule une rivière (A River Runs Through It) de Robert Redford
  • 1993 : Proposition indécente (Indecent Proposal) d’Adrian Lyne
  • 1996 : Personnel et confidentiel (Up Close & Personal) de Jon Avnet
  • 1998 : L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (The Horse Whisperer) de Robert Redford
  • 2001 : Le Dernier Château (The Last Castle) de Rod Lurie
  • 2001 : Spy Game, jeu d’espions (Spy Game) de Tony Scott
  • 2004 : L’Enlèvement (The Clearing) de Pieter Jan Brugge
  • 2005 : Une vie inachevée (An Unfinished Life) de Lasse Hallström
  • 2006 : Le Petit Monde de Charlotte (Charlotte’s Web) de Gary Winick (voix)
  • 2007 : Lions et Agneaux (Lions for Lambs) de Robert Redford
  • 2011 : Buck de Cindy Meehl
  • 2013 : Sous surveillance (The Company You Keep) de Robert Redford
  • 2013 : All Is Lost de J. C. Chandor
  • 2014 : Captain America : Le Soldat de l’hiver (Captain America: The Winter Soldier) d’Anthony et Joe Russo
  • 2015 : Randonneurs amateurs (A Walk in the Woods) de Ken Kwapis
  • 2015 : Truth : Le Prix de la vérité (Truth) de James Vanderbilt
  • 2016 : Peter et Elliott le dragon (Pete’s Dragon) de David Lowery
  • 2017 : The Discovery de Charlie McDowell
  • 2017 : Nos âmes la nuit (Our Souls at Night) de Ritesh Batra
  • 2018 : The Old Man and the Gun de David Lowery
  • 2019 : Avengers : Endgame d’Anthony et Joe Russo
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