Raoul Coutard

Directeur de la photographie, Réalisateur
A bout de souffle, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 16 septembre 1924 à Paris (France)
  • Date de décès : 8 novembre 2016 à Labenne (France), à l'âge de 92 ans.
  • Crédit visuel : © 1959 StudioCanal - Société Nouvelle de Cinématographie / Affiche : Clément Hurel. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Directeur de la photographie et réalisateur français, Raoul Coutard est né à Paris en 1924 dans une famille communiste. Il envisage d’abord d’étudier la chimie, mais faute de moyens, il opte finalement pour la photographie. En tant que soldat, puis reporter-photographe, il part en Indochine française à plusieurs reprises au cours des années 1944-1946. Il va finir par couvrir le conflit indochinois pour Paris Match, Life et même l’armée française.

Raoul Coutard, le directeur de la photo de la nouvelle vague

Là, il fait la rencontre de Pierre Schoendoerffer qui va lui présenter à son retour en France le producteur Georges de Beauregard. Dès lors, il va s’impliquer dans le cinéma en tant que directeur de la photographie de Schoendoerffer sur La passe du diable (1958), Ramuntcho (1959) et Pêcheurs d’Islande (1959).

Pourtant, il est vraiment révélé par A bout de souffle (Godard, 1960) dont il signe la photographie si naturelle. Son style est reconnaissable par une volonté de rendre la réalité au plus près de la lumière naturelle, le tout à l’aide d’une caméra très mobile, façon reportage. Il devient dès lors le compagnon de route de la nouvelle vague et s’impose comme le maître de la lumière de ces cinéastes. On lui doit entre autres la photographie de Tirez sur le pianiste (Truffaut, 1960), Lola (Demy, 1961), Jules et Jim (Truffaut, 1962), Le mépris (Godard, 1963), La peau douce (Truffaut, 1964), La 317ème section (Schoendoerffer, 1965), Alphaville (Godard, 1965), Pierrot le fou (Godard, 1965) et La mariée était en noir (Truffaut, 1968).

Un passage peu probant à la réalisation

Il commence à varier ses collaborations et à travailler la couleur de manière plus traditionnelle à l’orée des années 70 en filmant Z (Costa-Gavras, 1969), puis L’aveu (Costa-Gavras, 1970). Après avoir réalisé un premier court-métrage en 1968, Raoul Coutard tente l’aventure de la réalisation avec Hoa-Binh (1970) qui est une évocation réussie de l’Indochine. Malgré des critiques positives, le métrage s’écrase à 182 755 entrées sur toute la France. Pourtant, ce premier essai a été proposé aux Oscars pour représenter la France, preuve de sa qualité intrinsèque.

Raoul Coutard redevient directeur de la photographie sur L’emmerdeur (Molinaro, 1973), Le crabe-tambour (Schoendoerffer, 1977), mais il revient derrière la caméra avec une nouvelle évocation de l’action coloniale française avec La légion saute sur Kolwezi (1980) qui n’est guère convaincant et qui réunit 599 609 spectateurs dans les salles. Le cinéaste enchaîne alors avec une œuvre de commande complètement foireuse, à savoir le nanar S.A.S. à San Salvador (1982) qui est à la fois son plus gros score en termes d’entrées, mais aussi un film déplorable qui sera d’ailleurs sa dernière incursion dans la réalisation.

Raoul Coutard se refait une santé artistique en redevenant directeur de la photographie pour son ami Jean-Luc Godard avec Passion (1982) et Prénom Carmen (1983). Il éclaire ensuite La diagonale du fou (Dembo, 1984), Max mon amour (Oshima, 1986), Ne réveillez pas un flic qui dort (Pinheiro, 1988), Il gèle en enfer (Mocky, 1990), avant de collaborer plusieurs fois avec Philippe Garrel durant les années 90.

Raoul Coutard se retire en 2001 et décède en 2016 à l’âge de 92 ans.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 2016

La légion saute sur Kolwezi, l'affiche

© 1979 Studiocanal / Affiche : René Ferracci. Tous droits réservés.

Filmographie :

Réalisateur (uniquement) :

x