Le continent des hommes poissons est un récit d’aventures qui, même s’il n’ose jamais s’aventurer en eaux troubles, possède un charme indéniable. A recommander aux amateurs de séries B posées qui prenaient le temps d’offrir du rêve et de l’exotisme à défaut d’offrir de l’action et des frissons.
Synopsis : En 1891, un bateau transportant des esclaves vers Cayenne sombre dans la mer de Antilles. Le médecin de bord, Claude de Ross, et quatre autres rescapés parviennent à rejoindre une île qui ne figure sur aucune carte. Ils vont y découvrir un danger insolite, des hommes poissons, anciennes créatures de l’Atlantide, désormais au service d’un tyran sanguinaire.
Du cinéma bis fun qui donne la pêche
Critique : Une actrice sensuelle, ancienne James Bond girl et future Madame Ringo Starr ; un cadre exotique somptueux (la Sardaigne, ses plages ensoleillées et ses cavernes) ; quelques créatures en latex aux apparitions heureusement mesurées ; un grand nom du bis italien (Sergio Martino) à la mise en scène toujours aussi soignée et bien cadrée, tels sont les ingrédients de cette série B aquatique qui remporta un joli succès dans les salles françaises lors de sa sortie en 1979.
Si tous ces éléments ne permettent pas aujourd’hui au Continent des hommes poissons de sortir de la mare des nanars aux yeux d’un public friand d’action et de vraisemblance, cette production italienne qui abordait le thème alors très en vogue à l’époque des cités sous-marines de l’Atlantide (comme Les sept cités d’Atlantis de Kevin Connor, sorti quelques mois plus tôt) ne démérite pas grâce à ses nombreuses qualités visuelles qui nourrissent encore aujourd’hui l’évasion et un certain goût de l’aventure mystérieuse.
© 1980 Metro Goldwyn Mayer / Affiche : Bob Larkin. Tous droits réservés.
Une pincée de Jules Verne et beaucoup de L’île du docteur Moreau
Source d’un exotisme intarissable présent dans chacun de ses plans, le film ne lésine pas sur les rêveries d’un autre temps où il était tendance de s’imaginer les rivages d’un continent oublié. Jules Verne régnait alors sur le box-office.
Certes, le script, rachitique, lorgnant également beaucoup sur celui de L’île du Dr Moreau, gros succès anglo-américain de la fin des années 70 réalisé par Don Taylor et avec Burt Lancaster et Michael York, souffre passablement de son statisme et, à l’image de ces hommes poissons patauds et asthmatiques sur la terre ferme, manque parfois de souffle. Des défauts rédhibitoires pour le public contemporain amateurs de shorts sur TikTok. Mais l’ensemble possède encore un sacré charme pour les nostalgiques du vrai bis décalé dont Sergio Martino (La queue du scorpion, La montagne du dieu cannibale, Le grand alligator, 2019 après la chute de New York, Atomic Cyborg) s’était fait l’un des chantres.
Box-office du Continent des hommes poissons
Beau succès de la fin des années 70, Le continent des hommes poissons est resté un mois et demi à l’affiche à Paris, entre le 29 février et le 10 avril 1979. Avec 17 salles, le film d’aventure et de fantaisie entre directement en 5e position à Paris-Périphérie, avec 41 520 spectateurs, soit la 3e meilleure entrée de la semaine derrière Et la tendresse ?… bordel ! (57 030 entrées dans 13 salles) et Un si joli village (53 173 entrées dans 21 salles). Louis de Funès dans Le gendarme et les extra-terrestres demeurait premier pour la 5e semaine (83 888) et Superman convolait encore en 5e semaine à 46 716 entrées.
Le continent des hommes poissons pouvait être vu au Rex où il triomphait avec 14 250 amphibiens, et trouvait 4 514 spectateurs à l’UGC Ermitage. On citera aussi la Rotonde, le Convention St-Charles, l’UGC Danton, les 3 Murat, les Paramount Orléans et Galaxie, à Paris intra-muros. Il était aussi dans 9 cinémas de banlieue.
Les autres nouveautés de la semaine du 29 février :
- L’esprit de famille : 26 980 entrées dans 15 salles
- Le roi des gitans : 17 866 entrées dans 11 salles
- Les 8 maîtres du Kung Fu : 14 091 entrées dans 4 salles
- Je suis vicieuse mais je me soigne : 12 487 entrées dans 6 salles
- Lèvres brûlantes : 8 948 entrées dans 5 salles
- Mais où est donc Ornicar : 7 389 entrées dans 4 salles
- Une poignée de salopards : 7 634 entrées dans 7 salles
- Prisonniers de Mao : 4 627 entrées dans 5 salles
- Un balcon en forêt : 4 128 entrées dans 3 salles
- Utopia : 3 868 entrées dans 1 salles
- Opération septembre noir : 1 300 entrées dans 1 salle
En 2e semaine, Le continent des hommes poissons gagnait un écran tout en perdant de l’oxygène avec 29 349 spectateurs.
La manne s’assèche en 3e semaine avec seulement 10 656 spectateurs. La perte de 11 salles lui est fatal.
Le film de Sergio Martino pêchait 4 217 spectateurs dans un bassin réduit de 3 salles en 4e semaine, puis 838 spectateurs en 5e semaine dans 2 salles, et enfin 6 566 entrées dans 2 cinémas de quartier qui relancent sa carrière pour une ultime fois en 6e semaine, soit un total de 93 731 entrées.
Critique de Frédéric Mignard
Les sorties de la semaine du 28 février 1979
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Affiche : Renato Casaro © 1979 Dania Film. All Rights Reserved.
Biographies +
Sergio Martino, Joseph Cotten, Richard Johnson, Claudio Cassinelli, Barbara Bach, Giuseppe Castellano, Bobby Rhodes
Mots clés
Cinéma bis italien, Les continents fantastiques au cinéma, Les savants fous au cinéma, Les films Jacques Leitienne, Les hommes poissons au cinéma