Édouard Molinaro

Réalisateur, Scénariste, Acteur
Affiche d'Oscar d'Edouard Molinaro

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 13 mai 1928 à Bordeaux (France)
  • Date de décès : 7 décembre 2013 à Paris (France)
  • Crédit visuel : Gaumont / René Ferracci

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, scénariste et acteur français, Édouard Molinaro est né à Bordeaux où il se passionne très jeune pour le cinéma. Après avoir réalisé quelques courts-métrages remarqués après la Seconde Guerre mondiale, Molinaro devient assistant-réalisateur pour des gens comme Robert Vernay et plusieurs cinéastes classiques du cinéma commercial de l’époque. Durant plus de 12 ans, Édouard Molinaro tourne une vingtaine de courts-métrages qui sont parfois des petits documentaires.

Des débuts dans le court-métrage et le polar

Sa carrière va enfin prendre son envol à la fin des années 50, en même temps que la Nouvelle vague dont il ne fait toutefois pas partie puisqu’il se consacrera exclusivement à un cinéma commercial, souvent basé sur des adaptations fidèles de pièces de théâtre à succès. Il débute avec le polar Le dos au mur (1958) avec Jeanne Moreau, tiré d’un roman de Frédéric Dard. Le métrage franchit de justesse la barre du million d’entrées et prouve déjà ses capacités. Le cinéaste enchaîne avec d’autres thrillers comme Des femmes disparaissent (1959) avec Robert Hossein qui fonctionne encore mieux, puis il est vraiment révélé avec Un témoin dans la ville (1959) qui passe la barre des 1,4 million d’entrées grâce à la présence de Lino Ventura en tête d’affiche.

L’orientation vers la comédie populaire

Toutefois, Molinaro va peu à peu se pencher sur le genre de la comédie qu’il inaugure en 1960 avec Une fille pour l’été qui met en scène Pascale Petit et Micheline Presle pour un résultat un peu au-dessus du million de spectateurs. S’ensuivent deux échecs publics et Molinaro opte alors pour la réalisation d’un classique Arsène Lupin contre Arsène Lupin (1962) qui obtient un succès correct. En fait, le réalisateur va enfin rencontrer un franc succès public avec sa comédie Une ravissante idiote (1964) qui oppose Brigitte Bardot à Anthony Perkins. Cette fois-ci, Molinaro franchit la barre des 2 millions de fidèles à la belle B.B.

Le réalisateur continue dans la comédie avec La chasse à l’homme (1964) qui voit la rencontre de Jean-Paul Belmondo, Jean-Claude Brialy et Françoise Dorléac. Le succès est au rendez-vous. Ce qui est moins le cas pour Quand passent les faisans (1965), malgré un casting porteur (Blier, Meurisse, Lefebvre) et surtout l’échec Peau d’espion (1967).

Les triomphes avec Louis de Funès

A cette époque, Édouard Molinaro va être sélectionné par Louis de Funès pour porter à l’écran quelques-uns de ses succès de la scène. Il réalise alors Oscar (1967) qui est un triomphe avec plus de six millions d’entrées et une deuxième place annuelle. Cette opportunité se représente une deuxième fois, cette fois avec Hibernatus (1969) qui fait rire 3,3 millions de Français, se hissant à la 5ème place annuelle. Désormais conspué par les critiques, Molinaro devient un nom synonyme de bons produits commerciaux pour le grand public.

Mon oncle Benjamin, l'affiche

© 1969 Gaumont / Affiche : Publicité R. Guattary (agence) – Charles Rau (affichiste). Tous droits réservés.

La même année, Molinaro subit un terrible drame avec la mort par accident de sa première épouse Pierrette Carvallo. Avec Mon oncle Benjamin (1969), Molinaro dirige pour la première fois le chanteur Jacques Brel dans une comédie follement enlevée et plutôt originale. Le public se déplace et 2,2 millions de curieux viennent suivre les aventures du chanteur au cinéma.

Par la suite, Molinaro enchaîne plusieurs échecs commerciaux cinglants dont La liberté en croupe (1970) et surtout le drame policier Les aveux les plus doux (1971). De cette période n’émerge que La mandarine (1972) avec Annie Girardot et Philippe Noiret, sans que le succès soit vraiment confortable.

Les succès de L’emmerdeur et de La cage aux folles

Pour revenir à la marque, Molinaro accepte de tourner le script de Francis Veber intitulé L’emmerdeur (1973). Il y oppose Lino Ventura et Jacques Brel (dans le rôle de François Pignon) dans une comédie furieusement drôle qui cartonne au box-office avec 3,3 millions de clients. Après ce coup d’éclat, le cinéaste à succès tente une percée dans un cinéma plus personnel avec L’ironie du sort (1974) qui est un gros échec commercial. Ainsi, il revient à Francis Veber avec Le téléphone rose (1975) avec Mireille Darc et Pierre Mondy qui ne casse pas la baraque. Même déception avec Dracula père et fils (1976) qui réunit Christopher Lee et Bernard Menez dans une comédie horrifique lourdingue.

Pour se diversifier, Molinaro fait tourner Alain Delon dans le drame L’homme pressé (1977) d’après le roman de Paul Morand. Le film ne déplace pas les foules et échoue en-deçà des 750 000 spectateurs. Une sacrée déception qui le pousse à accepter des travaux télévisuels (la série Claudine avec son épouse de l’époque Marie-Hélène Breillat).

Le théâtre vient à nouveau à sa rescousse avec la transposition à l’écran de la pièce de Jean Poiret La cage aux folles (1978). Porté par l’interprétation démentielle de Michel Serrault et d’Ugo Tognazzi (pour des raisons de coproduction italienne), le film est un petit bijou du rire qui déplace 5,4 millions de gays friendly en France et cartonne aussi aux États-Unis. Après une grosse déception avec Cause toujours… tu m’intéresses ! (1979) malgré la présence au générique d’Annie Girardot et de Jean-Pierre Marielle et un script de Francis Veber, le cinéaste signe La Cage aux folles II (1980) qui dépasse les trois millions d’entrées. Par contre, le réalisateur passera le témoin à Georges Lautner pour le troisième épisode.

Des années 80 plus difficiles et télévisuelles

Pour 100 briques t'as plus rien, affiche

Copyright 1982 StudioCanal Image – TF1 Films Production. Tous droits réservés / Illustrateur : Bonnet.

Molinaro fait ensuite tourner la nouvelle génération du rire avec Pour cent briques t’as plus rien (1982) où il réunit Daniel Auteuil, Gérard Jugnot et Anémone pour un résultat très sympathique qui glane 1,3 million de braqueurs de banques. En 1984, le réalisateur accepte de tourner en France une romance américaine intitulée Just the Way You Are produite par la MGM avec Kristy McNichol qui venait de connaître un beau succès avec Les petites chéries (Maxwell, 1980). Le long-métrage, pourtant tourné en France est resté inédit chez nous. Il est apparu toutefois en VHS sous le titre Une fille à aimer.

Ensuite, Molinaro retrouve Daniel Auteuil pour deux films consécutifs qui furent tous les deux de gros échecs publics. Il s’agit de Palace (1985) et L’amour en douce (1985), sortis à un mois d’intervalle. La carrière de Molinaro va désormais se dérouler essentiellement à la télévision. Il ne revient qu’occasionnellement au cinéma pour la comédie À gauche en sortant de l’ascenseur (1988) d’après un scénario de Gérard Lauzier qui, avec 600 000 entrées, confirme le déclin au box-office de Pierre Richard. Ce type de divertissement est désormais passé de mode à l’heure de la crise du cinéma français.

Deux films intéressants dans les années 90

Comme à son habitude, Edouard Molinaro revient avec une adaptation d’une pièce de théâtre à succès, à savoir Le souper (1992) d’après Jean-Claude Brisville. L’affrontement entre Talleyrand et Fouché est parfaitement rendu par un réalisateur rompu à l’exercice. Le film a intéressé 356 334 spectateurs, ce qui est plutôt bon en période de vache maigre au niveau des entrées. Enfin, le réalisateur termine son impressionnante carrière cinéma en réalisant le biopic Beaumarchais l’insolent (1996) qui est porté par Fabrice Luchini et fédère près de 2 millions de spectateurs. Pourtant, cela sera son dernier travail pour le grand écran. Désormais, Molinaro se consacre à la télévision en tournant des épisodes de séries populaires comme H, Navarro, Le tuteur. Enfin, en 2011, il met en scène une pièce de théâtre.

Édouard Molinaro décède en 2013 des suites d’une insuffisance respiratoire à l’âge de 85 ans.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1958 : Le Dos au mur
  • 1959 : Des femmes disparaissent
  • 1959 : Un témoin dans la ville
  • 1960 : Une fille pour l’été
  • 1961 : La Mort de Belle
  • 1962 : Les Ennemis
  • 1962 : Les Sept Péchés capitaux, film à sketchs épisode L’Envie
  • 1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin
  • 1964 : Une ravissante idiote
  • 1964 : La Chasse à l’homme
  • 1965 : Quand passent les faisans
  • 1967 : Peau d’espion
  • 1967 : Oscar
  • 1969 : Hibernatus
  • 1969 : Mon oncle Benjamin
  • 1970 : La Liberté en croupe
  • 1971 : Les Aveux les plus doux
  • 1972 : La Mandarine
  • 1973 : Le Gang des otages
  • 1973 : L’Emmerdeur
  • 1974 : L’Ironie du sort
  • 1975 : Le Téléphone rose
  • 1976 : Dracula père et fils
  • 1977 : L’Homme pressé
  • 1978 : La Cage aux folles
  • 1979 : Cause toujours… tu m’intéresses !
  • 1980 : Les Séducteurs, film à sketchs
  • 1980 : La Cage aux folles 2
  • 1982 : Pour cent briques, t’as plus rien…
  • 1984 : Une fille à aimer (Just the Way You Are)
  • 1985 : Palace
  • 1985 : L’Amour en douce
  • 1988 : À gauche en sortant de l’ascenseur
  • 1992 : Le Souper
  • 1996 : Beaumarchais, l’insolent
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