Réalisateur et scénariste italien, Carlo Ludovico Bragaglia est né à Frosinone dans le Latium en 1894 d’un père qui fut le fondateur de la compagnie Cines. Après avoir effectué des études de droit, Bragaglia s’engage dans la Première Guerre mondiale d’où il revient blessé. A son retour, il s’associe à son frère Anton Giulio Bragaglia et fonde en 1922 le Théâtre des Indépendants qui va notamment promouvoir le mouvement futuriste en Italie.
L’époque des “téléphones blancs”
L’homme est alors un artiste d’avant-garde qui met en scène de nombreuses pièces novatrices. Pourtant, il s’oriente finalement vers le cinéma et enchaîne les petits boulots comme monteur, photographe de plateau et finalement scénariste. En 1932, il se lance finalement dans la réalisation avec O la borsa o la vita (1932). Durant les années 30, il tourne autour de deux films par an, devenant notamment un spécialiste du genre appelé : « les téléphones blancs ». Il s’agissait de comédies dramatiques aseptisées destinées à faire oublier aux Italiens les rigueurs du fascisme. Ses films ne sortent pas en France à cette époque.
Cinéaste attitré de Toto
Toutefois, il a le grand mérite de servir la gloire du comique Toto dans Animali pazzi (1939). Il dirige encore des grands comme Vittorio De Sica dans Ma femme et son détective (1942). Après la guerre, Carlo Ludovico Bragaglia continue à officier dans le domaine de la comédie populaire. On lui doit notamment Toto le Moko (1949), Toto et les six femmes de Barbe-Bleue (1950) et Toto cherche une épouse (1950).
En 1952, il s’oriente vers le genre de l’aventure avec À la pointe de l’épée qui est nettement moins réussi que ses comédies. Avide de réussite commerciale, il se lance aussi dans le genre populaire du péplum avec Sémiramis, esclave et reine (1954), La muraille de feu (1957), L’épée et la croix (1958). La plupart de ces œuvres s’avèrent assez faibles, si l’on omet Séminaris. Ses limites se confirment avec Annibal (1959), grosse production qu’il emballe avec Edgar G. Ulmer sans aucune conviction apparente.
Le temps du péplum fauché
Le stakhanoviste enchaîne avec Les amours d’Hercule (1960) qui met en avant les charmes de Jayne Mansfield, puis il intervient sur Les vierges de Rome (1961) auprès de Vittorio Cottafavi et emballe un Maciste dans la vallée des lions (1961) avec Ed Fury. L’homme à tout faire termine sa carrière avec la comédie Le quatrième mousquetaire (1964).
A cette époque, persuadé d’être dans une impasse artistique, Carlo Ludovico Bragaglia abandonne le cinéma pour se consacrer désormais à l’écriture poétique. Cela semble lui avoir réussi puisqu’il décède seulement en 1998 à l’âge canonique de 103 ans.