Roman Polanski

Réalisateur, Acteur, Producteur, Scénariste
Répulsion, l'affiche de 1966

Personal Info

  • Nationalité : Français, Polonais
  • Date de naissance : 18 août 1933 à Paris (France)
  • Crédit visuels : © 1965 Compton Films - Tekli British Productions / Affiche : Jan Lenica. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Roman Polanski est l’un des maîtres du cinéma mondial depuis les années 60. S’il a réalisé des films dans sa Pologne natale (Le couteau dans l’eau, 1962), ses différents exils (pour des raisons politiques, financières ou judiciaires) ont donné à son œuvre une dimension internationale, marquée des coproductions.

Il a excellé dans la comédie horrifique (Le bal des vampires, 1967), le drame fantastique (Rosemary’s Baby, 1968), le néo-polar hollywoodien (Chinatown, 1974), l’épopée romanesque (Tess, 1979), le film historique (Le pianiste, Palme d’or à Cannes en 2002), le thriller à suspense (The Ghost Writer, 2000) ou l’adaptation théâtrale (La Vénus à la fourrure, 2013). Entre classicisme et audaces formelles, son œuvre a réussi à concilier notoriété critique et succès public.

Un cinéaste entre modernité et classicisme

Roman Polanski tourne son premier long métrage en 1962. Le couteau dans l’eau, classé en 2010 64e des cent meilleurs films du monde, hors films anglophone, par le magazine Empire, est un coup de maître, qui obtient le Prix FIPRESCI à la Mostra de Venise, l’Oscar du meilleur film en langue étrangère et le BAFTA du meilleur film. Mais l’œuvre n’a pas les faveurs des autorités communistes.

C’est donc au Royaume-Uni qu’il tourne Répulsion (1965), passionnante radioscopie d’une schizophrénie, et premier contre-emploi pour Catherine Deneuve. Présenté à la Berlinale, le film y obtient le Grand Prix du Jury et le Prix FIPRESCI.

Son univers décalé et insolite est également à l’œuvre dans Cul-de-sac (1966), sa seconde production britannique, avec Donald Pleasence et Françoise Dorléac, honoré par l’Ours d’or à la Berlinale.

Production anglo-américaine, Le bal des vampires (1967) est une comédie horrifique jugée mineure, mais qui prendra une troublante résonance compte tenu du destin de son interprète, Sharon Tate, épouse de Polanski, qui sera assassinée par la bande de Charles Manson.

Rosemary’s Baby (1968), premier film 100 % américain de Polanski, avec Mia Farrow et John Cassavetes, est un chef-d’œuvre du film d’horreur suggestif, inscrit en 2014 au National Film Registry. Il obtient à sa sortie six récompenses dont l’Oscar du meilleur scénario, le Directors Guild of America Award du meilleur réalisateur, et le Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur film.

Mais le début des années 70 est en demi-teinte. Polanski ne rencontre le succès ni avec son adaptation violente de Macbeth (1971), coproduction américano-britannique, ni avec Quoi ? (1972), comédie franco-germano-italienne, jouée par Mastroianni et Sydne Rome.

Son polar hollywoodien Chinatown (1974) est par contre un sommet, et un classique du genre. Interprété par Jack Nicholson et Faye Dunaway, le film est un triomphe, récompensé par de nombreuses distinctions, dont l’Oscar du meilleur scénario, le Golden Globe et le BAFTA du meilleur réalisateur.

Tourné en France, Le Locataire (1976), en compétition officielle au Festival de Cannes, est accueilli tièdement. Ce récit d’une paranoïa, adapté d’un roman de Topor, est pourtant l’une de ses plus grandes réussites et a aujourd’hui un statut de film culte.

Suite à une célèbre affaire judiciaire qui le poursuivra toute sa vie, Roman Polanski s’installe définitivement en France, et optera pour des coproductions européennes. Tess (1979), d’après le roman de Thomas Hardy, est une coproduction franco-britannique qui consacre Nastassja Kinski, connaît un beau succès critique et public, et séduit les professionnels : le film rafle trois César (film, réalisateur, photo), trois Oscars (photo, décors, costumes) et le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère.

Roman Polanski et les coproductions européennes

Les années 80 sont peu prolifiques pour Polanski, qui ne réalise que deux films, en fin de décennie. Pirates (1986) est un agréable film d’aventures, coproduction franco-tunisienne, interprété par Walter Matthau et le jeune Cris Campion. Le métrage vaut surtout pour ses décors et costumes (honorés au César), et son galion longtemps exposé sur le port de Cannes.

Frantic (1988), thriller franco-américain, est un polar bien troussé, porté par Harrison Ford et Emmanuelle Seigner, qui deviendra l’épouse du cinéaste.

Les années 90 marquent une panne d’inspiration chez le cinéaste, qui ne convainc avec aucun de ses trois longs métrages policiers. Lunes de fiel (1992), production franco-américano-britannique, est un suspense pesant, quand La jeune fille et la Mort (1994) maîtrise moyennement son matériau théâtral, et n’est guère sauvé par l’interprétation de Sigourney Weaver. Quant à La neuvième porte (1999), tourné en coproduction avec les États-Unis et l’Espagne, il peine à soutenir l’attention, malgré la présence de Johnny Depp.

Le grand retour de Polanski s’effectue avec Le pianiste (2002), interprété par Adrien Brody. Ce drame historique franco-polono-germano-britannique, évocation des persécutions antisémites dans le ghetto de Varsovie, adapte un roman du musicien Władysław Szpilman, mais a une connotation autobiographique, la famille de Polanski ayant été victime de la Shoah. Le film est un coup de poing, et récolte de nombreux prix internationaux : Palme d’or à Cannes, sept César (dont meilleurs film et réalisateur), trois Oscars (réalisateur, acteur, scénario adapté), etc.

Plus que l’adaptation classique de Oliver Twist (2005), coproduction franco-tchéco-italo-britannique, Polanski garde la main avec The Ghost Writer (2010), film d’espionnage franco-germano-britannique, auréolé d’une flopée de prix parmi lesquels l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin, et quatre César (dont meilleur réalisateur).

Il adapte ensuite avec bonheur deux pièces de théâtre. Le franco-germano-polonais Carnage (2011) vaut à Polanski et Yasmina Reza le César de la meilleure adaptation. Et La Vénus à la fourrure (2014), qui réunit en huis clos Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner, a pour distinctions le Prix Lumières 2014 du meilleur scénario et le César du meilleur réalisateur. Le thriller franco-belge D’après une histoire vraie (2017), présenté hors compétition à Cannes, rencontre une audience limitée.

La dernière grande réussite de Polanski est J’accuse (2019), coproduction franco-italienne, Grand Prix du Jury et Prix FIPRESCI à Venise. Ce film magistral sur l’affaire Dreyfus, qui mêle reconstitution historique, réflexion sur l’antisémitisme et codes du thriller d’espionnage, sort en salles dans un contexte de médiatisation du mouvement #MeToo hostile au réalisateur. Malgré les polémiques et les tentatives d’entrave à la diffusion de l’œuvre, le film est un beau succès en salle et remporte le Prix Lumières du meilleur réalisateur, ainsi que trois César (réalisation, scénario et costumes).

Roman Polanski a également été metteur en scène de théâtre et d’opéra. On lui doit notamment deux adaptations d’Amadeus de Peter Shaffer (1981 à Paris et Varsovie, 1999 à Milan), et le spectacle Les Contes d’Hoffmann, d’après Offenbach, à l’Opéra Bastille (1992).

Gérard Crespo

Longs métrages (réalisateur) :

Filmographie

Trailers & Videos

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Répulsion, l'affiche de 1966

Bande-annonce de Répulsion (VO)

Réalisateur, Acteur, Producteur, Scénariste

Bande-annonce de Chinatown

Bande-annonce anglaise de Le Locataire

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