Jean Dujardin, Oscar du meilleur acteur pour The Artist (2011) de Michel Hazanavicius, a alterné films populaires (le diptyque parodique des OSS 117) et cinéma d’auteur, sa carrière s’étant enrichie sous la direction de Quentin Dupieux (Le Daim) ou Roman Polanski (J’accuse).
De Brice de Nice aux Oscars
Révélé par la série télé Un gars, une fille, Jean Dujardin débute au cinéma en 2002. Il joue essentiellement dans des comédies, mais tient le rôle principal dans Le Convoyeur (2004), drame policier de Nicolas Boukhrief. Son personnage d’ahuri dans Brice de Nice (2005) de James Huth lui vaut un franc succès. Mais c’est sa composition d’espion dans OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (2005) et OSS 117 : Rio ne répond plus (2009), le diptyque parodique de Michel Hazanavicius, qui fait de lui une valeur sûre du cinéma français. Le premier volet lui vaut une nomination au César du meilleur acteur.
Jean Dujardin se montre à l’aise dans la comédie satirique 99 francs (2007) de Jan Kounen, et consolide son statut de vedette en 2010 : il est à l’affiche du succès choral Les Petits mouchoirs de Guillaume Canet, adopte l’humour noir de Bertrand Blier (Le Bruit des glaçons) et obtient son premier vrai rôle dramatique dans le sous-estimé Un balcon sur la mer de Nicole Garcia. Il y dévoile un jeu plus nuancé qu’habituellement, confirmant par là même qu’il n’est pas seulement un acteur bankable, mais aussi un bon comédien.
Jean Dujardin, grand acteur pour Hazanavicius et Polanski
C’est toutefois le triomphe critique de The Artist (2011) de Michel Hazanavicius qui va faire de lui l’acteur le plus réputé du cinéma français. Ce film hommage au cinéma muet lui permet d’obtenir de multiples récompenses dont le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes, le BAFTA du meilleur acteur, le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie et, last but not least, l’Oscar du meilleur acteur. Seul le César lui échappe, qu’il doit céder à Omar Sy. Hollywood lui fait alors des propositions mais il n’y fait que des seconds rôles de frenchy, dans Le Loup de Wall Street (2013) de Martin Scorsese et Monuments Men (2014) de George Clooney.
Il préfère rester fidèle à l’Hexagone et prend le risque de jouer dans des productions ambitieuses, avec des cinéastes décalés ou prestigieux. Il est très drôle dans l’insolite I Feel Good (2018) de Gustave Kervern et Benoît Delépine ; se montre jubilatoire dans le surréaliste Le Daim (2019) de Quentin Dupieux ; et interprète l’officier Picquart dans l’excellent J’accuse (2019) de Roman Polanski, qui lui vaut d’être nommé au César du meilleur acteur.
2006 Copyrights Gaumont Columbia TriStar Films
