Titane : la critique du film (2021)

Drame, Fantastique, Policier | 1h48min
Note de la rédaction :
7/10
7
Affiche de Titane de Julia Ducournau

  • Réalisateur : Julia Ducournau
  • Acteurs : Vincent Lindon, Bertrand Bonello, Florence Janas, Garance Marillier, Agathe Rousselle, Laïs Salameh, Myriem Akheddiou, Dominique Frot, Mehdi Rahim-Silvioli, Nathalie Boyer, Thibault Cathalifaud, Lamine Cissokho
  • Date de sortie: 14 Juil 2021
  • Année de production : 2021
  • Nationalité : Français, Belge
  • Titre original : Titane
  • Titres alternatifs : -
  • Autres acteurs : Anaïs Fabre, Théo Hellermann, Sylvain Baumann, Lamine Cissokho, Mara Cisse, Abel Djilali
  • Scénariste : Julia Ducournau
  • Directeur de la photographie : Ruben Impens
  • Monteur : Jean-Christophe Bouzy
  • Compositeur : -
  • Producteur : Jean-Christophe Reymond
  • Sociétés de production : Kazak Productions, Frakas Productions, Arte France Cinéma
  • Distributeur : Diaphana Distribution (France) / Neon (USA)
  • Distributeur : (reprise) -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Diaphana
  • Date de sortie vidéo : 16 novembre 2021 (DVD, Blu-ray, Edition spéciale Fnac, VOD, EST)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 303 044 entrées
  • Box-office nord-américain : 1 409 664 $
  • Budget : 5 700 000€
  • Classification : Interdit aux mineurs de moins de 16 ans en raison du climat dérangeant continu et de plusieurs scènes particulièrement violentes (CNC)
  • Format : 2:35 .1 / Couleur / 5.1
  • Sélection officielle Cannes 2021 : Compétition officielle : Palme d'or
  • Autres festivals et récompenses : Prix du People's Choice Award (Midnight Madness) au Toronto International Film Festival (2021), Sélection au Jerusalem Film Festival (2021), au San Sebastián International Film Festival (2021), au Melbourne International Film Festival, au B-Movie, Underground & Trash Film Festival (Pays-Bas), au Sitges Film Festival (Espagne), au Fantastic Fest (Etats-Unis), au New York Film Festival (Etats-Unis), au BFI London Film Festiva (Royaume-Uni)...
  • Illustrateur / Création graphique : © Silenzio. Photo Carole Bethuel. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits: © Kazak Productions. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :
Bandeau Cannes 2021 vert

© FDC / Philippe Savoir (www.filifox.com)

Titane était le second long métrage attendu de la réalisatrice de Grave. C’est globalement une autre réussite dans la même veine, avec davantage de moyens et autant d’audace.

Synopsis : Après une série de crimes inexpliqués, un père retrouve son fils disparu depuis dix ans.
Titane : Métal hautement résistant à la chaleur et à la corrosion, donnant des alliages très durs.

Métal hurlant

Critique : Titane est cohérent avec la jeune filmographie de Julia Ducournau. La réalisatrice avait été révélée à la Semaine de la Critique 2007 avec son court métrage Tout va bien, histoire de la stupéfiante transformation d’une ado. Neuf ans plus tard, dans cette même section, elle présentait son premier long, Grave, récit d’une étudiante en école vétérinaire tentée par des pulsions cannibales. On retrouve à nouveau une jeune femme tourmentée (c’est le moins qu’on puisse dire) dans ce second long. Le prologue montre une petite fille agitée à l’arrière d’une voiture conduite par son père, et qui provoque un accident. Une opération chirurgicale permet de sauver la fillette grâce à un implant en titane dans le crâne. Des années plus tard, Alexia (Agathe Rousselle, une révélation) est devenue une jeune femme presque trentenaire. Elle est danseuse dans divers lieux dont un salon de l’automobile. Elle sera amenée à croiser sur sa route Justine, avec laquelle elle va ébaucher une relation amoureuse (Garance Marillier, égérie de la réalisatrice), et Vincent (Vincent Lindon), un pompier désespéré depuis la disparition inquiétante de son fils dix ans plus tôt.

Les Palmes d’Or cannoises à travers le temps

En raconter davantage relèverait du spoiling. Or, Titane repose en grande partie sur les qualités de son scénario insolite et à rebondissements. Comme dans Grave, le corps s’exprime par la violence mais la matière corporelle traduit la détresse psychologique de son anti-héroïne. La cinéaste évoque à nouveau des rapports familiaux tendus et des secrets inavouables. Mais Titane enrichit ces thématiques par une réflexion sur l’identité de genre et les frontières de la féminité, renforcée par le caractère androgyne du personnage principal (et de son actrice). Plusieurs séquences seraient ici à citer, dont une fascinante danse sensuelle improvisée dans une caserne de pompiers.

Titane, une réussite du genre

Photo de Titane de Julia Ducournau

Titane © 2021 Kazak Productions. Tous droits réservés.

Julia Ducournau confirme aussi son sens du rythme et de l’atmosphère, jouant sur les peurs enfouies du public. Mais alors que Grave trouvait un juste équilibre entre le hors champ suggestif et l’horreur à l’état brut, Titane (interdit aux moins de seize ans) mise davantage sur le gore et la surenchère, ce que lui permet son budget plus cossu. Si Ducournau impose un authentique style personnel et parvient à concilier originalité et efficacité, cinéma d’auteur et film de genre, ses références cinématographiques sont manifestes. Les organes en mutation ou souffrance évoquent inévitablement Cronenberg, celui de Chromosome 3 ou eXistenZ. Quant à la relation avec la voiture, comment ne pas penser à Crash ? Titane convoque aussi, pêle-mêle, les souvenirs de La féline (version Schrader plus que Tourneur), Christine ou Terminator.

Et si Titane mélange les genres (polar, drame psychologique, voire comédie), son inscription explicite dans le fantastique le situe dans un courant du cinéma français peu prolifique mais comportant plusieurs pépites, des Yeux sans visage à Ghostland. On pourra cependant regretter que la réalisatrice n’assume pas jusqu’au bout la noirceur du premier tiers du film, se perdant parfois dans des digressions comiques, ou cédant à la mièvrerie sentimentaliste du Besson de Nikita. Cette réserve n’empêche pas d’apprécier ce long métrage insolite qui vaut aussi pour son casting, qu’il s’agisse d’interprètes chevronnés (Myriem Akheddiou, Dominique Frot) ou de jeunes acteurs (Laïs Salameh, Mehdi Rahim-Silvioli). Titane est donc une réussite globale, hautement recommandable.

Critique de Gérard Crespo

Les sorties de la semaine du 14 juillet 2021

Les films de la sélection du Festival de Cannes 2021

Le site du Festival

Affiche de Titane de Julia Ducournau

Création : Silenzo , d’après une photo de Carole Bethuel. © 2021 Kazak Productions. Tous droits réservés.

Box-office & Formats vidéo :

Sorti le 14 juillet, peu avant la mise en place du passe sanitaire, Titane a largement bénéficié de sa Palme d’Or réalisant au 28 octobre 2021, pas moins de 303 000 entrées. Sa carrière sur la durée n’a pas été impactée par son interdiction aux moins de 16 ans, ni par la crise sanitaire.

La trasherie de Julia Ducournau a ainsi connu une carrière sur la durée de plus de 15 semaines, partant de 199 écrans avant de flamber en 5e semaine à 327 cinémas France.

88 723 entrées en première semaine, 57 394 en seconde, 45 394 en troisième… L’intérêt du public, forcément partagé, est là, stable, démontrant curiosité et fascination.

Sur 61 Palmes d’Or, c’est à cette heure (avant les César 2022), la 55e Palme au box-office. Pour un objet métallique non identifié, on ne pouvait compter sur plus. Julia Ducournau a dans tous les cas doublé la mise par rapport aux 155 264 entrées de Grave, en 2017.

Le film connaît donc une sortie DVD et Blu-ray en novembre 2021, avec même une édition spéciale Fnac. Cette dernière contient, en plus d’une interview de Julia Ducourneau de 40mn, Junior, le court-métrage de la réalisatrice (22min).

Frédéric Mignard

Titane, blu-ray édition spéciale Fnac

© 2021 Kazak Productions. Tous droits réservés.

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Affiche de Titane de Julia Ducournau

Bande-annonce de Titane

Drame, Fantastique, Policier

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