Réalisateur, acteur, scénariste et assistant italien, Michele Soavi est né à Milan en 1957. Passionné de cinéma, le jeune homme commence par prendre des cours d’art dramatique, mais sa carrière débute réellement lorsqu’il parvient à se faire embaucher comme assistant réalisateur dès la fin des années 70.
Michele Soavi, l’assistant et acteur du bis italien des années 80
Le jeune garçon est tellement passionné d’horreur qu’il fait des pieds et des mains pour être utile à tous les postes sur les tournages.
En tant qu’adolescent, il apparaît déjà en tant qu’acteur dans La prof donne des leçons particulières (Cicero, 1975), mais aussi dans La grande bataille (Lenzi, 1978). Puis, il assiste Joe d’Amato sur son Horrible (1981) et parvient à séduire Dario Argento qui décèle le potentiel du jeune homme et l’embauche sur son giallo Ténèbres (Argento, 1982). Entre-temps, on retrouve aussi Michele Soavi à l’écran dans des petits rôles. Il est ainsi présent dans la scène culte de Frayeurs (Fulci, 1980) face à une Daniela Doria en train de vomir ses tripes. On le revoit dans Cobra (Castellari, 1980), L’éventreur de New York (Fulci, 1982) et bien sûr dans Ténèbres (Argento, 1982).
Durant cette période faste, il apparaît encore dans le culte Caligula, la véritable histoire (1982) de Joe d’Amato, puis joue un travesti dans le giallo La maison de la terreur (Bava, 1983) sur lequel il officie aussi comme assistant de Lamberto Bava. Le duo se reforme encore dans les mêmes conditions pour Blastfighter, l’exécuteur (1984) et surtout Démons (Bava, 1985). Toutefois, Michele Soavi travaille également avec Joe d’Amato aussi bien en tant qu’acteur qu’assistant. Il est du générique de ses post-nuke comme 2020 Texas Gladiators (1983) et Le gladiateur du futur (1983).
Très influencé par Dario Argento, Michele Soavi travaille avec son maître sur Phenomena (1985) et Terreur à l’opéra (1987). Il est aussi un soutien de poids pour Terry Gilliam sur son imposant Les aventures du baron de Munchausen (1988).
Passage réussi à la réalisation
Après avoir consacré un documentaire à Dario Argento en 1985, Michele Soavi franchit enfin le pas de la réalisation avec l’intéressant Bloody Bird (1987) qui attire l’attention lors de sa présentation au Festival d’Avoriaz en 1987 et remporte ainsi le Prix de la peur. Arrivant sans aucun doute trop tard, à une époque où le cinéma horrifique transalpin décline, Michele Soavi signe ensuite un moyen Sanctuaire (1989) qui devait à l’origine s’appeler Démons 3. Le cinéaste enchaîne immédiatement avec La secte (1991), nettement plus réussi, sur un scénario de Dario Argento. On notera que les deux films n’ont pas eu l’honneur d’une sortie en salles en France et furent globalement des échecs commerciaux.
Pas découragé pour autant, Michele Soavi signe avec Dellamorte dellamore (1995) son chef d’œuvre par son originalité. Alors que le métrage est un échec à sa sortie, il est devenu culte dès l’époque pour une poignée de fans qui lui vouent une admiration bien compréhensible.
Michele Soavi, plus de vingt-cinq ans passés à la télévision
Malheureusement, l’industrie cinématographique italienne est tellement mal en point que Michele Soavi part travailler pour la télévision durant les décennies suivantes, abandonnant l’horreur pour se consacrer surtout au polar. Ses téléfilms semblent avoir leurs fans. Le réalisateur a également fait le choix de la sécurité financière pour pouvoir s’occuper de son jeune fils, atteint d’une maladie très rare.
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Au cinéma, on ne le retrouve que pour l’excellent Arrivederci amore, ciao (2006) qui est présenté au Festival du film policier de Cognac. Cependant, le public ne se rend pas en salles en France (32 492 entrées). Le réalisateur tourne ensuite le drame historique Il sangue dei vinti (2008) qui ne sort même pas en salles en France. Son échec le pousse à retourner travailler à la télévision pour une série et plusieurs téléfilms.
Entre 2014 et 2017, Michele Soavi est encore atteint par un drame familial puisque son fils de 15 ans est resté pendant longtemps dans le coma, à la suite de la mauvaise gestion par l’hôpital d’un simple accident. Le cinéaste a d’ailleurs porté sa plainte contre l’hôpital devant les tribunaux italiens.
En 2018, il réalise une comédie familiale intitulée La sorcière de Noël qui a suffisamment fonctionné pour avoir le droit à une suite réalisée en 2021 par Paolo Randi. Toutefois, les critiques furent globalement assassines pour ce long-métrage apparemment indigne de l’auteur autrefois tant apprécié.