Terminator : la critique du film (1985)

Science-fiction, Dystopie, Action | 1h48min
Note de la rédaction :
8/10
8
Terminator 1 affiche cinéma française en 1985

  • Réalisateur : James Cameron
  • Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Michael Biehn, Harriet Medin, Lance Henriksen, Franco Columbu, Earl Boen
  • Date de sortie: 24 Avr 1985
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Terminator
  • Scénaristes : James Cameron, Gale Anne Hurd, Harlan Ellison, William Wisher
  • Compositeur : Brad Fiedel
  • Distributeur : Twentieth Century Fox France, Fox Hachette Distribution
  • Editeur vidéo : CGR (éditeur VHS originel), Fox Pathé Europa
  • Box-office USA : 38 371 000$ (recettes)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 3 055 355 entrées / 654 452 entrées
  • Classification : Interdiction aux moins 12 ans
  • Festival : Grand Prix du Film Fantastique d'Avoriaz (1985)
Note des spectateurs :

Terminator, Grand Prix inattendu d’Avoriaz en 1985, où comment une modeste série B devint un carton planétaire et révéla un technicien hors pair, James Cameron. Retour sur le phénomène de science-fiction dystopique.

Synopsis : En 2029, des ordinateurs super puissants dominent la planète et ont pour but l’extermination pure et simple de la race humaine ! Pour anéantir l’avenir de l’homme, ils décident de modifier le passé et pour cela, ils envoient un cyborg indestructible, le Terminator, dans un voyage dans le temps. Sa mission est de tuer Sarah Connor, la femme dont l’enfant à venir deviendra le seul espoir de l’espèce humaine…

La franchise Terminator

Twentieth Century Fox Film Corporation – Skydance Productions and Paramount Pictures . All Rights Reserved

 

Terminator 1, retour sur un projet foncièrement original

Critique : Courroucé par son expérience ritale sur Piranhas 2 : les tueurs volants, un horrible nanar où le choc des langues tourna au cauchemar (scènes retournées derrière son dos, mésentente totale avec les producteurs), James Cameron revient aux États-Unis en 1984 avec un projet en béton qui va se transformer en phénomène indépendant, alors que parallèlement on lui a demandé d’écrire le deuxième volet d’un certain Rambo First Blood.

Le film, c’est Terminator, série B de science-fiction, modeste de budget, aux effets spéciaux forcément timorés par rapport aux attentes du public des années 2010 qui est aguerri aux blockbusters dystopiques qui en rajoutent, mais toujours d’une formidable puissance narrative et picturale !

Fox Hachette, un distributeir historiqueIl pleut sur la narration de cette série B hors du commun des images iconiques qui seront répétées de façon respectueuse ou avec la bassesse de l’exploitation, par tous les épisodes qui suivront, comme l’arrivée nue des émissaires du futur.

Une dystopie pour adultes

Produite par l’épouse de Cameron du moment, Gale Anne Hurd, la petite production Orion/Hemdale mise sur un univers de science-fiction sombre et inquiétant, comme le résument les premières scènes : un crâne gisant sur le sol qui fixe en gros plan la caméra, l’apparition ténébreuse d’une machine à tuer en provenance de demain, le Terminator, nu dans une ruelle fumante, trucidant de son poing ensanglanté le corps d’un punk (c’était tendance à l’époque).

Il faut remettre T1 dans son contexte d’une urbanisation d’insécurité dans la première partie des années 80, alors que l’Amérique se rêve de laver les centres villes au karcher. Produit typique d’une production urbaine déliquescente, emballé à grand renfort d’infernales nappes de synthétiseur et de thèmes musicaux inoubliables (de Brad Fiedel, futur fidèle de Cameron jusqu’à True Lies), ce premier Terminator en impose. Sa violence viscérale le distingue sans équivoque du reste de la série qui osa faire virer de bord le vilain cyborg, devenu sauveur d’adolescent dans T2, pour élargir l’audience, et dont l’intérêt principal aujourd’hui demeure la révolution technique qu’il apporta en 1992.

D’une brutalité froide, Terminator n’a de comptes à rendre à personne

Terminator 1 osait la brutalité froide incarnée par Arnold Schwarzenegger, jadis barbare qui peut donc ici se livrer à la barbarie moderne, sans redouter l’impact du premier degré sur l’audience : en tant que série B pugnace, ce premier épisode n’avait de compte à rendre personne. L’acteur bodybuildé, sorti victorieux de deux Conan, trouvait dans ce rôle d’armure programmée pour tuer, quasi mutique (si l’on écarte la punchline “I’ll be back”!) et incapable du moindre rictus, une carapace à la mesure de son jeu limité des débuts qu’il saura, heureusement, rehausser avec le temps, en se réorientant notamment dans la comédie pure.

Le culturiste autrichien, dont on vous conseille de lire le retour intégral sur sa longue carrière ici, deviendra dès ce film une figure imposante du box-office américain au même titre que son rival de poids, de muscles et de recettes, Sylvester Stallone.

Les germes d’une mythologie en devenir

Alors que Terminator engendrera 5 suites, la dernière, Dark Fate, sorti en 2019, s’inspirant beaucoup de cet électron libre qu’il redessine avec une fibre féministe dans l’air de son temps, on pourra néanmoins soulever quelques défauts : des effets modes inhérents aux années 80 (scènes de discothèque avec néon, coupes de cheveux dignes d’un plat de choucroute garnie), mais le scénario de science-fiction laisse augurer une grande saga, dans la tradition paranoïaque des dates de la SF du siècle passée. En 2019, Terminator se distingue toujours du tout-venant par sa grande originalité.

Chez les acteurs, quelques révélations sympathiques (Michael Biehn, Linda Hamilton) contribuent à la grande réussite de ce très Grand prix du Festival d’Avoriaz qui devint contre toute attente le sixième plus gros succès de l’année 1985 en France avec 3.000.000 d’entrées et le 21eme annuel aux USA avec 38M$ en 1984. A chaque saison de sa vie, on ne se lasse pas de revoir ce monument au genre qui a tellement bâti.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 24 avril 1985

Terminator 1 affiche cinéma française en 1985

© 1984 Cinéma ’84, A Greenberg Brothers Partnership. All rights reserved. © 2012 Metro Goldwyn Meyer Studios, inc. All Rights Reserved. StudioCanal

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Terminator 1 affiche cinéma française en 1985

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