DogMan de Luc Besson : la critique du film (2023)

Drame, Mélodrame, Thriller | 1h53min
Note de la rédaction :
7/10
7
Affiche de Dogman de Luc Besson (2023)

  • Réalisateur : Luc Besson
  • Acteurs : Caleb Landry Jones, Michael Garza, Jimmy Palumbo, Marisa Berenson, Tom Leeb, Hedi Bouchenafa
  • Date de sortie: 27 Sep 2023
  • Année de production : 2023
  • Nationalité : Français
  • Titre original : DogMan
  • Titres alternatifs : ChienHomme (Québec) / Perrohombre (Espagne) / Dogmenas (Lituanie) / Dogman - A kutyák ura (Hongrie)
  • Autres acteurs : Christopher Denham, Clément Schick, Jojo T. Gibbs, Avant Strangel
  • Scénaristes : Luc Besson
  • D'après une oeuvre de :
  • Monteur : Julien Rey
  • Directeur de la photographie : Colin Wandersman
  • Compositeur : Eric Serra
  • Costumière : Corinne Bruand, Jacki Roach
  • Cheffe décoratrice : Evelyne Tissandier
  • Directeurs artistiques : Sergeo Levitas, Alain Paroutaud
  • Producteurs : Virginie Besson-Silla, Steve Rabineau
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : LBP EuropaCorp, TF1 Films Production.
  • Distributeur : Apollo Films pour EuropaCorp Distribution
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget : 20 000 000 euros
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics avec avertissement. La commission propose une autorisation pour tous publics assortie de l'avertissement suivant : "Le climat général et certaines scènes de violences intrafamiliales peuvent heurter un public sensible".
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs (4K)
  • Festivals : Sélection Officielle Venise 2023 / Festival de Deauville 2023 : en avant-première
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © LBP - EuropaCorp - TF1 Films Production. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachées de presse : Leslie Ricci, Audrey Le Pennec
  • Tagline : -
Note des spectateurs :

Davantage un mélodrame touchant qu’un thriller, DogMan prouve que Luc Besson est encore capable de signer un film à la fois personnel et efficace, le tout porté par un acteur formidable et une flopée de chiens attachants.

Synopsis : L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens.

DogMan ou le retour d’un cinéaste aux canines affutées

Critique : Depuis le terrible échec financier de son Valérian et la Cité des mille planètes (2017), le cinéaste et producteur Luc Besson a connu plusieurs années difficiles qui ont vu vaciller son empire patiemment construit depuis plusieurs décennies. Très atteint par cette situation, le cinéaste a fait un retour catastrophique en 2019 avec le thriller Anna, par ailleurs totalement raté. Il s’agit sans aucun doute de l’un des pires films de sa filmographie.

Aussi l’on attendait DogMan (2023) avec à la fois une certaine impatience et une méfiance devenue légitime tant l’auteur nous a maintes fois déçus. Au moins, le postulat initial du film laissait espérer un retour à un univers à la fois sombre et parfaitement en accord avec le restant de sa filmographie. Ainsi, le réalisateur se penche ici sur le destin tragique, et même mélodramatique, d’un jeune garçon qui est régulièrement battu par son père et élevé dans une cage, au milieu de chiens de combat. Le tout serait inspiré d’un fait divers découvert dans la presse par le cinéaste, qui y a vu un sujet adéquat pour son prochain film.

Dieu reconnaitra les chiens

Dès le début de DogMan, on a plaisir à retrouver le sens visuel d’un cinéaste dont on aime l’univers. Certes, il ne fait preuve d’aucun sens de la nuance dans sa description des affres du jeune garçon, mais l’efficacité est assurément au rendez-vous. Seuls éléments véritablement positifs dans une œuvre qui sonde les bassesses humaines, les chiens sont omniprésents et permettent au spectateur – comme au personnage principal – de se rattacher à un environnement moins dur et sordide.

Construit de manière classique en forme de flashbacks lors d’un interrogatoire mené par une psychologue, DogMan déploie une intrigue assez fantaisiste, mais dont le caractère poétique saisit assez rapidement, d’autant que le personnage principal est magnifiquement interprété par le talentueux Caleb Landry Jones qui domine très largement une distribution sans doute un peu faiblarde. En réalité, dans DogMan – tout comme dans le Joker de Todd Phillips auquel on pense forcément beaucoup – rien ne doit faire de l’ombre au portrait du protagoniste central.

Caleb Landry Jones, un acteur qui a du chien

Formidable aussi bien dans ses habits d’homme qu’en travesti, l’acteur se métamorphose totalement et donne tout à son metteur en scène. Il est pour beaucoup dans le plaisir ressenti durant la projection de ce film qui est surtout un mélodrame sur un paria. Accumulant les déboires, cet être brisé par la vie émeut par sa propension à aimer les animaux, tout en détestant les hommes. On retrouve d’ailleurs ici une thématique qui innerve l’intégralité de l’œuvre de Luc Besson, et ceci depuis Le grand bleu. Après tout, le personnage de Jacques Mayol n’était déjà pas en phase avec le monde des humains et terminait sa trajectoire au fin fond des océans, en compagnie des dauphins.

DogMan, photo

© 2023 – LBP -EuropaCorp – TF1 Films Production / Photo : Shanna Besson. Tous droits réservés.

Si le film étonne par sa propension à laisser l’action en retrait, l’ennui ne se fait jamais sentir, d’autant que le cinéaste sait ménager ses effets. Comme à son habitude, il clôt son œuvre par une séquence de fusillade impressionnante où le paria peut enfin prendre sa revanche sur des truands aux mines patibulaires. Dès lors, l’intervention de chiens malicieux – ce qui octroie au film un petit cachet familial qui n’est pourtant pas déplaisant du tout – sert d’exutoire à tout ce qui précède. On pourra toutefois regretter l’utilisation d’un final trop clairement christique, avec usage intensif d’une mystique chrétienne un peu lourde.

Pour autant, DogMan n’en demeure pas moins un film tout à fait recommandable grâce aux images bariolées de Colin Wandersman. En ce qui concerne la musique d’Eric Serra, elle vient parfaitement souligner les plans de Luc Besson, mais il lui manque sans aucun doute un supplément d’âme (un thème marquant par exemple) pour en faire autre chose qu’une enveloppe un peu convenue.

DogMan cale dès sa sortie

Présenté en compétition au Festival de Venise, DogMan ne convainc pas vraiment les critiques, ce qui n’étonne guère puisque le réalisateur a toujours été snobé par les professionnels. Il a ensuite été proposé en avant-première au Festival de Deauville et débarque dans les salles la semaine du 27 septembre 2023. Le film déçoit les attentes dès sa première semaine avec seulement 139 989 chiots, ce qui représente à peu près la moitié des entrées cumulées lors de la première semaine d’Anna (2019) qui était pourtant considéré comme un gros échec.

Cette indifférence manifeste du grand public pour ce drame touchant est véritablement injuste puisqu’il s’agit vraiment du meilleur film de son auteur depuis maintenant plusieurs années. Il est encore temps de prendre une place pour aller japper de plaisir.

Critique de Virgile Dumez

Notes :

DogMan de Luc Besson est le nouveau gros budget du cinéaste, puisque l’on évoque ici une production de 20 millions d’euros, aux antipodes d’‘Arthur Malédiction, dont il n’avait été le producteur en 2022, et qui n’avait coûté que 2.4 millions d’euros. Luc Besson propose cette 19e réalisation à la distribution via Apollo Films pour EuropaCorp après la déroute de son ancienne société dont il demeure le directeur artistique. A la production de DogMan, on retrouve la nouvelle société de production du réalisateur du Grand Bleu, LBP (Luc Besson Production) et EuropaCorp.

Les chiens au cinéma

DogMan de Luc Besson est sélectionné à Venise, en compétition de la Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica. Malgré la polémique autour d’accusations de viol en provenance de l’actrice Sand Van Roy, le directeur de la Mostra assume ce choix controversé et l’explique clairement dans un communiqué. La Cour de Cassation de son côté, le 21 juin, a confirmé le non-lieu prononcé par la cour d’appel, écartant définitivement en France les accusations.

La raison de DogMan de Luc Besson à la Mostra de Venise

J’espère que ce film qui nous a convaincus, convaincra aussi les spectateurs et les critiques qui pensent que Luc Besson ne fait que des films d’action, c’est bien plus que cela. Je ne vous dis rien de l’intrigue, c’est vraiment surprenant, c’est un monument dédié à un acteur américain extraordinaire, Caleb Landry Jones, qui fait une performance qui deviendra mémorable. Vous le découvrirez très bientôt.

Alberto Barbera, directeur de la Mostra
La bande-annonce de DogMan de Luc Besson a été dévoilée en amont de la sortie, suivie d’une affiche dévoilée le 26 juillet, où l’on retrouve Caleb Landry Jones grimé en Marilyn Monroe façon Les hommes préfèrent les blondes (1953). La chanteuse Madonna y avait elle-même rendu hommage en 1985 avec le clip glamour de Material Girl dans lequel on apercevait l’acteur américain Keith Carradine.
DogMan de Luc Besson sortira au début de l’automne, le 27 septembre, le même jour que Le procès Goldman de Cédric Kahn et Coup de chance de Woody Allen.

Sorties de la semaine du 27 septembre 2023

Affiche de Dogman de Luc Besson (2023)

© 2023 – LBP EuropaCorp – TF1 Films Production. Tous droits réservés.

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Affiche de Dogman de Luc Besson (2023)

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