Réalisateur, producteur et scénariste américain, Steven Spielberg commence à tourner des films amateurs dès l’âge de douze ans. En échec scolaire, il ne parvient pas à intégrer les écoles de cinéma de son choix, mais décroche un contrat de sept ans dans la section télévision des studios Universal. Il y tourne quelques épisodes de séries remarqués dont un Columbo devenu culte.
Spielberg, roi du blockbuster
Toutefois, il se fait surtout remarquer grâce à son téléfilm Duel (1971) qui aura même le droit à une exploitation en salles en Europe. Son premier vrai film de cinéma (Sugarland Express en 1974) marche un peu moins. Mais il enchaîne immédiatement avec Les dents de la mer (1975), triomphe mondial qui change définitivement la face de Hollywood en créant de toute pièce la notion de blockbuster. Devenu un réalisateur bankable, il se lance dans la science-fiction avec Rencontres du troisième type (1977) qui confirme son talent.
Après l’échec de sa comédie 1941 (1979), il revient à l’action avec Les aventuriers de l’arche perdue (1981) qui lui permet de créer le personnage iconique d’Indiana Jones. Il connaît ensuite un succès mémorable avec E.T. l’extra-terrestre (1982) qui l’établit désormais comme le cinéaste le plus populaire des années 80. Triomphe encore confirmé par Indiana Jones et le temple maudit (1984).
Des films à Oscars
S’il s’investit de plus en plus dans la production, Steven Spielberg cherche également à varier ses créations et se lance avec plus ou moins de succès dans le film prestigieux à Oscar. Cela donne d’abord La couleur pourpre (1986), puis Empire du soleil (1987) et enfin Always (1989). Le succès n’est pas toujours au rendez-vous et il dégoupille alors un Indiana Jones et la dernière croisade (1989) qui redore son blason sur le plan commercial. S’il ne réussit pas Hook (1991), il parvient à bouleverser le cinéma mondial avec son Jurassic Park (1993) qui utilise pour la première fois des effets numériques de manière totalement convaincante.
La même année, il se met les critiques dans la poche avec son chef-d’œuvre sur la déportation intitulé La liste de Schindler (1993).
Par la suite, Steven Spielberg ne va cesser d’alterner les succès publics et les projets plus personnels, avec des résultats variés dans les deux domaines. En 1997, il rate aussi bien Le monde perdu qu’Amistad, sur l’esclavage. On leur préfère Il faut sauver le soldat Ryan (1998), film imparfait mais dont la première scène modifie en profondeur la manière de réaliser une scène de guerre. On aime également A.I. Intelligence Artificielle (2001), ainsi que Minority Report (2002) qui explorent deux faces différentes de la science-fiction, l’une poétique et l’autre plus dystopique.
Une carrière en dents de scie
Les années 2000 s’avèrent nettement moins convaincantes avec de nombreuses déceptions (La guerre des mondes, Munich ou Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal) ou des films anodins (Le terminal). Plus récemment, il ne cesse d’alterner les bonnes surprises (Le pont des espions, Pentagon Papers et Ready Player One) et les films en demi-teinte (Cheval de guerre, Lincoln, Le BGG). Malgré une carrière inégale, Steven Spielberg a le mérite de n’avoir pas encore succombé à la mode des super-héros Marvel et de proposer régulièrement des œuvres adultes ambitieuses.
Il revient en grande forme en 2021 avec le remake de West Side Story qui obtient des critiques élogieuses. Malheureusement, dans un contexte de pandémie à la COVID 19, le film qui a vu sa sortie différée pendant un an, est un échec cuisant, avec 76M$ de recettes dans le monde pour un budget de 100M$. En France, West Side Story se positionne au bas de son classement. Seuls Amistad en 1998 et Sugarland Express, son second long en 1974, auront fait moins bien.
Aussi, quand en 2022 The Fabelmans sort aux USA, une certaine fébrilité accompagne Universal et Amblin Entertainment. Son ode au cinéma, avec Michelle Williams et Paul Dano, empreinte d’une touche autobiographique, a certes coûté peu d’argent (40M$), mais la marque Spielberg semble à l’arrêt. Malheureusement, malgré de nombreuses nominations aux Oscars, dont celle de Meilleur Film, le drame trouve à peine 18M$ sur son territoire d’origine. Mais qu’importe, Steven Spielberg est aussi producteur et notamment producteur exécutif. En 2023, son nom sera associé également au 5e volet d’Indiana Jones, réalisé par James Mangold, Indiana Jones and the Dial of Destiny et Transformers: Rise of the Beasts, tout comme il a été associé au succès de Jurassic World : le monde d’après de Colin Trevorrow en 2022.