La folie des grandeurs : la critique du film (1971)

Comédie | 1h48min
Note de la rédaction :
9/10
9
La folie des grandeurs, l'affiche

  • Réalisateur : Gérard Oury
  • Acteurs : Louis de Funès, Yves Montand, Gabriele Tinti, Venantino Venantini, Alice Sapritch, Karin Schubert, Paul Préboist, Leopoldo Trieste, Sal Borgese, Xan das Bolas, Antonio Iranzo
  • Date de sortie: 08 Déc 1971
  • Nationalité : Français, Espagnol, Italien, Allemand
  • Scénaristes : Gérard Oury, Danièle Thompson, Marcel Jullian, d'après la pièce de théâtre Ruy Blas de Victor Hugo
  • Directeur de la photographie : Henri Decaë
  • Monteur : Albert Jurgenson
  • Compositeur : Michel Polnareff
  • Producteur : Alain Poiré
  • Sociétés de production : Gaumont International, Mars Film (Italie), Coral Films (Espagne), Orion Filmproduktion (Allemagne)
  • Distributeur original : Gaumont
  • Date de sortie (reprise) : 12 février 2009 (restaurée)
  • Distributeur (reprise) : Gaumont Distribution
  • Editeur vidéo : Gaumont
  • Date de sortie en vidéo 15 juin 2010 (Blu-ray), 16 octobre 2013 (blu-ray, édition 30e anniversaire)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 5 562 576 entrées / 1 380 876 entrées
  • Budget : 20 000 000 francs
  • Format : 1.66 : 1 / Couleur (Eastmancolor, 35 mm) / Mono
  • Crédits : © 1971 Gaumont - Coral Producciones - Mars Film Produzione - Orion Films / Affiche : © Charles Rau. Tous droits réservés.
  • Titres internationaux : Delusions of Grandeur
Note des spectateurs :

Comment avoir des fous rires à répétition ? En redécouvrant La folie des grandeurs, sans doute une des meilleures comédies de la riche collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès.

Synopsis : Don Salluste profite de ses fonctions de ministre des Finances du roi d’Espagne pour racketter le peuple. Mais la Reine qui le déteste réussit à le chasser de la cour. Ivre de vengeance, il décide de la compromettre. Son neveu Don César ayant refusé de se mêler du complot, c’est finalement le valet de Don Salluste, Blaze, transi d’amour pour la souveraine, qui tiendra le rôle du Prince charmant. Malheureusement à force de quiproquos, il ne parvient qu’à s’attirer les faveurs de la peu avenante Dona Juana.

Un projet initialement prévu pour reformer le duo de Funès / Bourvil

Critique : Comment rebondir après avoir connu les cimes du box-office ? Une question que le trio Oury / de Funès / Bourvil s’est sans doute posé après les scores inespérés du Corniaud (plus de 11 millions d’entrées sur toute la France) et surtout le record obtenu par La grande vadrouille, longtemps resté le film français ayant réalisé le plus d’entrées avec plus de 17 millions de spectateurs morts de rire.

La folie des grandeurs, la jaquette du blu-ray

© 1971 Gaumont – Coral Producciones – Mars Film Produzione – Orion Films / © 2013 Gaumont Vidéo. Tous droits réservés.

Autant dire que le défi à relever était d’importance. Rêvant depuis longtemps de tourner une version comique du drame romantique Ruy Blas de Victor Hugo, Gérard Oury trouve sans problème les financements et envisage de réunir son formidable duo d’acteurs. Malheureusement, le regretté Bourvil meurt juste avant le début du tournage, mettant sérieusement en danger la production.

Yves Montand en remplaçant de choix

Contre toute attente, Oury choisit de le remplacer au pied levé par un acteur totalement différent, à savoir Yves Montand. Il est donc obligé de réécrire des passages entiers pour que l’intrigue colle davantage au personnage espiègle du baratineur Montand.

Malgré ces terribles contraintes, La folie des grandeurs (1971) s’avère être une délicieuse comédie où les fous rires sont légion. Ainsi, on ne compte plus le nombre de scènes culte qui émaillent le récit : de la collecte des impôts par l’avare Don Salluste, en passant par le réveil matin (il est l’or, Monseignor / l’or de se lever) ou encore les apparitions inoubliables d’Alice Sapritch, le spectateur est convié à un véritable festival du rire.

 

Une comédie savoureuse qui regorge de scènes culte

Dynamisé par la prestation hors norme d’un Louis de Funès survolté, brillamment secondé par Yves Montand, le film se distingue également par une belle écriture des dialogues et une somptueuse mise en scène à la fois classique et racée. L’efficace musique de Michel Polnareff renforce encore la puissance comique de ce qu’il convient d’appeler un chef-d’œuvre du rire à la française.

Même si les producteurs ont sans doute été déçus par le score final du long-métrage au box-office, il se place tout de même à la quatrième place des plus gros succès de l’année 1971 avec plus de 5,5 millions de joyeux lurons, ravis d’avoir assisté à un tel déluge de gags imparables. Oury et de Funès prolongeront encore cette miraculeuse collaboration avec l’extraordinaire Rabbi Jacob.

Acheter le film en blu-ray

Critique du film :  Virgile Dumez

Box-office France :

Sorti le 8 décembre 1971, La folie des grandeurs de Gérard Oury était l’un des blockbusters de la fin de l’année, au même titre que le Disney Les Aristochats, qui battait des records en première semaine, Les diamants sont éternels, ultime James Bond avec Sean Connery, et Les bidasses en folie, une bidasserie au succès phénoménal, signé Claude Zidi qui allait quelque peu voler la vedette à La folie des grandeurs, avec son casting jeune (les Charlots), dans l’air du temps. Le film aura un succès phénoménal, avec pas moins de 7 460 000 spectateurs.

Un gros succès qui ne sera jamais numéro 1 du box-office

Louis de Funès, qui sortait des succès de La grande vadrouille, L’homme orchestre et Le gendarme en balade, mais aussi de l’échec de Sur un arbre perché en mai 1971, ne parviendra jamais à s’approprier la première place du box-office hexagonal. La faute aux Aristochats de Wolfgang Reitherman, sorti le même jour, qui achèvera sa carrière au-dessus des 10 000 000 d’entrées, mais aussi Le casse de Henri Verneuil, avec Jean-Paul Belmondo et Omar Sharif qui se maintenait bien. Evidemment, Les bidasses en folie écarta définitivement La folie des grandeurs et connut un bouche-à-oreille fulgurant.

Où voir La folie des grandeurs au cinéma ?

En première semaine, sur Paris-Périphérie, La folie des grandeurs trouve 117 998 spectateurs dans 11 salles. On retrouve le tandem Montand – De Funès à l’Ambassade, au Berlitz – où il est savouré par 28 010 spectateurs -, au Bosquet, au Montparnasse, au Pathé-Orléans, aux Images, et au Luxembourg, ainsi que dans quatre salles de banlieue.

En deuxième semaine parisienne, La Folie (toute relative) se poursuit dans 13 salles, pour 103 595 spectateurs. Les semaines passent et La folie des grandeurs peut juste se réjouir d’être devant Les diamants sont éternels qui marque l’essoufflement de la franchise avec Sean Connery dans la peau de l’agent britannique.

La folie des grandeurs presque à la hauteur

Au lendemain des vacances scolaires, en 5e semaine, le nouveau succès de Gérard Oury trouve encore la ferveur de 73 058 spectateurs parisiens, toujours dans 13 cinémas. En 11e semaine, on le retrouve à 34 000 Parisiens dans 10 salles, 24 640 en 12e… Après 16 semaines, Alice Sapritch et ses potos ont resplendi auprès de 917 949 spectateurs sur la “Francilie”, un score d’ores et déjà plus élevé que celui du Corniaud (915 000 en 1965), mais ce dernier est en fait bien plus glorieux grâce à différentes reprises (il finit sa course à 11 millions d’entrées France).

En fin de première exclusivité, La folie des grandeurs réussira à largement dépasser le million sur P.P. et séduira 5 567 834 Français. Pour le tandem Oury – De Funès, La folie des grandeurs déçoit un peu (La grande vadrouille, 1966, atteindra les 17 millions d’entrées), mais les compères se rattraperont sur leur ultime collaboration, en 1973 : Les aventures de Rabbi Jacob, qui sera annoncé quelques semaines après la sortie de La folie. Rabbi Jacob rassemblera une congrégation de 7 295 000 apôtres.

Avec le temps, La folie des grandeurs connaîtra des décennies magistrales à la télévision française, avec des multirediffusions en prime, des éditions VHS et DVD, voire blu-ray dans les années 2010. La folie des grandeurs a fini par devenir un monument du patrimoine français.

Box-office de Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 8 décembre 1971

La folie des grandeurs, l'affiche

© 1971 Gaumont – Coral Producciones – Mars Film Produzione – Orion Films / Affiche : © Charles Rau. Tous droits réservés.

Trailers & Vidéos

trailers
x
La folie des grandeurs, l'affiche

Bande-annonce de La folie des grandeurs

Comédie

x