La maison de la terreur : la critique du film (1987)

Thriller, Giallo, Epouvante-horreur | 1h46min
Note de la rédaction :
6/10
6
La maison de la terreur, affiche du film de Lamberto Bava - Copyrights : Enzo Sciotti

  • Réalisateur : Lamberto Bava
  • Acteurs : Andrea Occhipinti, Valeria Cavalli, Anny Papa, Fabiola Toledo, Lara Lamberti, Michele Soavi, Giovanni Frezza
  • Date de sortie: 23 Déc 1987
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : La casa con la scala nel buio
  • Titres alternatifs : A Blade in the Dark (titre international) / Cuchillos en la oscuridad (Espagne) / Uma Lâmina no Escuro (Brésil)
  • Année de production : 1983
  • Scénaristes : Elisa Briganti et Dardano Sacchetti
  • Directeur de la photographie : Gianlorenzo Battaglia
  • Compositeur : Guido De Angelis et Maurizio De Angelis
  • Société(s) de production : National Cinematografica, Nuova Dania Cinematografica
  • Distributeur : Les Films Jacques Leitienne
  • Éditeur(s) vidéo : René Château Vidéo (VHS, 1984) / Neo Publishing (DVD, 2006) / Le Chat qui fume (blu-ray, 2022)
  • Date de sortie vidéo : 1984 (VHS) / 6 novembre 2006 (DVD) / 15 février 2022 (blu-ray)
  • Box-office France : 17 259 entrées
  • Budget : -
  • Classification : Interdiction aux moins de 18 ans / Interdit aux moins de 16 ans à partir de 1990
  • Formats : 1.85: 1 / Couleurs (Eastmancolor) / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Enzo Sciotti
  • Crédits : OB Films
Note des spectateurs :

Atmosphère intrigante et mystérieuse, meurtres sadiques et gore sont au menu de La maison de la terreur, giallo qui vaut mieux que sa réputation. Pour amateurs de bis italien.

Synopsis : Engagé afin de composer la musique d’un film d’horreur, Bruno emménage dans une vaste villa, dans la banlieue de Rome, dont le propriétaire est Tony Rendina, un ami d’enfance. Très vite, Bruno réalise que la maison est le cadre de faits étranges et inexplicables. Il fait bientôt la connaissance de Katia, une voisine, laquelle est sauvagement assassinée à l’arme blanche dans le jardin bordant la propriété. Un tueur rôde dans les parages, et le cauchemar ne fait que commencer.

La maison de la terreur ou les derniers feux du giallo

Critique : Venant d’acquérir une splendide villa au design moderne au début des années 80, le producteur Luciano Martino a pour idée de s’en servir comme décor de cinéma avant qu’il y emménage trois semaines plus tard. Il contacte donc le scénariste Dardano Sacchetti afin qu’il rédige immédiatement un synopsis servant de base à un tournage très rapide, puis engage Lamberto Bava, déjà auteur de Baiser macabre (1980).

Le but est bien ici de profiter d’un décor unique et d’un budget très serré afin de créer une série B sans prétention que le producteur réserve même à l’exportation – ce qu’on appelle souvent un fond de catalogue. En seulement trois petites semaines, les auteurs ont signé La maison de la terreur (1983), un aimable giallo, efficace à défaut d’être original. Ainsi, le scénariste a recyclé de nombreux thèmes déjà traités dans d’autres films : si la référence à Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock est plus qu’évidente, on note également de nombreux emprunts à l’œuvre récente de Brian de Palma.

L'édition culte de La maison de la terreur, en DVD chez Neo Publishing

L’édition culte de La maison de la terreur, en DVD chez Neo Publishing / Jaquette d’après un visuel de Enzo Sciotti

Un patchwork de multiples influences

Des voix enregistrées sur les bandes magnétiques comme dans Blow out (1981) jusqu’à l’ambiguïté sexuelle des personnages comme dans Pulsions (1980), les similitudes sont plus que troublantes. Sacchetti va même jusqu’à reprendre l’idée du gamin qui doit aller chercher une balle dans une cave, scène déjà utilisée pour La maison près du cimetière (1982) de Lucio Fulci. Enfin, le cadre de la maison moderne ne peut que faire songer au récent Ténèbres (Argento, 1982), avec lequel le long de Lamberto Bava entretient de nombreuses accointances.

Malgré ce manque d’originalité, Lamberto Bava tire parti de son décor unique avec un certain talent, parvenant à créer une atmosphère mystérieuse pendant une grande partie du métrage. Ponctué de meurtres particulièrement sadiques qui évoquent immanquablement l’univers de Dario Argento, La maison de la terreur fonctionne particulièrement bien grâce à un thème musical entêtant des De Angelis, à une histoire qui dégage un vrai parfum de mystère et à des mouvements de caméra soignés.

Des incohérences et des acteurs pas toujours au top, mais une ambiance séduisante

Cependant, le tournage précipité est sans doute responsable d’une photographie globalement terne, à mille lieues des savants échafaudages formels des maîtres précédemment cités. Les acteurs ne sont pas toujours convaincants et ont une légère tendance à l’inexpressivité, ce qui place irrémédiablement cette série B dans le sillage d’un cinéma bis jubilatoire, mais souvent mal fichu. On pense notamment à la prestation très moyenne de Michele Soavi, décidément meilleur réalisateur qu’acteur.

On peut également regretter la durée, trop importante au vu de l’intrigue contée, entraînant un léger désintérêt au bout d’une heure, avant que les dernières scènes nous reprennent à la gorge. Brassant un nombre de thèmes assez étonnant (le lesbianisme, le rapport entre fiction et réalité, la recherche d’une vérité qui se dérobe forcément à nos yeux), le cinéaste n’en traite finalement aucun et ne signe qu’un simple divertissement.

La maison de la terreur, jaquette René Chateau

Copyright : René Chateau Vidéo. Tous droits réservés.

Une œuvre arrivée en queue de comète

Après une carrière fugitive dans les salles de province avec la signature de John Old Jr (pseudo de Lamberto Bava), La maison de la terreur a surtout connu l’heure de gloire de la VHS en intégrant dès 1984 la fameuse collection de René Chateau Vidéo des « Films que vous ne verrez jamais à la télévision » en tant que numéro 10. En décembre 1987, La maison de la terreur est finalement exploité à Paris par Les Films Jacques Leitienne sur une copie diffusée en double programme au cinéma Le Brady, exactement une semaine après la sortie en catimini de Midnight Horror du même John Old Jr. Depuis, le métrage a été exploité en DVD avec la belle édition de Neo Publishing en 2006, puis plus récemment en blu-ray par Le Chat qui Fume dans une copie correcte.

Malgré ses faiblesses et ses quelques invraisemblances, La maison de la terreur se doit tout de même d’être redécouvert par tous les amateurs de giallo dont il est un honnête représentant, à défaut d’être une œuvre majeure.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 23 décembre 1987

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La maison de la terreur, affiche du film de Lamberto Bava - Copyrights : Enzo Sciotti

La maison de la terreur, affiche du film de Lamberto Bava – Copyrights : Enzo Sciotti. Tous droits réservés

Biographies +

Lamberto Bava, Andrea Occhipinti, Valeria Cavalli, Anny Papa, Fabiola Toledo, Lara Lamberti, Michele Soavi

Mots Clés

Giallo, René Chateau, collection Les Films que vous ne verrez jamais à la télévision, Les tueurs fous au cinéma

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La maison de la terreur, affiche du film de Lamberto Bava - Copyrights : Enzo Sciotti

Bande-annonce de La maison de la terreur

Thriller, Giallo, Epouvante-horreur

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