Acteur, scénariste, producteur et sportif italien, Bud Spencer (de son vrai nom Carlo Pedersoli) est né en 1929 à Naples, en Italie. Il est issu d’une famille de la grande bourgeoisie napolitaine qui déménage ensuite à Rome. C’est dans la capitale italienne que le jeune Carlo Pedersoli devient un excellent nageur. Pourtant, il passe l’essentiel de son adolescence à parcourir l’Amérique du Sud avec son père.
Un sportif de haut niveau
De retour en Italie en 1949, Carlo Pedersoli reprend ses études et la natation alors qu’il aborde la vingtaine. Dès 1950, il devient un athlète récompensé qui bat des records en bassin. Ainsi, il gagne sept titres nationaux en nage libre et intègre également une équipe de water-polo où il enchaîne les victoires jusqu’en 1957 où il décide d’abandonner sa brillante carrière sportive. Entre-temps, ses qualités athlétiques ont séduit les producteurs de cinéma qui lui proposent des courts rôles dans des péplums comme Quo Vadis (Mervyn LeRoy, 1951) ou encore Annibal (Carlo Ludovico Bragaglia et Edgar G. Ulmer, 1959).
La rencontre avec Terence Hill
Mais ses véritables débuts à l’écran interviennent plutôt lorsqu’il approche la quarantaine et que son physique massif est marqué par un certain embonpoint. En fait, il est sélectionné pour jouer dans le western italien Dieu pardonne… moi pas ! (Giuseppe Colizzi, 1967) où il fait la rencontre pour la première fois de l’acteur Terence Hill. Si le film est un gros succès, il n’est pourtant en rien une comédie, mais le duo fonctionne bien à l’écran.
1969 SNC / Minerva / Clesi Cinematografica
Le comédien enchaîne aussitôt avec plusieurs westerns sérieux comme 5 gâchettes d’or (Tonino Cervi, 1968), Pas de pitié pour les salopards (Giorgio Stegani, 1968). Toutefois, le duo avec Terence Hill se confirme et évolue petit à petit vers la comédie avec Les 4 de l’Ave Maria (Giuseppe Colizzi, 1968) ou encore La colline des bottes (Giuseppe Colizzi, 1969). Bud Spencer tourne également dans le film de guerre À l’aube du cinquième jour (Giuliano Montaldo, 1970).
Star du rire des années 70-80
Toutefois, le destin de Bud Spencer et de Terence Hill bascule avec le triomphe absolu rencontré par On l’appelle Trinita (Enzo Barboni, sous le pseudo de E.B. Clucher, 1970). Le long métrage fait basculer le western italien dans la parodie et transforme le duo en des stars internationales. Ils enchaînent avec On continue à l’appeler Trinita (Enzo Barboni, 1971), mais Bud Spencer entend diversifier ses rôles et accepte de jouer dans le giallo 4 mouches de velous gris (Dario Argento, 1971), tandis qu’il accepte des westerns sans son acolyte comme Amigo!… Mon colt a deux mots à te dire (Maurizio Lucidi, 1972) et Une raison pour vivre, une raison pour mourir (Tonino Valerii, 1972).
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Toutefois, les spectateurs réclament des comédies avec Terence Hill et des baffes. Voilà pour quoi les deux comédiens enchaînent avec le film d’aventures Maintenant, on l’appelle Plata (Giuseppe Colizzi, 1972), Attention on va s’fâcher… (Marcello Fondato, 1974), Les deux missionnaires (Franco Rossi, 1974) et le très réussi Deux super-flics ! (Enzo Barboni, 1977).
Par ailleurs, Bud Spencer devient une star à part entière de films policiers plutôt à destination des enfants avec la série des Piedone, traduit en France par Inspecteur Bulldozer (Steno, 1978).
Jusqu’au milieu des années 80, Bud Spencer fait la joie des gamins soit en duo avec son complice pour Pair et impair (Sergio Corbucci, 1978), Cul et chemise (Italo Zingarelli, 1979), Salut l’ami, adieu le trésor ! (Sergio Corbucci, 1981) et Quand faut y aller, faut y aller (Enzo Barboni, 1983), soit en solo pour Pied-plat sur le Nil (Steno, 1980), On m’appelle Malabar (Michele Lupo, 1981) ou Banana Joe (Steno, 1982).
Le déclin, en même temps que celui du cinéma populaire italien
La formule finit par lasser aussi bien les acteurs que les spectateurs et les entrées deviennent moins satisfaisantes à mesure que le cinéma italien s’enfonce dans la crise. On retrouve encore le duo dans Les Super Flics de Miami (Bruno Corbucci, 1985), mais l’échec commercial cinglant de Aladdin (Bruno Corbucci, 1986) pousse Bud Spencer vers la télévision. Le duo tente de se reformer à l’occasion de Petit papa baston (Terence Hill, 1994), mais l’échec commercial est au tournant. Dès lors, Bud Spencer abandonne quasiment le grand écran.
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On le retrouve toutefois dans un pur film d’auteur en 2003 avec En chantant derrière les paravents (Ermanno Olmi, 2003). A cette même époque, il s’engage en politique et se présente à des élections sous la bannière du parti de droite Forza Italia afin de soutenir Silvio Berlusconi. Il abandonne définitivement la carrière d’acteur en 2010.
Bud Spencer décède en 2016 à Rome à l’âge de 86 ans.