Pierre-William Glenn est l’un des chef opérateurs français les plus célèbres des années 70-80. Il demeure aussi le malheureux réalisateur de Terminus, l’un des plus gros échecs du cinéma français des années 80, un sous-Mad Max, avec Johnny Hallyday.

Pierre-William Glenn démarre brillamment sa carrière de chef opérateur dans un documentaire sur le monde paysan aux techniques de filmage expérimentales, Le cousin Jules de Dominique Benicheti (1968). Inédit initialement en salle, le film n’est découvert que dans les années 2000 grâce au travail de restauration de Carlotta.

Pierre-William Glenn et la réalisation : entre motos et désastres

Auparavant, à l’âge de 24 ans, Pierre-William Glenn avait déjà travaillé sur un court métrage de Claude Miller. En 1970, il collabore également  à un court de Jacques Doillon. A cette époque, il réalise lui-même son premier court métrage, préfigurant un travail de réalisateur malheureux. En 1975, il réalise Le cheval de fer, documentaire sur les championnats de moto, puis en 1984 Les enragés avec Fanny Ardant et François Cluzet. Le thriller d’ambiance est raté et passe totalement inaperçu, avec à peine 52 000 spectateurs en France. Le pire survient dans sa carrière en 1987 avec la superproduction de science-fiction, Terminus. Cette incursion française dans le cinéma de genre est détestée par les critiques et les spectateurs. Seulement 290 000 fans de Johnny Hallyday font le déplacement malgré une promotion monstre.

Pierre-William Glenn revient au documentaire sur sa passion pour la moto, en 2009, avec Portrait de groupe avec enfants et motocyclettes. Le film est présenté à Cannes. Le directeur de la photo a également réalisé un documentaire sur l’idole française, Johnny, Les silences de Johnny.

Un directeur de la photo à la carrière prestigieuse

Parmi les nombreuses collaborations de Pierre-William Glenn en tant que directeur de la photo, on citera ses rencontres avec André Téchiné (Paulina s’en va), Marin Karmitz (Camarades), Jacques Rivette (le culte Out One), José Giovanni  (Un allé simple, Où est passé Tom?, Comme un boomerang), Joël Santoni (Les yeux fermés), Costa-Gavras (Etat de siège), François Truffaut (La nuit américaine, Une belle fille comme moi, L’argent de poche), Yannick Bellon (La femme de Jean, L’amour violé, Les enfants du désordre, L’affût), Alain Corneau (France société anonyme, La menace, Série noire, Le choix des armes), Bertrand Tavernier (L’horloger de Saint-Paul, Que la fête commence, Le juge et l’assassin, La mort en direct, Une semaine de vacances, Coup de torchon), Roger Vadim (La jeune fille assassinée), Nadine Trintignant (Le voyage de noces), Maurice Pialat (Passe ton bac d’abord, Loulou), Gérard Pirès (L’entourloupe), Jacques Bral (Extérieur, nuit), Yves Boisset (Allons Z’enfants, Le prix du danger), Robin Davis (Le choc), Pierre Granier-Deferre (L’Etoile du Nord), Philippe Labro (La crime), Jean-Claude Missiaen (Tir groupé, Ronde de nuit), Samuel Fuller (Sans espoir de retour), Euzhan Palcy (Une saison blanche et sèche) , Jacques Rouffio (L’orchestre rouge), John Berry (Un prisonnier de la terre)…

Des années 90 et 2000 moins fécondes

Moins prolifique dans les années 90, il travaille sur des films de moindre importance comme deux métrages méconnus de Roger Vadim, ainsi que Fait d’hiver de Robert Enrico. Il s’occupe également de la photo sur deux films à gros budget de Claude Lelouch (Hasards et coïncidences, And now… Ladies and Gentlemen). Puis, il collabore avec Guillaume Nicloux sur Cette femme-là, et Michel Deville avec Un fil à la patte. Il prend alors sa retraite en tant que chef opérateur en 2004 pour s’occuper de différents projets personnels.

Frédéric Mignard

Filmographie :

(directeur de la photo)

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(réalisateur)

• 1975 : Le Cheval de fer (documentaire)
• 1984 : Les Enragés
• 1987 : Terminus
• 1992 : 23h58
• 1994 : Le Renard ailé (téléfilm)
• 2009 : Portrait de groupe avec enfants et motocyclettes
• 2019 : Les silences de Johnny (documentaire)

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