Quand j’étais chanteur est une histoire d’amour émouvante et atypique qui nous permet de redécouvrir deux formidables comédiens, Depardieu et Cécile de France.

Synopsis : Alain, 50 ans, est chanteur de bal à Clermont-Ferrand. Il fait aussi les comités d’entreprise et les inaugurations. Il a les cheveux teints et est mondialement connu à Clermont-Ferrand. La chanson est toute sa vie lorsqu’il rencontre Marion…

Xavier Giannoli mûrit

Critique : Oubliés les deux premiers films branchouilles et vains de Xavier Giannoli (Les corps impatients et Une aventure). Le cinéaste a gommé ses ambitions auteurisantes et nombrilistes pour nous livrer une histoire d’amour belle d’originalité et de sincérité. Calme et posé, il sonde les frustrations amoureuses, les peurs et les contradictions d’un couple mal assorti qui se découvre. Un chanteur ringard de province, ombre méconnue de Frank Michael, vieillissant, presque abandonné, qui redécouvre l’amour et l’inspiration auprès de Cécile de France. Celle-ci, agente immobilière, fraîchement débarquée en province, est surprise d’être aimée et hésitante à se lancer. Différence d’âge (il vieillit ; elle resplendit), de style de vie (il vit avec une chèvre, elle s’affirme en tant que working girl des temps modernes)… Tout les sépare, mais le coup de foudre du vieux crooner sur le retour foudroie la belle dont l’amusement et la condescendance vont se muer en fascination.

Quand j’étais chanteur, le charme discret de la désuétude

Giannoli filme sans complaisance et sans ironie ses deux personnages atypiques dans un univers de bal musette devenu cinématographiquement lumineux sous sa généreuse caméra. Jamais moqueur, toujours respectueux, il introduit cette province franchouillarde avec un regard mûr et judicieux, offrant à ses deux acteurs l’occasion de briller.

Le grand succès de Quand j’étais chanteur passe effectivement par le talent impressionnant des deux comédiens. Depardieu, dans un contre-emploi séduisant, impose un charisme qu’on n’osait plus soupçonner, tandis que Cécile de France devient enfin femme à l’écran. Un vrai plaisir que de voir sa féminité s’épanouir à travers ce solide personnage qui l’impose enfin comme la grande comédienne qu’on attendait. Rien que pour eux, le spectacle vaut le détour, et peut-être même un rappel.

Frédéric Mignard

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Sorties de la semaine du 13 septembre 2006

Conception Iceberg © EuropaCorp, Rectangle Productions, France 5 Cinéma

Box-office :

Sorti avec la force de frappe d’EuropaCorp, à l’aise également dans la promotion de films intimistes, Quand j’étais chanteur, en compétition à Cannes, ne remporte certes pas de prix, mais la presse est enthousiaste.

Deuxième plus grosse sortie de la semaine du 13 septembre, entre deux films de la famille Reitman (Ma super-ex d’Ivan, dans 382 salles, et Thank You For Smoking de Jason, dans 158 cinémas), Quand je serai chanteur est propulsé dans une combinaison raisonnable de 265 cinémas. Le duo Depardieu-Cécile de France s’attire 391 284 spectateurs en première semaine et se maintiendra jusqu’à flirter avec le million (-38%, -42%, -48%, 29%…). Le film ouvre fièrement à 391 284 spectateurs et tiendra 3 semaines au-dessus des 100 000. A titre de comparaison, Ma super ex avec Uma Thurman achève sa carrière aux portes des 400 000 spectateurs.

Frédéric Mignard