Réalisatrice, scénariste et actrice franco-luxembourgeoise, Anne Fontaine passe une partie de son enfance à Lisbonne où son père est organiste. Puis, elle part à Paris à l’adolescence où elle suit une formation de danseuse, avant de devenir actrice.
Anne Fontaine, l’actrice
On la voit notamment dans Le dernier amant romantique (Jaeckin, 1978), puis Tendres cousines (Hamilton, 1980). Elle tourne également pour la télévision avant de figurer au générique de la comédie à succès P.R.O.F.S. (Schulmann, 1985) en tant que compagne de Patrick Bruel. Après plusieurs rôles à la télévision, la jeune femme découvre les joies de la mise en scène au théâtre.
Toutefois, elle est surtout remarquée par une première réalisation de cinéma : Les histoires d’amour finissent mal… en général (1993) qui obtient le Prix Jean Vigo en 1993. Elle enchaîne aussitôt avec le moyen-métrage Augustin (1995) qui est distribué en salles et connaît un joli parcours. Elle y dirige son frère Jean-Chrétien Sibertin-Blanc qui développe un personnage à la fois lunaire et loufoque.
La révélation de Nettoyage à sec
Toutefois, c’est son film suivant, l’excellent Nettoyage à sec (1997), qui attire vraiment l’attention sur la réalisatrice. Le film, assez pervers, reçoit les louanges de la critique et attire 431 791 spectateurs dans les salles. Malgré ce joli succès d’estime, Anne Fontaine retrouve son frère pour Augustin, roi du kung-fu (1999), nouvelle comédie délirante qui ressemble toutefois à un retour en arrière par rapport aux ambitions du film précédent.
© 1997 Cinéa – Les Films Alain Sarde – Maestranza Films / Affiche : © Pascal Lesoing. Tous droits réservés.
Anne Fontaine retrouve les ambiances troubles qui lui vont si bien avec Comment j’ai tué mon père (2001) où Michel Bouquet compose une fois de plus un personnage odieux qui lui vaut un César mérité du meilleur acteur. Le film est encore une fois un succès d’estime. Ensuite, la réalisatrice explore de nouveaux territoires troubles dans Nathalie… (2003) qui regroupe les talents de Gérard Depardieu, Emmanuelle Béart et Fanny Ardant. Le film atteint les 551 774 entrées, score un peu décevant au vu du casting.
Toujours attirée par les personnages troubles, Anne Fontaine signe ensuite le glaçant Entre ses mains (2005) où elle offre un rôle sombre à Benoît Poelvoorde. Les fidèles de la réalisatrice sont au rendez-vous de ce très bon opus avec 480 691 spectateurs troublés. La cinéaste termine ensuite sa trilogie d’Augustin avec Nouvelle chance (2006), comédie qui est un terrible flop (45 854 entrées / France) malgré la présence de la mythique Danielle Darrieux au générique.
Le temps des succès
Après ce faux pas, Anne Fontaine retrouve une ambiance plus trouble avec La fille de Monaco (2008) où elle dirige Fabrice Luchini et Roschdy Zem dans un thriller correct qui réussit à fédérer 725 745 spectateurs, ce qui en fait son plus gros succès personnel à cette date.
L’année suivante, Anne Fontaine passe au biopic plus conventionnel avec Coco avant Chanel (2009) qui met en valeur le talent d’Audrey Tautou. Cette fois-ci, le film franchit la barre du million de fans de mode (1 041 027 entrées) et reste à ce jour le plus gros score d’Anne Fontaine au box-office.
© 2009 Haut et Court – Ciné@ – Warner Bros. Entertainment France – France 2 Cinéma / Affiche : Marcel Hartmann (photographe) – Couramiaud (affichiste). Tous droits réservés.
Ce beau succès ne va pas empêcher la réalisatrice de revenir à un univers plus barré avec la comédie Mon pire cauchemar (2011) qui met en avant le couple Isabelle Huppert et Benoît Poelvoorde. Ils furent 787 827 amateurs d’humour bis à faire le déplacement. L’occasion pour la réalisatrice de s’internationaliser en tournant Perfect Mothers (2013), nouveau film trouble avec Naomi Watts et Robin Wright. A cause d’un budget très élevé, le long-métrage est un cruel échec, d’autant que le film est bon.
Retour en France, tout en étant lié au Royaume-Uni : Gemma Bovery (2014) réunit Gemma Arterton et Fabrice Luchini en espérant surfer sur le succès de Tamara Drewe (Frears, 2010). Le résultat final est d’ailleurs à peu près identique avec 569 780 spectateurs dans les salles. En 2016, Anne Fontaine revient à un sujet plus difficile avec Les innocentes qui obtient plusieurs nominations aux César. Le long-métrage, malgré une certaine rigueur, parvient à dépasser les 700 000 entrées sur la France sans avoir de vedette à son générique. Il s’agit d’un très beau succès lié à un bouche-à-oreille très favorable.
Une série d’échecs commerciaux non mérités
Nouvelle bonne pioche avec Marvin ou La belle éducation (2017) qui révèle Finnegan Oldfield dans un film de belle tenue. Toutefois, le long-métrage effectue un démarrage médiocre et se trouve être un gros échec commercial. Malheureusement, Anne Fontaine commençait une triste série d’échecs cuisants puisqu’elle a enchaîné avec Blanche comme neige (2019) qui est l’un des bides les plus sanglants de l’année 2019.
Affiche : Le cercle noir, Photo : Anna Wloch, Copryights Mandarin Cinéma
Alors que la comédie est plutôt sympathique, ils ne furent que 60 023 courageux à faire le déplacement pour un budget initial de plus de 7 millions d’euros. La poisse continue à s’abattre sur la réalisatrice avec Police (2020) qui sort au mois de septembre 2020 après avoir été repoussé à la suite de la crise de la Covid. Le long-métrage qui a coûté plus de 10 millions d’euros s’échoue à 196 781 entrées malgré la présence au générique d’Omar Sy.
En 2021, Anne Fontaine revient avec une comédie sur le monde de la politique intitulée Présidents, menée par Jean Dujardin en Sarkozy et Grégory Gadebois en Hollande.
Par ailleurs, Anne Fontaine est mariée au producteur Philippe Carcassonne.