Luc Besson est un monument du cinéma français, révélé en 1983, avec un film de science-fiction intimiste, Le dernier combat, qui ouvre de nouvelles perspectives au cinéma hexagonal dans des genres peu exploités auparavant.
Par la suite, le jeune cinéaste fait tourner les plus grandes stars du moment, Isabelle Adjani et Christophe Lambert dans le très hype Subway (1985) puis, en 1988, malgré les sifflements à Cannes et un échec américain, il fait du biopic marin Le grand bleu, un phénomène de société. Il retrouvera la mer qui le passionne avec le documentaire Atlantis, où il se rêve en commandant Cousteau, sur une musique d’Eric Serra. Un échec.
Entre temps, il trouve avec Nikita la formule qui lui servira pour les productions de sa future boîte de production et de distribution, EuropaCorp, à savoir une femme manipulée, dans l’action, sur fond de cascades et de plans survitaminés et fluides… Lucy (2015) ou Anna (2019) reprendront cette formule. Nikita, c’est aussi Anne Parillaud, dont la résurrection artistique lui vaut un César et un ticket pour Hollywood.
Désormais très populaire dans le monde, y compris aux USA où Nikita donne naissance à un remake avec Bridget Fonda et à une série télévisée, Luc Besson frappe très fort en 1994 avec Léon, où il retrouve Jean Reno. Un nouveau succès international qui lui donne l’occasion de révéler le talent de Natalie Portman, alors âgé de 13 ans.
Avec Le cinquième élément, qui fait sa première à Cannes en 1997, il propose son premier long entièrement tourné en anglais, avec notamment Bruce Willis et la révélation Milla Jovovich en tête d’affiche. L’épopée de science-fiction donne au cinéma française des ambitions insolites, le blockbuster se vendant dans le monde entier. Il sera toutefois assez mal reçu aux États-Unis.
A partir de 1999, Luc Besson perd de sa superbe en tant que réalisateur. Il fonde EuropaCorp qui produit des œuvres diverses dans tous les genres, avec un succès industriel remarquable, au détriment des propres films de Besson. Jeanne d’Arc manque de souffle, ressemblant davantage à une publicité, la trilogie des Minimoys ne parle qu’aux enfants, le film d’auteur en noir et blanc, Angel A rate sa cible, malgré la présence de Jamel Debbouze. On est alors en 2005. Ses œuvres suivantes, Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, The Lady, et Malavita, sont des films mineurs que le public ne souhaite pas voir, malgré la présence de Robert De Niro et Michelle Pfeiffer dans le sympathique Malavita.
Il faut attendre 2014 et le triomphe de Lucy, avec Scarlett Johansson pour que Besson reprenne du poil de la bête, fort de son plus gros succès mondial. Il investit alors des dizaines de millions de dollars dans une adaptation de science-fiction coûteuse : Valérian et la Cité des 1000 planètes, d’après Christin et Mézières, ruinera sa société, EuropaCorp, qui est contrainte d’abandonner la distribution, après un plan social qui se révélera insuffisant. Evidemment, d’autres échecs parallèles dans le domaine de la production accentueront le déclin de cette société au succès sans précédant pour une société française, capable de rivaliser avec des majors à Hollywood.
L’échec d’Anna, en 2019, parachèvera la chute du nabab, enlisé parallèlement dans des enquêtes pour viol. La justice, en 2019, l’innocentera.
Filmographie
- 1983 : Le Dernier Combat
- 1985 : Subway
- 1988 : Le Grand Bleu
- 1990 : Nikita
- 1991 : Atlantis
- 1994 : Léon
- 1997 : Le Cinquième Élément
- 1999 : Jeanne d’Arc
- 2005 : Angel-A
- 2006 : Arthur et les Minimoys
- 2009 : Arthur et la Vengeance de Maltazard
- 2010 : Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec
- 2010 : Arthur 3 : La Guerre des deux mondes
- 2011 : The Lady
- 2013 : Malavita
- 2014 : Lucy
- 2017 : Valérian et la Cité des mille planètes
- 2019 : Anna