Réalisateur majeur de la Nouvelle Vague et du cinéma français tout court, François Truffaut a bâti une œuvre mythique et a donné leurs plus beaux rôles à Jeanne Moreau, Deneuve, Fanny Ardant…
François Truffaut, l’homme qui aimait les films
François Truffaut fut d’abord connu comme rédacteur aux Cahiers du cinéma dans les années 50. L’un de ses célèbres articles, « Une certaine tendance du cinéma français », s’en prit à un cinéma de scénariste dit « de qualité », qu’il accusait d’académisme. Il se lança ensuite dans la réalisation, avec le court-métrage Les Mistons (1958).
Son premier long métrage, Les 400 coups (1959), avec le jeune Jean-Pierre Léaud dans le rôle d’Antoine Doinel, fut un coup de maître, obtint le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes et fit de lui un réalisateur majeur de la Nouvelle Vague.
Il dirigea alors Charles Aznavour dans Tirez sur le pianiste (1960), d’après le polar de David Goodis, Jeanne Moreau dans Jules et Jim (1962) et La Mariée était en noir (1968, d’après le polar de David Goodis), et Françoise Dorléac dans La Peau douce (1964).
Lui qui n’aimait pas le cinéma anglais eut du mal à s’adapter aux studios londoniens, et ni Fahrenheit 451 (1966, d’après la dystopie de Ray Bradbury), ni Les Deux anglaises et le continent (1971) ne furent pleinement convaincants.
Mais il retrouva les faveurs du public et de la critique en filmant la suite de la vie d’Antoine Doinel dans Baisers volés (1968) et Domicile conjugal (1970), et réalisa le remarquable L’Enfant sauvage (1969).
Une joie et une souffrance
Cinéaste de l’enfance (L’Argent de poche, 1976), de l’hymne à la femme (L’Homme qui aimait les femmes, 1977), de la mort (La Chambre verte, 1978), ou des amours déçus (La Mort en fuite, 1979), François Truffaut a bâti un œuvre cohérente qui a bénéficié d’un prestige international.
S’il a signé aussi des films mineurs, tels La Sirène du Mississipi (1969, avec Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve) ou Une belle fille comme moi (1972, avec Bernadette Lafont), plusieurs de ses œuvres resteront dans la mythologie du cinéma français, comme La Nuit américaine (1973, Oscar du meilleur film en langue étrangère), Histoire d’Adèle H. (1975, avec Isabelle Adjani), ou La Femme d’à côté (1981, avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu).
Son plus gros succès restera Le Dernier métro (1980), mise en abyme sur la création théâtrale sous l’Occupation, interprété par Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, et qui obtint dix César.
Son dernier film fut Vivement dimanche (1983), comédie policière avec Fanny Ardant et Jean-Louis Trintignant.
François Truffaut qui aimait aussi les livres et le cinéma américain est l’auteur de Hitchcock/Truffaut (1966), passionnant ouvrage d’entretiens. Il a également été acteur dans quelques-uns de ses films et Rencontres du troisième type (1977) de Steven Spielberg.