Darren Aronofsky

Réalisateur, Scénariste, Producteur
The Whale, affiche du film de Darren Aronofsky, avec Brendan Fraser

Personal Info

  • Nationalité : Américain
  • Date de naissance : 12 février 1969, à New York City (Etats-Unis)

Biographie

Note des spectateurs :

Darren Aronofsky est un surdoué du cinéma américain issu de la scène indépendante. Sa carrière est caractérisée par une approche psychologique radicale, une certaine rareté, mais aussi des échecs réguliers.

Darren Aronofsky est un cinéaste new-yorkais passionné par l’image et les déchirements de l’âme humaine. Auteur de l’intellect, des âmes perdues et des névroses profondes, il se refuse à un cinéma de couleurs et de joie pour inspecter les retranchements de l’âme humaine. 

Protozoa Pictures, une société de production fondée en 1997

Il fonde dès 1997, à l’âge de 25 ans, sa propre société de production, Protozoa Pictures qui développera tous ses projets et de nombreuses productions autres (Abîmes de David Twohy, 2 Days in New York de Julie Delpy, Jackie de Pablo Lorrain, Aftermath d’Elliott Lester avec Arnold Schwarzenegger, Undercover de Yann Demange, le documentaire The Territory d’Alex Pritz, The Good Nurse de Tobias Lindholm proposé sur Netflix…).

En tant que cinéaste, Darren Aronofsky est révélé en 1998 avec le thriller mathématique PI, film d’auteur au budget minuscule de 60 000$ qui réalise 3 millions de dollars rien qu’en Amérique du Nord où son excellente réputation démarre à Sundance. En France, Pi est remarqué au festival de Deauville en septembre 1998. Il sortira en salle en février 1999 via le distributeur StudioCanal.

Requiem for a Dream : cauchemar et choc cinématographique

En 2002, Darren Aronofsky revient avec son second long métrage, une œuvre fascinante de par sa réalisation, Requiem for a Dream. D’une noirceur impénétrable, cette descente dans les enfers de la drogue est l’adaptation du roman d’Hubert Selby Jr., publié en 1978. Ce drame puissant relance la carrière d’Ellen Burstyn et Jennifer Connelly, et confirme l’ascension de Jared Leto après des films comme La piste du tueur, La Ligne rouge, Urban Legend, Fight Club et American Psycho. Le film est une bête de festival (il est dévoilé à Cannes) et recevra de nombreux prix. Aux Oscars, à une époque où le cinéma indépendant est systématiquement ignoré, Requiem for a Dream ne reçoit qu’une nomination pour Ellen Burstyn (L’exorciste, 1973). 

Le premier flop de Darren Aronofsky : The Fountain

La carrière de Darren Aronofsky est mise à mal par son troisième film, The Fountain. Cette romance ésotérique avec Hugh Jackman, qui remplace au pied levé Brad Pitt, longtemps envisagé en haut de l’affiche, va être un revers considérable. La production de 30-35M$, coproduite par Warner et New Regency, reçoit des critiques très partagées, voire négatives, dès sa première à Venise. Avec 201 000 entrées en France en 2001, The Fountain se situe au plus bas des chiffres de l’auteur, si l’on écarte la micro-production Pi qui n’avait pas bénéficié d’une telle sortie.

Noé de Darren Aronofsky, avec Jennifer Connelly

© Paramount Pictures. Tous droits réservés

The Wrestler et la rédemption collective

En 2008, Darren Aronofsky revient avec un petit budget, The Wrestler, projet qui lui tient à cœur et qui l’incite à abandonner la réalisation de The Fighter, avec Christian Bale, sur lequel il sera crédité comme producteur exécutif. The Wrestler, inattendu, décroche le Lion d’Or à Venise. Ce film sur la rédemption d’une star du catch déchue, est l’œuvre de la résurrection pour Mickey Rourke et permet à Marisa Tomei de trouver l’un de ses meilleurs rôles. Nicolas Cage avait été envisagé pour le rôle principal mais abandonna le projet. Au vu de son petit budget (7M$), The Wrestler est un beau succès, avec 25M$ aux USA. En France, le résultat est assez poussif, avec seulement 244 000 spectateurs en raison d’un bouche-à-oreille négatif. La biographie sportive démarre bien (137 000 entrées), mais dégringole en 2e et 3e semaine (-59%, et 63%). Il est vrai, The Wrestler n’est pas le meilleur film de son auteur.

Black Swan : un vertige de noirceur et un triomphe mondial

En 2011, Darren Aronofsky réussit un exploit avec Black Swan. Production d’auteur cossue de 18M$, coproduite par la Twentieth Century Fox, cette réussite patente va tourner au phénomène au box-office. Le cinéaste réussit pour la première fois à atteindre les 100 millions de dollars de recettes au box-office nord-américain, malgré un sujet sombre et tourmenté destiné exclusivement aux adultes. Dans le monde, ce thriller opératique empoche 329M$. En France, ce sont 2 500 000 spectateurs qui sondent les afflictions de Natalie Portman dans son plus grand rôle. L’actrice au firmament de sa carrière décroche l’Oscar de la meilleure actrice. Black Swan sera par ailleurs nommé à la réalisation et comme Meilleur film. Au total, le film reçoit près de 300 nominations dans le monde dont une aux César comme Meilleur film étranger.

Affiche de Black Swan de Darren Aronofsky

Copyright Twentieth Century Fox France. Tous droits réservés.

Darren Aronofsky dans les contrées académiques de l’épopée biblique

Le succès de Black Swan permet à Darren Aronofsky de réaliser sa première superproduction avec Noé (2014). Le cinéaste avait pourtant travaillé au développement du remake de RoboCop et The Wolverine. Cette fois-ci, le blockbuster épique de Paramount se fera bien mais le résultat est décevant sur un plan artistique. Les critiques sont mornes et le public moyennement convaincu, à l’instar de bien des productions bibliques de l’époque. Noé fait pourtant le minimum au box-office : 100M$ aux USA, 1 300 000 entrées en France, 359M$ dans le monde. L’épopée est évincée des Oscars, BAFTA et autres cérémonies.

Quand Aronofsky rime avec Zulawski : Mother!

En 2017, Mother! est sa réponse à l’académisme sur lequel on l’a attaqué avec Noé. Film proche de la densité hystérique de Andrzej Zulawski, cette nouvelle collaboration avec Paramount Pictures lui vaut de détourner Jennifer Lawrence de la franchise Hunger Games. Mais les critiques sont partagés et le grand public récalcitrant face à sa radicalité, sa sexualité crue et sa violence de ton. Les Razzie Awards le nominent dans trois catégories principales. Les Oscars le boudent. L’échec est évidemment commercial, avec 17M$ de recettes aux USA pour un budget de 30M$. Dans le monde, la contreperformance sera à la hauteur du faux événement qui ne réitèrera jamais la réussite de Black Swan.

The Whale, la controverse et les larmes

Darren Aronofsky attendra cinq ans et son 8e film, The Whale, pour trouver sa propre rédemption artistique. Comme Mother! et la plupart de ses films, cette adaptation d’une pièce de théâtre trouve la lumière au Festival de Venise où elle est longtemps applaudie. En mettant en scène les derniers jours d’un homme souffrant d’obésité morbide, le défi est grand, notamment pour l’acteur Brendan Fraser, formidable dans ce rôle qui sonne comme sa propre rédemption artistique. Si les critiques sont partagées en raison de l’aspect mélodramatique de l’œuvre et pour certains, une tendance (non avérée, ndlr) à la grossophobie, The Whale réussit à glaner trois nominations aux Oscars, notamment pour l’interprétation. Une partie de la presse française encense le drame bouleversant, une autre lui reproche ses retranchements dans le mélodrame. Dans un contexte défavorable au cinéma d’auteur aux USA, The Whale empochera tout de même plus de 17M$ de recettes pour un budget de seulement 10M$, permettant à la firme A24 de se satisfaire de cet accueil, puisque réalisant autant que The Fabelmans de Steven Spielberg dont les critiques étaient nettement supérieures et le budget quatre fois plus élevé.

Frédéric Mignard

de Darren Aronofsky, avec Jennifer Lawrence

Design : BLT Communications, LLC © Paramount Pictures

Filmographie :

  • 1998 : Pi
  • 2000 : Requiem for a Dream
  • 2006 : The Fountain
  • 2008 : The Wrestler
  • 2010 : Black Swan
  • 2014 : Noé (Noah)
  • 2017 : Mother!
  • 2022 : The Whale
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