Acteur, réalisateur et producteur britannique, Richard Attenborough décide d’être acteur très jeune et étudie à la Royal Academy of Dramatic Art (RADA) de Londres. Cela lui permet de se produire sur les scènes de théâtre. Il est toutefois repéré par David Lean qui lui offre un petit rôle au cinéma dans le film de propagande Ceux qui servent en mer (Lean, Coward, 1942). La guerre interrompt sa progression et il intègre la Royal Air Force de 1943 à 1945.
Attenborough, acteur de comédies britanniques
Il est ensuite très présent sur les écrans notamment dans Une question de vie et de mort (Powell, Pressburger, 1946), Le gang des tueurs (Boulting, 1947), La boîte magique (Boulting, 1951), Ce sacré z’héros (Boulting, 1956) et Le mouchard (Chaffey, 1959).
Spécialisé dans la comédie, l’acteur voit plus grand et fonde une société de production avec son ami Bryan Forbes. Cela va lui permettre d’aborder des rôles plus intéressants qui lui offrent une visibilité internationale. Attenborough est remarqué dans Le silence de la colère (Green, 1960), La grande évasion (Sturges, 1962), Le rideau de brume (Forbes, 1964), Les canons de Batasi (Guillermin, 1964), La canonnière du Yang-Tse (Wise, 1966) et L’extravagant docteur Dolittle (Fleischer, 1967).
Un réalisateur de grands spectacles académiques
En 1969, Richard Attenborough peut enfin tourner son premier film en tant que réalisateur, activité qu’il va ensuite privilégier. Il réalise donc Ah Dieu ! que la guerre est jolie (1969) d’après la pièce de Joan Littlewood. Cette comédie musicale cocasse convoque tout le gratin des acteurs britanniques. Attenborough refait l’acteur pour Richard Fleischer dans l’excellent L’étrangleur de la place Rillington (1971), mais se penche surtout sur une biographie de Winston Churchill qu’il compte réaliser. Cela aboutit à l’ennuyeux Les griffes du lion (1972) qui révèle pleinement le style académique du cinéaste.
S’il est à nouveau acteur pour Dix petits nègres (Collinson, 1974), Rosebud (Preminger, 1975), Brannigan (Hickox, 1975) et Les joueurs d’échecs (Ray, 1977), il réalise surtout une grande fresque guerrière intitulée Un pont trop loin (1977). Le film n’est pas le triomphe attendu malgré une débauche de moyens et de stars.
Les années 80, le temps des Oscars
Il enchaîne avec un petit film d’horreur avec Anthony Hopkins intitulé Magic (1978) et prépare surtout activement le projet de sa vie, à savoir un biopic gigantesque sur Gandhi. Il en débute le tournage en 1980 et le film n’arrivera sur les écrans qu’en 1982. Le budget s’élève à 22 millions de dollars de l’époque, ce qui est colossal. Le long-métrage obtient une pluie d’Oscars en 1983 avec huit récompenses dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Ben Kingsley. Toutefois, le film très académique ne passionne pas nécessairement les foules. En France, ils furent 2 679 974 Indiens à faire le déplacement.
Changement de braquet complet avec la réalisation suivante, la comédie musicale Chorus Line (1985) qui est un échec artistique et commercial.
Plus à l’aise dans le biopic, Richard Attenborough revient à un sujet qui lui convient mieux en évoquant l’apartheid qui sévit en Afrique du Sud à travers Cry Freedom, le cri de la liberté (1987). Sa vie du militant Biko est un échec aux Etats-Unis, tandis que la France est plus réceptive avec 1 061 441 de militants dans les salles.
Une suite de films ennuyeux et le sursaut Jurassic Park
Nouveau biopic en 1992 avec Chaplin qui est interprété par Robert Downey Jr. en recherche de succès et de reconnaissance. Malgré trois nominations aux Oscars, la fresque très académique ennuie tout le monde et l’échec commercial est au bout du chemin. En France, ils ne furent que 252 078 spectateurs muets à se rendre en salles. Un bide.
C’est à ce moment que Steven Spielberg lui propose de revenir devant la caméra pour jouer le scientifique de Jurassic Park (Spielberg, 1993) qui sera un nouveau tremplin pour l’acteur que l’on retrouve aussi dans le second volet Le monde perdu (Spielberg, 1997).
Toutefois, Attenborough continue à réaliser des œuvres qui seront de moins en moins vues. On peut citer Les ombres du cœur (1993), mélo insipide avec Anthony Hopkins. Il arpente un romantisme désuet avec Le temps d’aimer (1996) qui indiffère tout le monde. Ses deux dernières réalisations, Grey Owl (1999) et War and Destiny (2007), ne sortent même plus dans les salles françaises et ne semblent pas avoir soulevé une vague d’enthousiasme.
Richard Attenborough fait une mauvaise chute en 2008 qui le précipite dans le coma. Lorsqu’il se réveille, il ne peut plus parler et ne se déplace qu’en fauteuil roulant. Il décède en 2014 à l’âge de 90 ans après avoir marqué le cinéma britannique de son empreinte.