Aftermath : la critique du film (2017)

Drame | 1h21min
Note de la rédaction :
5.5/10
5.5
Aftermath, Arnold Schwarzenegger dans un DTV, cover

  • Réalisateur : Elliott Lester
  • Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Scoot McNairy, Maggie Grace, Kevin Zegers
  • Date de sortie: 18 Juil 2017
  • Nationalité : Américain
  • Scénariste : Javier Gullon
  • Editeur vidéo : Metropolitan FilmExport
  • Date de sortie vidéo : 18 juillet 2018 (inédit au cinéma)
  • Box-office USA : Inédit aux USA. Sorti exclusivement en salle en Bulgarie, Slovénie, Espagne, Russie, Chine et Emirats Arabes Unis
  • Format : 2.39 : 1
Note des spectateurs :

Drame poignant n’évitant pas toujours le pathos, Aftermath méritait peut-être mieux qu’une sortie vidéo estivale. Malgré la présence d’Arnold Schwarzenegger, il ne s’agit aucunement d’un film d’action spectaculaire, mais bien d’une œuvre dépressive, ce qui explique son caractère de DTV aux États-Unis et en France.

Synopsis : A la suite d’un crash aérien qui a coûté la vie à sa famille, un homme refuse la thèse officielle de l’accident et décide de rétablir la justice. Son attention se porte sur le contrôleur aérien en poste lors de la catastrophe.

Critique : Projet initié par la compagnie de Darren Aronofsky, Aftermath est rapidement tombé dans l’escarcelle d’Arnold Schwarzenegger qui souhaitait réorienter sa carrière vers des rôles plus dramatiques comme celui tenu dans le mélodrame horrifique Maggie. Le script de Javier Gullón s’inspire directement du crash intervenu à Überlingen (en Allemagne) en 2002, mais aussi de la traque menée par l’architecte russe Vitaly Kaloyev afin de tuer le contrôleur aérien Nielsen. Si le métrage respecte en grande partie la trame des événements, les auteurs ont eu l’extrême intelligence de transformer cette vendetta personnelle en un drame poignant sur l’affrontement à distance de deux hommes brisés par les circonstances.

Arnold Schwarzenegger dans Aftermath

© 2017 Lions Gate Entertainment Inc. Tous droits réservés.

Tourné en coproduction avec l’Angleterre, le film a finalement été réalisé par le Britannique Elliott Lester, connu chez nous pour avoir signé un bon Statham intitulé Blitz. Bien loin des excès de ce dernier long-métrage, Aftermath choisit plutôt l’introspection pour essayer de comprendre le drame psychologique vécu par les deux personnages principaux, d’un côté le père de deux des victimes du crash et de l’autre le contrôleur aérien coupable d’une erreur d’aiguillage. La force du film est finalement de n’accuser personne en particulier, mais de mettre chaque protagoniste en présence d’une tragédie a priori insurmontable. Chacun réagit différemment face au destin qui nous joue de sales tours, semble nous dire un cinéaste en mode humaniste. Lorsque le film paraît basculer dans la vengeance pure et dure, les auteurs ont l’excellente idée de montrer la stérilité de la loi du talion.

Aftermath est au film catastrophe ce que Maggie était au film de zombie

Très critique vis-à-vis d’une société capitaliste qui croit que l’on peut panser des plaies à coup de dollars, ce nouveau drame intimiste avec Schwarzy, qui est au film catastrophe ce que Maggie était au film de zombie, est également une œuvre hautement dépressive qui n’échappe malheureusement pas toujours au pathos. Avec sa musique pesante et ses plans en plongée qui écrasent un peu trop souvent les personnages sous le poids du destin, le métrage manque parfois de finesse et souffre d’une réalisation sans nuance. Pas de quoi éconduire l’amateur de drames profondément humains, mais ceux qui aiment les films d’auteur sensibles et fins en seront pour leurs frais. Pourtant, Arnold Schwarzenegger n’est pas trop mauvais en père de famille dévasté par la perte de ses proches, et il est avantageusement secondé par un Scoot McNairy qui donne tout ce qu’il a en contrôleur aérien dépressif.

Les conséquences du pathos

Lent et contemplatif, le métrage n’est donc clairement pas destiné au public habituel de la star d’origine autrichienne qui attend de lui un énième film de genre. Désormais marqué par les années, l’acteur semble définitivement attiré par des œuvres plus sombres qui pourraient lui apporter une certaine crédibilité artistique. Pas étonnant qu’Aftermath se retrouve directement dans les bacs vidéo tant il ne semble s’adresser à personne en particulier : ceux qui veulent de l’action n’en auront pas et les amateurs de films d’auteur ne visionneront pas un film avec Schwarzenegger. Il s’agit donc d’une équation impossible que tente de résoudre, avec pourtant assez de panache, ce film poignant.

En 2020, le film connaît une nouvelle vie sur Amazon Prime Vidéo, la plateforme SVOD du groupe de Jeff Bezos.

Arnold Schwarzenegger dans Aftermath (film)

© 2017 Lions Gate Entertainment Inc. Tous droits réservés.

Test du blu-ray :

Le film a été proposé en juillet 2018 en DVD et blu-ray chez Metropolitan FilmExport. L’éditeur lui-même portait peu d’intérêt pour le film.

Complément : 1 / 5

Un seul petit making of de 7mn sert de supplément à ce DTV où le réalisateur et le chef opérateur ont tout de même le temps d’expliquer quelques-uns de leurs choix stylistiques. Malheureusement, la durée de ce bonus ne permet pas d’approfondir les thèmes abordés. Reste à consulter une suite de bandes-annonces des derniers films avec Arnold Schwarzenegger, mais bizarrement sans celle d’Aftermath.

Image : 4 /5

De belle tenue, la copie proposée ne présente aucun défaut particulier. Toutefois, le film étant davantage un drame tourné en intérieur, le spectateur aura peu l’occasion d’observer la belle profondeur de champ. Les couleurs volontairement éteintes renforcent un peu plus l’aspect austère d’un métrage décidément frustre sur le plan visuel.

Son : 4 / 5

Les deux pistes (VO et VF) sont proposées en 5.1 DTS HD Master Audio. Dans les deux cas, elles ont tendance à minorer les voix et à pousser parfois les quelques explosions sonores au maximum. L’ensemble paraît donc assez peu subtil, même si cela n’empêche aucunement de profiter du drame qui se joue. On préfère nettement la VO, plus naturelle et mettant mieux en valeur la performance des acteurs.

Critique du film et test blu-ray :  Virgile Dumez

 

Aftermath, Arnold Schwarzenegger dans un DTV, cover

© 2018 Lions Gate Entertainment Inc. Tous droits réservés.

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