René Clément

Réalisateur
L'affiche de Plein Soleil, avec Alain Delon (reprise 2013)

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 18 mars 1913 à Bordeaux (France)
  • Date de décès : 17 mars 1996 à Monaco
  • Crédit visuel : © 1960 StudioCanal - Titanus - S.P.A. Tous droits réservés. Affiche : Dark Star
  • Crédit bandeau : © 2020 Les Films du Camélia - Reprise - Matériel promotionnel

Biographie

Note des spectateurs :

René Clément est un cinéaste important du cinéma français, qui a démarré sa carrière de réalisateur de longs métrages à l’après-guerre. Il a donné le meilleur de lui-même avec Monsieur Ripois (1954) et le polar culte Plein soleil (1960).

Un cinéaste couvert de prix mais sous-estimé par les histoires du cinéma

Après des études en art et en architecture, René Clément se consacre au cinéma et tourne des courts métrages et des documentaires dans les années 30, et pendant la guerre. Assistant d’Yves Allégret puis de Jean Cocteau, il se lance dans la mise en scène avec La bataille du rail (1946), coécrit avec Colette Audry, qui relate la résistance des cheminots. Même si le long métrage, qualifié de simple « bon film de technicien » par Jean-Luc Godard, est aujourd’hui l’objet de controverses historiques, il demeure une réussite du néoréalisme à la française, récompensée par le Grand Prix de la mise en scène et le Prix du Jury au premier Festival de Cannes.

Après le conventionnel Le père tranquille (1946), René Clément réalise Les maudits (1947), autre reconstitution remarquable d’un épisode de la Seconde Guerre mondiale. Il convainc moins avec Au-delà des grilles (1949), drame interprété par Isa Miranda (doublée) et Jean Gabin, qui remporte pourtant l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, ainsi que le Prix de la mise en scène et le prix d’interprétation féminine à Cannes. On peut lui préférer le méconnu Le château de verre (1950), échec critique et public à sa sortie, avec Michèle Morgan et Jean Marais.

Jeux interdits (1952), d’après une histoire adaptée par Aurenche et Bost, qui relate les déboires d’une petite orpheline (Brigitte Fossey) pendant l’exode, remporte le Lion d’or à Venise. Le film est un succès international et vaut à Clément son second Oscar. Sa sensiblerie et ses dialogues explicatifs en font aujourd’hui une œuvre qui a un peu vieilli, malgré la force de son sujet, le charmant air de guitare de Narciso Yepes, et quelques séquences impressionnantes.

Plus réussi nous semble Monsieur Ripois (1954), avec Gérard Philipe, coproduction franco-anglaise, coécrite par Raymond Queneau d’après un roman de Louis Hémon. Prix spécial du Jury à Cannes, le film est resté célèbre par certaines séquences dans les rues de Londres, et anticipe les innovations de la Nouvelle Vague.

René Clément, une notoriété internationale

Affiche de Plein soleil de René Clément

Copyright Compagnie Commerciale Française Cinématographique (CCFC)

Mais justement, les jeunes Turcs des Cahiers ne sont pas tendres avec Clément, et estiment qu’il n’est qu’un artisan, entièrement dépendant de la valeur de ses scénarios. Il est vrai que Gervaise (1956), écrit par Aurenche et Bost, est une adaptation littéraire en costume académique, mais moins encore que Barrage contre le Pacifique (1958), d’après Duras, tournée en coproduction avec l’Italie et les États-Unis.

En revanche, Plein soleil (1960), d’après le roman de Patricia Highsmith, dénote un vrai talent de cinéaste. Interprété par Alain Delon, Maurice Ronet et Marie Laforêt, ce film aujourd’hui culte est l’un des meilleurs du cinéma français. Les années 60 et 70 marquent un certain déclin dans la carrière de René Clément, malgré le succès de la superproduction Paris brûle-t-il ? qui reconstitue un épisode de la bataille de Paris. Il faut pourtant redécouvrir Le jour et l’heure (1963) autre œuvre ayant pour cadre la Résistance, et bien servie par l’interprétation de Simone Signoret.

On peut trouver aussi des qualités à plusieurs scènes de la comédie franco-italienne Quelle joie de vivre (1961), ou du thriller Les passagers de la pluie (1970), avec Charles Bronson et Marlène Jobert, sur un scénario de Sébastien Japrisot. Mais les polars Les félins (1964), La course du lièvre à travers les champs (1972), et La baby-sitter (1975) sont des ouvrages mineurs.

René Clément, lauréat d’un César d’honneur décerné en 1984, n’en reste pas moins un cinéaste important, malgré une œuvre forcément inégale.

Gérard Crespo

Filmographie (réalisateur, longs métrages)

  • 1946 : La Bataille du rail
  • 1946 : La belle et la bête (co-réalisation avec Jean Cocteau)
  • 1946 : Le Père tranquille (co-réalisation avec Noël-Noël)
  • 1947 : Les Maudits
  • 1949 : Au-delà des grilles
  • 1950 : Le Château de verre
  • 1952 : Jeux interdits
  • 1954 : Monsieur Ripois
  • 1956 : Gervaise
  • 1958 : Barrage contre le Pacifique (This Angry Age)
  • 1960 : Plein soleil
  • 1961 : Quelle joie de vivre (Che gioia vivere)
  • 1962 : Le Jour et l’heure
  • 1964 : Les Félins
  • 1966 : Paris brûle-t-il ?
  • 1969 : Les Passagers de la pluie
  • 1971 : La Maison sous les arbres
  • 1972 : La Course du lièvre à travers les champs
  • 1975 : La Baby-sitter
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