Romy Schneider a su dépasser l’image de l’ineffable Sissi pour devenir une grande comédienne, admirable dans des films de Sautet, Zulawski ou Tavernier.
Des sucreries viennoises à la rencontre avec Visconti
Actrice allemande naturalisée française, Romy Schneider est la fille de l’actrice Magda Schneider. Elle commence à tourner des comédies romantiques autrichiennes dès le début des années 50. On la repère en 1954 dans Les jeunes années d’une reine d’Ernst Marischka, mais c’est surtout Sissi (Marischka, 1955) qui fait d’elle une star. On la revoit ensuite dans les deux suites de ce triomphe, mais aussi dans Monpti (Kautner, 1957), Jeunes filles en uniforme (Radvanyi, 1958), Christine (Gaspard-Huit, 1958), Katia (Siodmak, 1959). Jusque-là, elle n’a incarné que des jeunes filles pures ou des reines vierges.
A partir de Plein soleil (Clément, 1959), elle diversifie ses rôles et se lance dans une carrière internationale qui la voit tourner pour Luchino Visconti (Boccace 70), Orson Welles (Le procès), Otto Preminger (Le cardinal), Clive Donner (Quoi de neuf, Pussycat ?).
La première star européenne des années 70
Aucun vrai rôle marquant pour autant et il faut donc attendre La piscine (Deray, 1969) pour qu’elle trouve enfin sa nouvelle voie : devenir une actrice dramatique du cinéma français, sa terre d’adoption. Les années 70 sont celles de la maturité et de ses chefs-d’œuvre comme Les choses de la vie (Sautet, 1970), César et Rosalie (Sautet, 1972), Le trio infernal (Girod, 1974), L’important c’est d’aimer (Zulawski, 1975) qui lui vaut un César de la meilleure actrice, Le vieux fusil (Enrico, 1975), Une histoire simple (Sautet, 1978) pour un deuxième César, La mort en direct (Tavernier, 1980), La banquière (Girod, 1980), Garde à vue (Miller, 1981) et enfin La passante du Sans-Souci (Rouffio, 1981).
En 1981-82, l’actrice est non seulement diminuée par un cancer qui vient de lui être diagnostiqué, mais elle doit faire face au décès de son fils de 14 ans David, accidentellement empalé sur la grille de sa propriété. La star ne s’est d’ailleurs jamais remise de ce décès au point d’être retrouvée morte au mois de mai 1982 sans que l’on sache exactement s’il s’agit d’un suicide.