La queue du scorpion : la critique du film (1973)

Giallo, Thriller | 1h30min
Note de la rédaction :
7/10
7
Affiche originale française de La queue du scoprion

  • Réalisateur : Sergio Martino
  • Acteurs : Luigi Pistilli, Alberto de Mendoza, George Hilton, Evelyn Stewart (Ida Galli), Anita Strindberg
  • Date de sortie: 04 Oct 1973
  • Année de production : 1972
  • Nationalité : Italien, Espagnol
  • Titre original : La coda dello scorpione
  • Titres alternatifs : The Case of the Scorpion's Tail (Etats-Unis), La cola del escorpión (Espagne, Mexique), Der Schwanz des Skorpions (Allemagne de l'Ouest), Son Oyun (Turquie), Jin du xie (Taïwan), Golden Poison Scorpion, A Cauda do Escorpião (Portugal), A Cauda do Escorpião (Brésil), La cola del escorpión (Argentine), Хвост скорпиона (Union soviétique), I avgi ton mavron stileton (Grèce), I oura tou skorpiou (Grèce)
  • Autres acteurs : George Hilton, Anita Strindberg, Ida Galli, Alberto de Mendoza, Janine Reynaud, Luigi Pistilli, Tom Felleghi, Luis Barboo, Tomas Picot, Annalisa Nardi, Franco Caracciolo, Fulvio Mingozzi
  • Scénaristes : Eduardo Manzanos, Ernesto Gastaldi, Sauro Scavolini
  • Monteur : Eugenio Alabiso
  • Directeur de la photographie : Emilio Foriscot
  • Compositeur : Bruno Nicolai
  • Chef Maquilleur : Mario Van Riel
  • Chef décorateur : Giorgio Bertolini
  • Directeur artistique : José Luis Galicia, Jaime Pérez Cubero
  • Producteur : Luciano Martino
  • Producteurs exécutifs :
  • Sociétés de production : Dania Films
  • Distributeur : Univers Galaxy
  • Editeur vidéo : American Vidéo (VHS), Néo Publishing (2006, 2009)
  • Date de sortie vidéo : 10 Avril 2006 (Digipack, DVD), 11 février 2008 (DVD, édition simple)
  • Budget : -
  • Box-office Paris-Périphérie : 742 entrées (1 semaine d'exploitation seulement)
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Classification : Interdit aux moins de 18 ans (16 ans depuis 1990)
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur (35mm, Eastmancolor) / Mono
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Dania Films. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

La queue du scorpion est l’un des grands gialli de Sergio Martino, à la splendeur réjouissante et au casting étincelant.

Synopsis : Un riche homme d’affaires décède dans un accident d’avion, laissant une assurance d’un million de dollars à sa femme, Lisa. Très vite les soupçons se portent sur celle-ci qui est accusée d’avoir piégé son défunt mari. Mais les choses se compliquent lorsque Lisa est violemment assassinée par un mystérieux individu alors qu’elle s’apprêtait à s’envoler pour Tokyo avec tout l’argent de l’assurance en liquide. L’enquête prend alors un chemin chaotique jonché de meurtres sanglants…

Une seule salle, un seule semaine à l’affiche, La queue du scorpion se découvre en DVD chez Néo

Critique : Avril 2006. L’éditeur Neo Publishing, seul dans le domaine de l’exploitation de bisserie italienne, démarre sa collection giallo avec un opus d’une grande beauté, La coda dello scorpione. Un titre énigmatique pour un film alors méconnu, qui fut distribué en France à la sauvette en 1973 (une seule semaine de présence à Paris, au Hollywood Boulevard pour 742 entrées), avant de connaître une timide sortie en VHS en 1986, chez American Vidéo, nouvelle société des guru d’Hollywood Vidéo, Jean-Jacques Villermin et Frank Lpstik qui dans la foulée propose du folk horror Blood Feast et 2000 Maniacs, du Jean Rollin, et des séries B gothiques britanniques (La maison qui tue...).

L’un des grands gialli de Sergio Martino

En 2006, la sortie DVD de La queue du scorpion est donc providentielle et permet à plusieurs générations de cinéphiles de découvrir un thriller transalpin d’excellente facture parmi les meilleurs de Sergio Martino. Ce dernier sort alors d’une trilogie de l’excellence, avec l’actrice fétiche du cinéaste, Edwige Fenech : L’Étrange Vice de madame Wardh (1971), L’alliance invisible – Toutes les couleurs du vice (1971), et Ton Vice est une chambre close dont moi seul ai la clé  (1972) qui est une variation du Chat noir d’Edgar Allan Poe.

Avec La queue du scorpion, succès local évident, Martino ne peut diriger Edwige Fenech, alors enceinte, et décide donc de faire appel aux charmes froids d’Anita Strindberg qui sortait des Salopes vont en enfer / Carole de Lucio Fulci. De même, il complète son casting féminin d’Ida Galli (Evelyn Stewart), partie pour incarner le personnage principal, mais qui, lors d’un meurtre brutal, est écartée du métrage en cours de route. La Française Janine Reynaud donne également de sa personne pour une mise à mort oppressante et magnifiquement orchestrée, influencée par le maestro Dario Argento qui sort de L’oiseau au plumage de cristal, Le chat à neuf queues et Quatre mouches de velours gris.

Une réalisation particulièrement inspirée

Il est vrai que le style de Sergio Martino est sur ce film très élaboré ; outre la virtuosité d’Argento, il convoque également les excentricités picturales de Mario Bava. L’ombre des maîtres plane sur cette œuvre d’exploitation, mais ne lui porte pas préjudice pour autant tant Martino est dans la maîtrise graphique et formelle d’un récit pour le moins abracadabrant qui part dans tous les sens et dont le point de départ est une histoire très terre à terre d’une assurance vie.

La queue du scorpion, vhs American Vidéo

© 1972 Dania Film

Derrière la caméra, Sergio Martino, qui se compromettra par la suite dans des “bisseries” honteuses comme Alligator, Les Zizis baladeurs, 2019 après la chute de New York, et plus tardivement Rickshaw, fait un boulot exemplaire. Il construit un suspense haletant et efficace en peaufinant sa réalisation jusqu’au maniérisme. La cinégénie est de chaque plan, tous somptueusement composés et sublimés par une photographie impeccable et un cinémascope à faire pâlir bon nombre de productions contemporaines.

La musique orchestrale de Bruno Nicolai est obsédante sans jamais être envahissante et participe à cette ambiance harmonieuse qui nous renvoie au meilleur du giallo des années 70.

En 2025, le film réapparaît enfin en France… en HD chez Le Chat qui fume

L’interprétation, souvent l’une des faiblesses de ce type de productions, est solide avec George Hilton au sommet de sa gloire, qui était déjà présent dans L’Etrange Vice de Madame Wardh de Martino, et les sublimes Anita Strindberg et Ida Galli qui apportent grâce et érotisme à ce thriller, certes saignant, mais surtout capiteux, qui se situe à Londres et Athènes.

En 2025, c’est au tour de l’éditeur Le Chat qui fume de proposer une sortie en blu-ray, avec quelques excellents bonus (entre autres, des interviews de Sergio Martino et de son poto George Hilton) qui rendent cette réédition en HD essentielle.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 4 octobre 1973

Affiche originale française de La queue du scoprion

© 1972 Dania Film

Instantané de vécu :  Le packaging cartonné de Néo Publishing reprenait la couleur jaune aux couleurs du giallo (justement “jaune” en italien, en référence aux romans policiers dont s’inspiraient ces films). Il donnait le ton d’une collection soignée qui intégrerait des classiques comme La fille qui en savait trop et La baie sanglante de Mario Bava, L’Étrange vice de Mme Wardh et Toutes les couleurs du vice de Sergio Martino, Mais… Qu’avez-vous fait à Solange ? de Massimo Dallamano, L’homme à pondu un œuf de Giulio Questi, L’homme sans mémoire de Duccio Tessari, Le tueur à l’orchidée et Spasmo d’Umberto Lenzi, ou encore Folie meurtrière / Mon cher assassin de Tonino Valerii.

Frédéric Mignard

Le Giallo sur Cinedweller

La queue du scorpion en DVD et Blu-ray

© 1972 Dania Film. Graphisme : © Neo Publishing & Le Chat qui fume

Biographies +

Sergio Martino, Luigi Pistilli, Alberto de Mendoza, George Hilton, Evelyn Stewart (Ida Galli), Anita Strindberg

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