José Giovanni

Réalisateur, Scénariste
Mon ami le traître, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français - Suisse
  • Date de naissance : 22 juin 1923 à Paris (France)
  • Date de décès : 24 avril 2004 à Lausanne (Suisse)
  • Crédit visuel : © 1988 StudioCanal / Affiche : AD-Factory (agence). Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et écrivain français, José Giovanni est issu d’une famille aisée plongée dans le besoin au début de la Seconde Guerre mondiale.

Un passé criminel trouble

Le jeune homme connaît un passé trouble au cours du conflit où il est difficile de faire la part du vrai et du faux. Certains l’accusent de faits de collaboration, d’autres parlent de résistance. Quoi qu’il en soit, José Giovanni n’a jamais réfuté le fait d’avoir fait de la prison pour des faits de droit commun. Lors de son procès pour le meurtre de trois personnes, il est condamné à mort. Finalement, sa peine est commuée en vingt ans de réclusion, mais il sort au bout de onze ans en décembre 1956.

La rédemption par l’écriture

Durant ses années d’incarcération, José Giovanni commence à écrire et il publie dès sa sortie de prison le roman Le trou qui évoque sa tentative d’évasion ratée. Il entre en 1958 dans la collection Série noire pour laquelle il signe plusieurs romans et commence à aborder le cinéma grâce à Jacques Becker pour lequel il adapte son propre roman Le trou (Becker, 1960). Ensuite, il participe à l’écriture des scripts de Classe tous risques (Sautet, 1960) et Un nommé La Rocca (Becker, 1961), toujours d’après ses romans. Il est encore au script de Les grandes gueules (Enrico, 1965) et Le deuxième souffle (Melville, 1966).

Giovanni, réalisateur de films populaires

En 1967, José Giovanni passe derrière la caméra et tourne La loi du survivant, d’après un autre de ses romans. Le film connaît un petit succès d’estime qui l’encourage dans cette voie. L’année suivante, il connaît son premier vrai succès en offrant à Lino Ventura Le rapace (1968) qui dépasse les 1,7 million d’entrées. Il confirme avec Dernier domicile connu (1970) où il retrouve une fois de plus Ventura qu’il associe à Marlène Jobert. Ce sont 2,2 millions de spectateurs qui font le déplacement. A noter que le grand classicisme de sa mise en scène lui vaut généralement le mépris de la critique. Durant cette époque, on notera qu’il a également travaillé sur Les aventuriers (Enrico, 1967) et Le clan des Siciliens (Verneuil, 1969).

En tant que réalisateur, il rencontre deux échecs successifs avec Un aller simple (1971) et Où est passé Tom ? (1971), puis tourne une nouvelle adaptation de son roman L’excommunié avec La Scoumoune (1972), avec Belmondo. Le film est un succès commercial.

José Giovanni s’engage contre la peine de mort

Toutefois, c’est en 1973 que José Giovanni tourne le film qui restera dans la mémoire collective. Il livre avec Deux hommes dans la ville (1973) un vibrant plaidoyer contre la peine de mort avec Delon et Gabin. Ils sont 2,4 millions de spectateurs à être bouleversés.

Giovanni retrouve ensuite Alain Delon pour Le gitan (1975) qui attire 1,7 million de spectateurs, puis Comme un boomerang (1976), nettement moins réussi et qui est un échec prévisible.

Les égouts du paradis (1979) est une déception et Une robe noire pour un tueur (1981) ne trouve pas non plus grâce aux yeux du grand public. Les films possèdent pourtant des qualités. Finalement, José Giovanni doit attendre 1983 pour retrouver les sommets du box-office avec Le ruffian où il dirige Lino Ventura et Bernard Giraudeau. Avec 3,3 millions d’entrées, il s’agit du plus gros succès du cinéaste.

Plusieurs échecs commerciaux à la fin des années 80

Si Les loups entre eux (1985) parvient encore à se hisser péniblement au-dessus du million d’entrées, la carrière de José Giovanni ne va pas résister à la crise du cinéma. Il connaît un terrible échec commercial avec Mon ami le traître (1988) où il revient sur les années troubles de l’épuration. Au cours des années 90, José Giovanni est nettement moins actif, tournant notamment deux téléfilms et subissant des attaques par rapport à son passé collaborationniste. Il ne revient au cinéma qu’en 2001 pour rendre hommage à son père dans Mon père, il m’a sauvé la vie avec Bruno Cremer. Si le film est sincère, il n’en demeure pas moins maladroit et terriblement démodé. C’est un flop.

José Giovanni décède en 2004 d’une hémorragie du cerveau. Il avait 80 ans. Si son existence fut controversée, il restera comme un modèle de réintégration et un symbole d’un certain cinéma populaire français.

 Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1967 : La Loi du survivant
  • 1968 : Le Rapace
  • 1970 : Dernier domicile connu
  • 1971 : Un aller simple
  • 1971 : Où est passé Tom ?
  • 1972 : La Scoumoune
  • 1973 : Deux hommes dans la ville
  • 1975 : Le Gitan
  • 1976 : Comme un boomerang
  • 1979 : Les Égouts du paradis
  • 1980 : Une robe noire pour un tueur
  • 1983 : Le Ruffian
  • 1985 : Les Loups entre eux
  • 1988 : Mon ami le traître
  • 2001 : Mon père, il m’a sauvé la vie
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