Présidents : la critique du film (2021)

Comédie, Politique | 1h40min
Note de la rédaction :
6/10
6
Présidents, l'affiche

  • Réalisateur : Anne Fontaine
  • Acteurs : Pascale Arbillot, Jean Dujardin, Denis Podalydès, Doria Tillier, Jean-Charles Clichet, Grégory Gadebois, Pierre Lottin, Jean-Michel Lahmi
  • Date de sortie: 30 Juin 2021
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Présidents
  • Titres alternatifs : -
  • Année de production : 2021
  • Scénariste(s) : Anne Fontaine
  • Directeur de la photographie : Yves Angelo
  • Compositeur : -
  • Société(s) de production : Ciné@, La Production Dujardin
  • Distributeur (1ère sortie) : Universal Pictures France
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : Couleurs
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Universal Pictures France
Note des spectateurs :

Comédie politique sympathique qui égratigne la droite comme la gauche, Présidents vaut pour ses dialogues percutants et son formidable duo d’acteurs.

Synopsis : Nicolas, un ancien président de la République, supporte mal l’arrêt de sa vie politique. Les circonstances lui permettent d’espérer un retour sur le devant de la scène. Mais il lui faut un allié. Nicolas va donc partir en Corrèze, pour convaincre François, un autre ancien président (qui, lui, coule une retraite heureuse à la campagne) de faire équipe avec lui. François se pique au jeu, tandis que Nicolas découvre que le bonheur n’est peut-être pas là où il croyait…

L’alliance improbable de deux anciens ennemis politiques

Critique : La réalisatrice Anne Fontaine n’a pas vraiment eu de chance ces dernières années. Effectivement, après le très beau succès remporté par Les innocentes (2016), elle n’a fait qu’enchaîner les déconvenues, malgré des films plutôt de bonne tenue. Ainsi, Marvin ou La belle éducation (2017), Blanche comme neige (2019) et Police (2020) ont été de cuisants échecs malgré des têtes d’affiche porteuses (Isabelle Huppert, Virginie Efira ou encore Omar Sy).

Présidents, photo 1

© 2021 Universal Pictures France. Tous droits réservés.

Durant le premier confinement de l’année 2020 lié à la crise du coronavirus, Anne Fontaine a souhaité écrire le script d’une comédie légère sur le pouvoir. Ainsi a germé dans son esprit l’histoire de Présidents en prise avec l’actualité directe qui verrait le retour en politique de deux anciens présidents déchus, afin de lutter contre l’essor de l’extrême droite. Elle imagine donc l’impossible, à savoir l’alliance entre deux anciens présidents qui n’ont jamais caché leur inimitié, à savoir Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Président excité face à président normal

Si les deux présidents ne sont plus aujourd’hui en fonction, il fallait tout de même un certain culot pour s’attaquer directement à l’image publique renvoyée par les deux anciens chefs de l’Etat. Car la réalisatrice n’a pas cherché à percer à jour la véritable personnalité des deux hommes, mais a préféré s’amuser avec leur image publique. Ainsi, Nicolas Sarkozy apparaît comme un homme drogué au pouvoir, à la fois terriblement séducteur, mais aussi manipulateur et doté d’une énergie et d’une nervosité devenues légendaires. Face à lui, François Hollande est réduit à sa condition de président normal, célèbre pour ses blagues qui font mouche, son goût pour la campagne et sa mollesse présumée.

Le début du film nous amuse donc forcément puisque l’on retrouve ici toutes les caractéristiques qui ont fait la popularité, puis le désaveu des électeurs à leur encontre. Mais le plus intéressant vient du glissement progressif qui s’opère entre les deux individus. Tout d’abord, le personnage de Sarkozy va s’ouvrir à une existence plus paisible au contact d’une campagne qui ne semble pas lui aller comme un gant de prime abord. Parallèlement, le personnage de François Hollande va se révéler bien plus pugnace que prévu, faisant même preuve d’une nervosité qu’on ne lui connaît pas forcément.

Le constat d’un monde politique en panne

Fondé sur des dialogues d’une belle justesse, la comédie fantasme donc l’impossible union républicaine où droite et gauche se tendraient la main pour lutter contre la bête immonde du fascisme rampant, désormais aux portes du pouvoir. Toutefois, la réalisatrice n’est pas toujours tendre avec ces hommes dont on saisit rapidement qu’ils n’ont aucune idée neuve à proposer aux électeurs. Issus finalement d’un monde politique en voie de disparition (mais remplacé par quoi exactement ?), les deux hommes sont montrés comme des dinosaures de la politique qui ne sont plus en phase avec leur époque. C’est aussi cela qui rend la comédie plus intéressante que simplement circonstancielle.

Présidents, photo 2

© 2021 Universal Pictures France. Tous droits réservés.

La cinéaste table apparemment sur l’arrivée d’une personnalité providentielle – et si c’était une femme plutôt ? – pour remplacer ces messieurs. C’est d’ailleurs là que sa comédie perd quelques points puisqu’elle reste accrochée à l’idée d’une personnalisation du pouvoir, symbole d’une Cinquième République pourtant au bout du rouleau et qu’il va bien falloir repenser de fond en comble d’ici peu.

Deux acteurs formidables pour comédie sympathique

Plutôt amusante, la comédie fonctionne surtout grâce au talent des deux acteurs. Jean Dujardin s’avère parfaitement à l’aise dans le rôle de Sarkozy alors que son physique ne correspond aucunement à l’ancien chef de l’Etat. Sans aller dans la caricature ni l’imitation pure, Dujardin parvient à nous donner l’impression d’être face à l’ancien président. De même pour Grégory Gadebois. Face à eux, les deux actrices s’en sortent également bien, même si notre préférence personnelle ira plutôt à Doria Tillier qui s’amuse à jouer les cantatrices volubiles (private joke quant aux capacités vocales de Carla Bruni). Pascale Arbillot est quant à elle davantage en retrait, ce qui rend le retournement final d’autant plus improbable.

En ces temps de morosité sur le plan politique, Présidents a le mérite de s’amuser des travers de nos anciens gouvernants, prenant d’ailleurs soin d’écorner aussi bien la droite que la gauche, dans un bel exercice d’équilibriste que l’on peut saluer. Sympathique.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 30 juin 2021

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