Réalisateur, scénariste, romancier et producteur mexicain, Guillermo del Toro a été élevé par sa grand-mère catholique au Mexique au milieu des années 60. Il commence à tourner des courts-métrages à l’âge de 8 ans grâce à la caméra Super 8 de son père. Il se passionne à l’adolescence pour les maquillages et effets spéciaux et intègre donc l’industrie cinéma par ce biais. Il finit même par créer sa propre société d’effets spéciaux nommée Necropia au début des années 80. Vers la fin de la décennie, il crée la série mexicaine La hora marcada qui se veut une anthologie horrifique. La série triomphe entre 1988 et 1989.
Un réalisateur prometteur de la fin des années 90
Cela va lui permettre de mettre en chantier son tout premier long-métrage, l’étrange Cronos (1993), film de vampire qui est présenté au Festival de Cannes, mais ne sortira jamais dans nos salles françaises, faute de succès. Toutefois, la singularité de ce film inégal offre une carte de visite au jeune Mexicain qui va pouvoir travailler à Hollywood. Ainsi, il peut réaliser le film d’horreur Mimic (1997) qui le révèle sur le plan international, malgré un montage qui lui échappe totalement. Le film s’avère très efficace malgré une fin massacrée par les producteurs. Le film fonctionne moyennement sur tous les marchés (281 036 entrées / France), mais établit la bonne réputation du cinéaste.
Après cette déconvenue américaine, del Toro choisit de s’exiler en Espagne le temps de L’échine du diable (2001) qui vient confirmer le renouveau du cinéma fantastique espagnol. Comme à son habitude, le public français boude le film ibérique (92 958 entrées / France), mais cette fois-ci les critiques sont conquises.
Le temps des adaptations de comics
Guillermo del Toro revient alors à Hollywood où il accepte de tourner une suite : Blade II (2002) confirme son goût pour les films sur les vampires, mais démontre aussi une tendance à aimer le cinéma pour geeks. Il s’agit d’un des plus gros succès du réalisateur avec 1,2 million de spectateurs en France.
© Revolution Studios, Columbia Pictures
Le cinéaste enfonce le clou avec Hellboy (2004), adaptation d’un comic-book culte avec son complice de toujours Ron Perlman. Le budget est conséquent et à peine remboursé (563 905 fans en France), ce qui ne l’empêchera pas de mettre en chantier une suite en 2008 Hellboy II : Les Légions d’or maudites qui fonctionnera un peu mieux (668 175 entrées), sans exploser les compteurs. Entre-temps, Guillermo del Toro est reparti en Espagne où il a tourné l’un de ses plus beaux films, à savoir Le labyrinthe de Pan (2006). Le long-métrage remporte un joli succès et obtient même 3 Oscars d’ordre technique. En France, ils sont 421 717 curieux à faire le déplacement.
De nombreux projets avortés
Après Hellboy 2, Guillermo del Toro passe plusieurs années sur le projet de Bilbo le Hobbit. Outre de nombreuses productions, le réalisateur est donc loin des plateaux pendant plusieurs années car aucun de ses projets n’aboutit. Il revient donc en 2013 avec Pacific Rim, un blockbuster efficace mettant en scène des monstres géants et des robots. Certes, le film est un échec commercial sur le marché occidental, mais les recettes sont sauvées grâce au marché asiatique qui répond favorablement. La France, elle, accueille le film honorablement avec 1 019 101 de spectateurs. Après un détour par la télévision, Guillermo del Toro revient à ses premières amours, à savoir le film d’horreur gothique avec Crimson Peak (2015). Inégal, le film emphatique ne fonctionne pas vraiment et déçoit carrément en France avec seulement 299 112 fidèles dans les salles.
Retour en grâce avec La forme de l’eau et ses Oscars
Guillermo del Toro retrouve à la fois les faveurs des critiques et du public grâce au très beau La forme de l’eau (2017) qui devient son plus gros succès en France avec 1 362 606 nageurs, tandis qu’il glane 4 Oscars dont celui de meilleur réalisateur. Une consécration.
En 2022, le cinéaste nous revient avec le film noir Nightmare Alley avec Bradley Cooper et Cate Blanchett. Sa sortie aux États-Unis est marquée par un cinglant échec face notamment au rouleau compresseur de Spider-Man.
Guillermo del Toro, un producteur très actif
Outre ses fonctions de réalisateur, il est important de signaler le rôle majeur de Guillermo del Toro en tant que producteur. Ainsi, celui-ci a donné leur chance à de nombreux cinéastes dans le domaine du fantastique. Il a notamment produit L’orphelinat (Bayona, 2007), Les yeux de Julia (Morales, 2010), Don’t Be Afraid of the Dark (Nixey, 2010), Mama (Muschietti, 2013) ou encore Scary Stories (Øvredal, 2019). Il a aussi produit de nombreux programmes télé dont The Strain, Chasseurs de Trolls, Le trio venu d’ailleurs : Les Contes d’Arcadia, Mages et sorciers : Les contes d’Arcadia et plus récemment Guillermo del Toro Presents 10 After Midnight.
Il est actuellement en train de travailler à une nouvelle version de Pinocchio, présentée comme une vision plus sombre du conte. Sorti le 9 décembre 2022 directement sur la plateforme Netflix, Pinocchio s’avère être une bien belle réussite, aussi bien sur le plan esthétique que sur le plan thématique.