Avec Harry Potter et les reliques de la mort partie 2, Warner a vraiment laissé le meilleur pour la fin !
Synopsis : Dans la deuxième partie de cet épisode final, le combat entre les puissances du bien et du mal de l’univers des sorciers se transforme en guerre sans merci. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais c’est Harry Potter qui peut être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’ultime épreuve de force avec Voldemort.
Critique : Après une première partie jouant sur une ambiance froide et atmosphérique, Les reliques de la mort deuxième du nom a la lourde tâche de clore la saga la plus lucrative de ce nouveau millénaire, l’une des plus passionnantes aussi, qui n’a jamais vraiment faibli qualitativement.
Harry Potter en huit épisodes s’est étalé sur dix ans, le temps de laisser toute une génération de jeunes franchir les étapes de leur vie pré-adulte, du primaire au lycée, en suivant celles, initiatiques et toujours plus torturées avec le temps, d’un petit sorcier bigleux, auquel les plus cyniques n’auraient pas donné une aussi longue longévité, au vu des deux premiers segments franchement bambins et cinématographiquement assez moyens, avec le recul.
Le combat épique peut avoir lieu
Pour notre plus grand bonheur, l’irrésistible dynamique du récit vers toujours plus de détresse, de chaos, et de noirceur, se poursuit, à un rythme sans égal dans la série, puisqu’ici on assiste ni plus ni moins au paroxysme tant attendu, celui de l’affrontement final avec le redouté Voldemort, du combat épique entre ses apôtres et les partisans disséminés de Harry Potter, celui d’une impressionnante guerre entre le bien et le mal qui essaie de troubler la notion de manichéisme…
Pour atteindre de tels sommets dramatiques, shakespearien dans son ADN britannique, l’action se fait multiple, profuse, généreuse, se défaussant des doutes et des conflits intérieurs passés qui pouvaient ralentir les intrigues.
Ce final se doit d’être mémorable et donc l’efficacité est privilégiée intelligemment. Les décors imposants se fissurent de partout pour laisser poindre la destruction d’une œuvre ou l’accomplissement d’une vie. Des créatures diverses ponctuent le chapitre, au détour de courses-poursuites effarantes. La liste est trop longue pour que l’on puisse citer les derniers hôtes aux festivités, mais le ravissement du spectacle est inégalé…
Un vertige d’effets spéciaux époustouflants
La réussite suprême du chapitre réside dans le fait que la déferlante de péripéties, tragico-héroïque, ne vient jamais créer un déséquilibre, ni dans le film, ni au cœur de la saga. Le naturel du macrocosme de la franchise est porté par des effets spéciaux prodigieux, des vertiges d’images de synthèse qui ne s’affichent jamais comme telles et ne viennent nullement répondre à une requête pompière du studio ou du public.
La rigueur d’un récit jusqu’au bout
Aussi, on ne place pas ici et là quelques petites créatures ou des moments d’esbroufe pour nourrir la sacro-sainte formule hollywoodienne. Chaque événement répond aux exigences du récit rigoureux de J.K. Rowling dont on sent le contrôle de point de vue. Le film, segment cohérent et définitif au cœur d’une saga en perpétuelle mutation et maturation, n’est pas seulement une glorieuse révérence faite aux fans fidèles : cet ultime morceau de bravoure marque aussi sa révérence à l’auteure britannique, humble et visionnaire à sa manière, qui a su alimenter Hollywood en divertissements pour adolescents d’une qualité inédite, voire même insolite dans une cinématographie où le teen movie est devenu parallèlement une pathétique parodie de cinéma.
Harry Potter et les reliques de la mort partie 2 : deuxième meilleur segment de la saga
Dans ce segment final où il est temps de dire “farewell” à Potter au risque de tuer sa propre enfance, pour les spectateurs au terme avec leur propre adolescence, mais aussi pour les adultes qui ont pris un vrai plaisir de môme pendant huit films, il est donc aussi grand temps de confronter l’adolescent mal rasé qu’incarne désormais Daniel Radcliffe (un signe de l’âge et de sa maturité naissante) à sa propre mortalité, puisqu’ici, il s’agit bel et bien d’un épisode morbide où la mort de Potter est désormais posée comme inéluctable. Comme dans la vraie vie, semble vouloir dire J.K. Rowling, à travers cet épisode de choix cornélien où le sacrifice de soi est une option à ne jamais écarter.
La saga dévoile enfin ses mystères aux cinéphiles, ceux trop paresseux pour lire les pavés littéraires derrière les films. Certaines révélations (on ne parlera pas de « rebondissements », terme qui implique une facilité d’écriture dont il n’est jamais question ici) sont tout simplement bouleversantes et s’imbriquent magnifiquement avec les différents épisodes du passé, desquels on retrouve quelques figures marquantes.
Une saga qui s’achève à l’âge de raison
Potter atteint l’âge de raison, l’âge de comprendre par l’expérience la dualité de l’homme, sa complexité et son relief, ce qui est impossible à acquérir d’un simple grimoire, puisse-t-il être magique. Alors que le symbole de l’apprentissage, l’école de Poudlard, est annihilé – lors d’une séquence parmi les plus belles vues dans un blockbuster, à la limite du contemplatif -, Potter peut prétendre à l’étape supérieure. Être adulte et mourir. Mais aussi comprendre l’autre pour mieux l’accompagner.
L’expérience de 2h10 passe comme une minute de félicité. Le spectateur, dans l’excitation et l’émotion permanentes (au milieu des instants les plus tonitruants se glissent toujours des instants de silence, comme pour imprégner davantage la psychologie à vif des personnages), ressort ému comme un parent au départ de son enfant vers une autre vie. Harry Potter et les reliques de la mort 2e partie nous prépare à vivre sans lui, avec cette émouvante analogie entre éternité et néant. Amour, vie et mort, tout se mélange pour un bouquet final qui saura marquer les esprits.