Atomic Cyborg : la critique du film (1986)

Action, Science-fiction | 1h34min
Note de la rédaction :
5/10
5
Atomic Cyborg, affiche française, french poster (Hands of steel)

  • Réalisateur : Sergio Martino
  • Acteurs : John Saxon, George Eastman, Daniel Greene, Janet Agren, Claudio Cassinelli, Donald O’Brien
  • Date de sortie: 26 Mar 1986
  • Nationalité : Italien
  • Titre original / Titre anglais Vendetta dal futuro / Hands of steel
  • Scénario : Elisa Briganti, Lewis E. Ciannelli, John Crowther, Ernesto Gastaldi, Sergio Martino, Dardano Sacchetti et Saul Sasha
  • Musique : Claudio Simonetti
  • Distributeur : Les Films Jacques Leitienne
  • Editeur vidéo : René Château Vidéo (VHS) / Pulse Vidéo (DVD / Blu-ray)
  • Box-office France : 367 979 entrées / 51 212 entrées
  • Crédits affiche : © 1986 Dania Films - Medusa Produzione. Illustrateur : Casaro - Tous droits réservés.
  • Format 1.85 : 1
Note des spectateurs :

Appartenant à la catégorie des mauvais films sympathiques, Atomic Cyborg est certes un nanar, mais d’une redoutable efficacité et d’une belle générosité en matière d’action.

Synopsis : En 1997 au Nouveau-Mexique. Le professeur Mosley, l’un des plus importants dénonciateurs de la pollution atmosphérique, se bat pour empêcher la construction de nouvelles structures dans des quartiers surpeuplés. Turner, riche industriel, fait appel à des hommes de la pègre pour se débarrasser de lui. Mosley est placé sous la protection de la police, mais Paco Queruak, un cyborg dont les organes humains ont été remplacés à 70 % par de l’électronique après un accident, parvient à le blesser. Turner, furieux qu’il ait raté sa cible, ordonne d’éliminer Paco. Traqué, celui-ci retourne vers son pays natal, l’Arizona, et s’installe dans le motel de Linda…

De l’art du recyclage

Critique : Sur le déclin depuis le début des années 80, l’industrie cinématographique italienne ne produit plus que des ersatz des succès commerciaux américains, le tout vendu par une affiche aguicheuse. Ainsi, les sept scénaristes qui se sont relayés pour accoucher du script d’Atomic Cyborg (1986) se sont surtout arrangés pour compiler les idées des autres, et notamment de ce qui a fonctionné dernièrement au box-office mondial. Si la trame générale peut évidemment faire songer à Terminator (Cameron, 1984), il ne faut pas négliger d’autres emprunts très volontaires. Ainsi, toute la partie centrale se déroulant dans un coin perdu de l’Arizona ressemble furieusement à Over The Top – le bras de fer (Golan, 1987) alors en pleine production. On notera aussi la présence d’un personnage féminin cyborg entièrement calqué sur celui de Darryl Hannah dans Blade Runner (Scott, 1982).

Atomic Cyborg et Les exterminateurs de l'an 3000, en pack blu-ray

© 2020 Pulse Vidéo. Tous droits réservés.

Dans cette grande foire au recyclage, Sergio Martino (sous le pseudo de Martin Dolman) n’oublie pas d’injecter une bonne dose de science-fiction post-nuke, avec des cités gangrenées par la criminalité et la pollution. Enfin, les quelques séquences finales avec des camions rappellent bien évidemment le Duel de Spielberg. Le cinéphile chercherait sans succès la moindre idée originale dans ce démarquage typique d’une époque où le respect des droits d’auteur n’était qu’une vague idée.

Ma main bionique dans ta face !

A cela, il faut ajouter des acteurs peu ou mal dirigés. Daniel Greene fait un gros bras parfaitement inexpressif – comme il est censé être un cyborg, on dira que son jeu minimaliste était intentionnel – tandis que George Eastman cabotine un maximum. La plupart des autres comédiens se contentent de réciter leurs pauvres dialogues sans réelle conviction, y compris John Saxon, d’ordinaire plus impliqué.

Mais contre toute attente, le résultat, certes piteux et foncièrement bis, n’est finalement pas si catastrophique grâce au savoir-faire d’un réalisateur soucieux de livrer un spectacle généreux en action. Si le script est évidemment aux abonnés absents, on remarquera une capacité à transcender certaines limites en jouant sur un rythme assez endiablé, notamment dans la dernière demi-heure, très efficace.

Des séquences d’action impressionnantes où la prise de risques fut maximale

Ainsi, la production, même chiche, a pu poser ses caméras dans les magnifiques paysages désertiques de l’Arizona, ce qui donne aussitôt un certain cachet aux images. Le réalisateur parvient à tourner des scènes d’action efficaces mettant en scène l’affrontement entre voitures, camions et hélicoptères. D’ailleurs, cette dangerosité qui se ressent à l’image fut malheureusement bien réelle. Ainsi, l’hélicoptère qui transportait l’acteur Claudio Cassinelli s’est crashé à la suite d’une erreur de pilotage, endeuillant un tournage sous haute tension. Le comédien, fidèle de Sergio Martino, est décédé à l’âge de 46 ans, en même temps que le pilote.

Au final, cette dernière partie du film relève l’ensemble et permet de faire d’Atomic Cyborg un film bis à la fois nanardesque dans ses développements improbables et sacrément sympathique dans son ensemble. D’ailleurs, le long-métrage fut un petit succès lors de sa sortie française, avec un cumul de 367 979 entrées sur l’ensemble du territoire. Il s’agissait là des derniers feux d’un certain cinéma d’exploitation italien, avant la crise du cinéma qui allait balayer définitivement ce type de productions de nos grands écrans.

Enfin, notons que le film vient de sortir en combo DVD / Blu-ray par souscription chez l’éditeur Pulse Vidéo dans une copie de bonne tenue et agrémentée d’un long entretien d’une heure avec le réalisateur Sergio Martino. Une belle acquisition pour tous les bisseux.

Pour les retardataires, il est toujours possible de commander les blu-ray en cliquant ici

Critique du film :  Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 26 mars 1986

Atomic Cyborg, affiche française, french poster (Hands of steel)

© 1986 Dania Films – Medusa Produzione. Tous droits réservés. Illustration : Casaro

Box-office :

Atomic Cyborg est sorti en France le 26 mars 1986. Sur Paris-Périphérie, l’on pouvait trouver comme nouveauté ce mercredi-là Highlander (57 salles) avec Christophe Lambert, Out of Africa (32 salles) avec le couple Robert Redford Meryl Streep, la production Steven Spielberg Le secret de la pyramide (34 salles). Atomic Cyborg bénéficiait d’une belle exposition dans 22 cinémas.

Face aux mastodontes anglophones, le bis italien ouvrait en 4e place le mercredi de sa sortie avec 2 768 amateurs de nanars, quand Christophe Lambert provoquait la cohue dans les cinémas (56 000).

Distribué par Les Films Jacques Leitienne pourvoyeur en films d’exploitation sur plusieurs générations, Atomic Cyborg se paie une petite 9e place du box-office en première semaine parisienne, avec 24 325 amateurs de cinéma d’action décomplexé. On se situe loin des 331 178 spectateurs de Highlander, le leader, ou de l’épopée africaine de Sidney Pollack qui, malgré une séance en moins par jour, s’offrait un démarrage somptueux à 214 604 romantiques. Atomic Cyborg se positionnait même derrière Remo sans arme et dangereux, qui célébrait une deuxième semaine pataude à 34 369 spectateurs.

Atomic Cyborg (affiche américaine)

Copyrights 1986 Almi Pictures – Design : Casaro

Quels cinéma projetaient Atomic Cyborg sur Paris?

Les cinémas intra-muros programmant notre cyborg aux mains d’acier étaient le Convention Saint Charles, le City Triomphe, le Paramount Opéra, le Forum Cinémas, le Maxéville, la Bastille, le Fauvette, Le Galaxie, le Miramar, le Mistral et le Clichy Pathé. 9 autres cinémas le diffusait en banlieue.

En 2e semaine, l’ersatz de Terminator par Sergio Martino plongeait à 9 228 spectateurs, perdant 14 cinémas. Désormais seuls le City Triomphe, le Paramount Opéra, le Maxéville, le Miramar et le Mistral sondaient le vide cinématographique dans leurs salles parisiennes.

En 3e semaine, Atomic Cyborg reculait dans 4 salles, avec 6 632 spectateurs et frôlait les 40 000 spectateurs. Pas si mal dans le contexte.

Un petit succès dans la durée qui fait le tour des cinémas de quartier

En 4e semaine, il gagne une salle de cinéma de quartier, la Cigale où il glane 3 075 spectateurs du XVIIIe arrondissement. Avec 5 778 Musclors dans 4 cinémas, Atomic Cyborg fait réellement de la résistance.

La Maxéville sur les Grands Boulevards et le City Triomphe sur les Champs Elysées le conservent encore en 5e semaine pour 1 264 retardataires qui ne savaient pas trop comment passer le temps (total de 46 227 spectateurs).

En 6e semaine, le cinéma bis le Paris Ciné récupère une copie pour 2 349 spectateurs. La copie VF circule ensuite pour une septième et ultime semaine au Gaîté Boulevard qui a sa clientèle fidèle dans le 9e arrondissement, avec 2 636 spectateurs. Cela permet au film de Martin Dolman de franchir la barre symbolique des 50 000 clients. Un score plutôt bon au vu du produit brillamment vendu par une affiche de dieu Casaro, l’illustrateur de Rambo.

Frédéric Mignard

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Atomic Cyborg, affiche française, french poster (Hands of steel)

Bande-annonce d'Atomic Cyborg (VF, numérisée 4K)

Action, Science-fiction

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