Bill Nighy

Acteur, Comédien
Bill Nighy dans Vivre

Personal Info

  • Nationalité : Britannique, Anglais
  • Date de naissance : 12 décembre 1969, à Caterham, Surrey, Angleterre (Royaume-Uni)
  • Crédit visuel : Bill Nighy dans Vivre © Metropolitan FilmExport

Biographie

Note des spectateurs :

Bill Nighy rêvait de devenir journaliste, mais devint acteur. Retour sur une carrière exceptionnelle, celle d’une personnalité faussement austère qui a marqué le cinéma britannique des années 2000 et 2010.

Issue des classes moyennes, d’un père garagiste et d’une mère infirmière, ce monsieur de grande classe, toujours distingué et aux personnages souvent revêches, a saisi l’opportunité des planches pour se faire un nom dans son pays. A la radio, il incarne un Hobbit, au début des années 80, dans une adaptation radiophonique du Seigneur des Anneaux. Son sort est alors scellé. Il deviendra l’une des grandes vedettes du cinéma britanniques. Mais pour cela il devra néanmoins attendre plusieurs décennies.

Des débuts difficiles aux cinéma

Dans les années 80, Bill Nighy figure dans l’adaptation du Petit Lord Fauntleroy, téléfilm à succès avec Rick Schroder et Alec Guiness exploité en salle en France. L’acteur a déjà la trentaine passée quand il fait cette première apparition à l’écran. Il trouve ensuite des petits rôles dans L’arme à l’oeil de Richard Marquand (1981), L’Héritier de la Panthère rose de Blake Edwards (1983), La petite fille au tambour de George Roy hill avec Diane Keaton (1984), mais ces trois films ne fonctionnent pas. Il finit la décennie dans un film d’horreur de piètre qualité avec Robert Englund signé par l’improbable Dwight H. Little. Le fantôme de l’opéra qui devait valoriser l’écart de Englund hors de la saga horrifique A Nightmare on Elm Street, est un fiasco.

Au cinéma, dans les années 90, Bill Nighy joue de malchance et se retrouve confiné aux productions britanniques qui franchissent à peine la Manche comme Antonia et Jane (1991) et surtout le désopilant “Bottom” movie, en 1999, Hôtel Paradiso, une maison sérieuse (Guest House Paradiso) avec Vincent Cassel et Simon Pegg. Il y est strict, austère, dans l’ambiance loufoque et trash du duo Rik Mayall et Adrian Edmonson qui forment le légendaire duo de Bottom à la télévision et sur les planches au Royaume-Uni. La comédie burlesque est un échec commercial, mais le Bill Nighy que l’on aime est bien là et ne se prend pas au sérieux sous ses airs guindés. Déjà en 1998, il était le héros rock de Still Crazy, faux biopic comique autour d’un groupe de rock dont il incarnait le chanteur vieillissant star. Irrésistible.

Le tournant Love Actually : Bill Nighy enfin reconnu

Les années 2000 démarrent donc sous les meilleurs auspices pour le comédien qui prêtera sa carrure ou sa voix (Pollux : Le Manège enchanté, 2004) dans une trentaine de longs métrages sur dix ans. C’est son apparition dans Love Actually de Richard Curtis, comédie romantique post Quatre mariages et un enterrement, délicieusement British, qui le propulse, notamment à l’international. Le film choral est un triomphe jusqu’en Amérique et l’acteur remporte un BAFTA pour son second rôle. La même année, lors des BAFTA Television Awards, il repart avec le BAFTA du Meilleur acteur pour la série State of Play, réalisée par David Yates, futur réalisateurs des Animaux Fantastiques. Il est désormais immanquable.

Au début du XXI siècle, Bill Nighy est partout, notamment dans Coup de peigne de Paddy Breathnach, Lucky Break de Peter Cattaneo. Il incarne le roi des vampires Viktor dans les trois premiers films Underworld (2003, 2006 et 2009). Il est présent dans le culte Shaun of the Dead, comédie de zombies d’Edgar Wright, co-écrite par Simon Pegg, au succès considérable dans son pays et aux USA. Suivent Délires d’amour de Roger Michell avec Daniel Craig (2004), H2G2 : Le Guide du voyageur galactique (2005), The Constant Gardener de Fernando Meirelles, avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz (2005), et deux épisodes de Pirates des CaraïBes (Le secret du coffre maudit, en 2006 ; Jusqu’au bout du monde, 2007). La franchise d’aventures marines avec Johnny Depp est un phénomène du blockbuster américain dans laquelle il est bon de traîner. Il est dans la place.

Hollywood lui déploie le tapis rouge

Bill Nighy est à la fin des années 2000 l’un des seconds rôles britanniques les plus appréciés des spectateurs qui savourent particulièrement son allure de dandy dans une autre production Richard Curtis, Good Morning England, aux côtés de Rhys Ifans et Philip Seymour Hoffman. Les producteurs d’Alex Rider : Stormbreaker doivent payer le prix fort pour le voir rejoindre cette tentative de franchise (avortée) pour adolescents, avec Alex Pettyfer et Ewan McGregor en 2006. Le Britannique retrouve Edgar Wright pour un petit rôle dans Hot Fuzz (2007). Et Disney l’embauche dans le film d’espionnage à auteur de cochons d’Inde, Mission-G (2009). Bill Nighy figure parallèlement dans des œuvres plus sérieuses comme Chronique d’un scandale de Richard Eyre, avec son amie Judi Dench et Cate Blanchett (2006), et Walkyrie de Bryan Singer, avec Tom Cruise et Kenneth Brannagh. Ces deux derniers films n’ont toutefois pas le succès espéré, notamment aux Oscars.

C’est seulement dans les années 2010 que les producteurs d’Harry Potter emploient enfin Bill Nighy. L’acteur incarne le ministre de la magie dans les deux ultimes segments de la franchise, Les reliques de la mort 1 & 2. Les deux films sont signés David Yates, qui l’avait déjà dirigé pour des téléfilms. Il embrasse une mythologie chère à sa nation où les plus grands émissaires du pays y ont trouvé un rôle culte. Il était temps, il en fera lui-même la remarque.

Dans son refus du sérieux dans laquelle son allure dégingandée aimerait l’enfermer, Nighy poursuit ses aventures comiques dans Wild Target (2011), aux côtés de Emily Blunt et Martin Freeman. Il fait un caméo dans Doctor Who et figure en 3D dans la suite du remake du Choc des Titans. En effet, il est Héphaïstos, le dieu de la forge dans La colère des Titans, blockbuster Warner avec Sam Worthington. Ce n’est pas le plus intéressant des blockbusters, loin de là. L’acteur sera également malchanceux avec Total Recall Mémoires programmées, remake du film de Paul Verhoeven, avec Colin Farrell, où il retrouve le réalisateur des deux premiers Underworld, Len Wiseman, et Kate Benckinsale. Un flop. Ensuite, Bill Nighy s’associe encore à Warner et Bryan Singer pour le four de Jack le chasseur de géants en 3D. Et on oubliera vite la série B I, Frankenstein de Stuart Beattie, avec Aaron Eckhart, distribuée en 2014, à l’échec acté d’avance.

Pride, affiche du film de Matthew Warchus (2014)

© Pathé Films

Pas de retraite à 60 ans, mais des rôles ad hoc

Evidemment, personne ne lui en tiendra rigueur. L’échec de ces grosses productions n’étaient pas de son fait. En revanche, la verve de l’acteur fait mouche dans des productions à la saveur britannique, comme Indian Palace de John Madden, avec Judi Dench et Maggie Smith (2012), qui connaîtra une Suite royale, en 2015, avec les mêmes têtes d’affiche. Il retrouve Richard Curtis dans la comédie romantique (et fantastique) Il était temps, avec Domhnall Gleeson et Rachel McAdams (2013), mais le succès sera bien moindre que celui de Love Actually et Good Morning England. Bill Nighy est encore formidable dans Pride de Matthew Warchus, nouveau feel-good movie social, mêlant combats LGBT et celui des mineurs du Pays de Galle, au Royaume-Uni de Margaret Thatcher.

Durant toutes ces années, Bill Nighy est également espion pour le MI5 dans une trilogie signée David Hare, destinée à la télévision : Page Eight (2011), Turks & Caicos (2014), and Salting the Battlefield (2014), et ne quitte pas les planches.

Bill Nighy chez Akira Kurosawa (ou presque)

Néanmoins, alors qu’il approche les 70 ans, Bill Nighy commencerait presque à réduire ses activités cinématographiques. C’est l’impression qu’il donne, car les succès sont moins spectaculaires.

La réalisatrice catalane Isabel Coixet offre à Nighy un beau rôle dans The Bookshop en 2018. Il cachetonne dans Pokémon : Détective Pikachu (2019), divertissement générationnel qui touche sa cible, et figure dans des productions moins connues comme Sometimes Always Never de Carl Hunter (2018)? Une belle rencontre (Their Finest) de Lone Scherfig (2016), avec Gemma Arterton et Sam Claflin et The Kindness of Strangers de cette même réalisatrice danoise (2019) connue pour Italian for Beginners et Une éducation.

L’un de ses plus beaux rôles récents, Nighy le trouve dans Emma d’Autum de Wilde, avec Anya Taylor-Joy. Cette adaptation remarquable de Jane Austen est acclamée par la critique anglo-saxonne, mais néanmoins, ne sortira pas dans les cinémas français en raison de la crise de la Covid-19.

Concernant les séries télévisées, l’acteur anglais donne de sa personne en 2022 dans l’adaptation du film L’homme qui venait d’ailleurs de  Nicolas Roeg avec David Bowie. Le programme de science-fiction est produit par Showtime et démontre une fois de plus la diversité des choix du comédien.

En France, on reverra Bill Nighy en 2022 dans un long métrage adapté d’un film d’Akira Kurosawa de 1952, Vivre. Enfin un très grand premier rôle pour la star de 73 ans. Le film d’Oliver Hermanus, avec Aimee Reed et Tom Burke, a fait le tour des festivals cette année-là, notamment Sundance, Telluride, le TIFF et la Mostra de Venise, ravivant la mémoire autour de cet incroyable talent du XXe siècle, néanmoins reconnu sur le tard, au XXIe siècle, par les cinéphiles et le public.

Frédéric Mignard

Bill Nighy revient sur ses rôles ici

Vivre de Oliver Hermanus, avec Bill Nighy

© Metropolitan FilmExport

Filmographie

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Bill Nighy dans Vivre

Bande-annonce de Pride

Acteur, Comédien

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