Joseph Cotten a fait partie de la troupe du Mercury Theatre d’Orson Welles qui l’a dirigé dans Citizen Kane et La splendeur des Amberson. Vedette des années 40 et 50, il fut notamment tête d’affiche de L’ombre d’un doute d’Alfred Hitchcock et Duel au soleil de King Vidor.
De Welles à Carol Reed
Joseph Cotten aborde le cinéma grâce à Orson Welles, avec lequel il collabore au Mercury Theatre. Il tourne alors dans son court métrage Too much Johnson (1938), avant d’incarner Jedediah Leland dans Citizen Kane (1941) et le protagoniste de La splendeur des Amberson (1942). Confortée par un contrat signé avec David O. Selznick, sa carrière le voit vite accéder au vedettariat.
Il incarne ainsi l’ingénieur de Voyage au bout de la peur (1943) de Norman Foster, le dangereux oncle Charlie de L’ombre d’un doute (1943) d’Alfred Hitchcock, ou le bienveillant ami qui sauve Ingrid Bergman des griffes de Charles Boyer dans Hantise (1944) de George Cukor. King Vidor lui fait affronter Gregory Peck pour les beaux yeux de Jennifer Jones dans Duel au soleil (1946) ; actrice qu’il retrouve dans Le portrait de Jennie (1948) de William Dieterle, pour lequel il obtient le prix d’interprétation masculine au Festival de Venise.
Partenaire de Loretta Young dans la comédie Ma femme est un grand homme (1947) de H.C. Potter, de Bette Davis dans La garce (1949) de King Vidor, ou d’Ingrid Bergman dans Les amants du Capricorne (1949) d’Alfred Hitchcock, il termine la décennie avec son rôle le plus célèbre : dans Le troisième homme (1949) de Carol Reed, il incarne à merveille l’écrivain américain Holly Martins, et retrouve Orson Welles dans une scène mythique.
Joseph Cotten, cinq décennies de cinéma
Des années 50 au début des années 80, Joseph Cotten est toujours très présent à l’écran, même si les premiers rôles seront progressivement moins fréquents. Dans Niagara (1953) de Henry Hathaway, il partage l’affiche avec Marilyn Monroe. Robert Aldrich le dirige dans le western El Perdido (1961), aux côtés de Kirk Douglas et Rock Hudson ; et dans Chut… chut, chère Charlotte (1964), machiavélique récit avec Bette Davis et Olivia de Havilland. Il tourne aussi en Italie, à l’affiche du western spaghetti Les cruels (1967) de Sergio Corbucci, du film d’horreur Baron vampire (1972) de Mario Bava, ou de la comédie L’argent de la vieille (1972) de Luigi Comencini, pour une mémorable partie de cartes avec Bette Davis, Alberto Sordi et Silvana Mangano.
Et c’est une guest star toujours fringante que le public retrouve dans Soleil vert (1973) de Richard Fleischer ou Les portes du paradis (1980) de Michael Cimino, son dernier grand film.