Osterman Week end : la critique du film (1984)

Espionnage, Thriller, Action | 1h43min
Note de la rédaction :
6/10
6
Osterman Week End, affiche française cinéma

  • Réalisateur : Sam Peckinpah
  • Acteurs : Burt Lancaster, Craig T. Nelson, Rutger Hauer, Dennis Hopper, Chris Sarandon, John Hurt, Meg Foster, Tim Thomerson
  • Date de sortie: 18 Avr 1984
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Osterman Weekend
  • Titres alternatifs : Osterman Week-end (titre français vidéo) / Das Osterman-Weekend (Allemagne) / Clave: omega (Espagne) / O Fim-de-Semana de Osterman (Portugal) / Weekend Ostermana (Pologne) / Mission CIA (Philippines) / Blodig weekend (Norvège) / Omega, el último encuentro (Mexique) / Az Osterman-hétvége (Hongrie) / Den blodige weekend (Danemark) / O Casal Osterman (Brésil)
  • Année de production : 1983
  • Autres acteurs : Helen Shaver, Cassie Yates, Sandy McPeak, Christopher Starr, Jan Tříska, Merete Van Kamp
  • Scénaristes : Alan Sharp, Ian Masters d'après le roman Le Week-end Osterman de Robert Ludlum
  • Directeur de la photographie : John Coquillon
  • Compositeur : Lalo Schifrin
  • Monteurs : Edward M. Abroms, David Rawlins
  • Producteurs : Peter S. Davis, William N. Panzer, Guy Collins, Don Guest, Larry N. Jones, E.C. Monell, Michael T. Murphy, Marc W. Zavat
  • Sociétés de production : Davis-Panzer Productions, Osterman Weekend Associates
  • Distributeurs : Gaumont / Twentieth Century Fox (USA)
  • Éditeurs vidéo : René Château Vidéo (VHS, 1984) / TF1 Vidéo (VHS, 1996) / Une Vidéo (VHS, 2000) / Opening (DVD, 2007, 2009) / Filmedia (DVD, 2010)
  • Dates de sortie vidéo : 1984 (VHS) / 1996 (VHS) / 2000 (VHS) / 18 avril 2007 (DVD) / 7 avril 2009 (DVD) / 6 janvier 2010 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 237 769 entrées / 95 391 entrées
  • Box-office nord-américain : 6 486 797 M$ (soit 19,5 M$ au cours de 2023)
  • Budget : 6 500 000$ (soit 19,8 M$ au cours de 2023)
  • Classification : Tous publics / R (USA)
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : Festival de Cognac 1984 : Prix spécial du jury pour Sam Peckinpah; Prix spécial TF1
  • Illustrateur / Création graphique Landi (affiche alternative, France), Renato Casaro (VHS, France) © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : Davis-Panzer Productions, Osterman Weekend Associates © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : Jean-Pïerre Vincent, Josée Bénabent -Loiseau
Note des spectateurs :

Dernier film de Sam Peckinpah, Osterman Week end est une œuvre paranoïaque mal fichue, mais qui possède encore quelques fulgurances et une atmosphère tendue plutôt réussie. Cela compense en partie les trous narratifs.

Synopsis : Que feriez-vous si un parfait inconnu vous prouvait que vos trois meilleurs amis travaillent pour des services secrets étrangers ? John Tanner, journaliste à la TV, découvre la vérité à la veille d’un week-end, pour lequel il a invité chez lui les trois espions. Sa maison, truffée de caméras, est placée sous le contrôle de Lawrence Fassett, un agent de la CIA. Tanner et sa famille vont vivre de terribles heures d’angoisse et de violence…

Le retour d’un cinéaste devenu persona non grata à Hollywood

Critique : Au début des années 80, les petits producteurs indépendants Peter S. Davis et William N. Panzer parviennent à mettre la main sur les droits d’adaptation du roman Le Week-end Osterman, écrit et publié par Robert Ludlum (par ailleurs créateur de la saga littéraire d’espionnage consacrée à Jason Bourne) en 1972. Pour la petite compagnie Davis-Panzer Productions, il s’agissait d’une réelle opportunité pour sortir de l’ornière de la série B où elle était jusque-là cantonnée. Après avoir commandé une adaptation aux scénaristes Alan Sharp et Ian Masters, les producteurs ont fait le tour des financeurs privés et ont obtenu un budget plutôt costaud pour eux, à savoir 6,5 M$ (soit 19,8 M$ au cours de 2023).

Pour donner une plus-value à leur production, Panzer et Davis acceptent la proposition pourtant risquée de l’agent Martin Baum, à savoir engager le réalisateur Sam Peckinpah. Ce choix n’était pas forcément le plus évident lorsque l’on sait que le cinéaste est devenu persona non grata à Hollywood à la suite de plusieurs dérapages liés à son mauvais caractère, mais aussi à ses excès en matière d’alcool et de drogues. Pire, après le tournage du Convoi (1978), Sam Peckinpah a été victime d’une attaque cardiaque et vit donc en sursis à l’aide d’un pacemaker. Autant d’éléments qui ne peuvent que repousser les investisseurs potentiels.

Un tournage agréable, mais gâché par un final cut qui échappe à son auteur

Toutefois, le nom de Sam Peckinpah permet d’approcher plus facilement les acteurs pressentis. Ainsi, Panzer et Davis parviennent à convaincre Rutger Hauer, John Hurt, Dennis Hopper et Chris Sarandon de s’engager dans l’aventure. Ils arrivent même à persuader la star vieillissante Burt Lancaster d’y jouer un rôle majeur, malgré un temps de présence à l’écran limité.

Osterman Week end bénéficie donc d’un tournage plutôt détendu entre l’équipe artistique et le réalisateur. Cependant, les heurts sont systématiques entre Peckinpah et ses producteurs qui entendent rogner sur les coûts et contraindre le cinéaste à une certaine sobriété, y compris dans la réalisation de ses séquences d’action. N’ayant pas vraiment le temps de fignoler son travail, Sam Peckinpah va aussi déchanter lorsque les producteurs vont charcuter son travail lors du montage final. Le réalisateur très exigeant a donc renié ce qui sera malheureusement son dernier film puisqu’il s’éteint en décembre 1984 d’une insuffisance cardiaque à l’âge de 59 ans.

Un début confus

A découvrir de nos jours, Osterman Week end (1983) n’est assurément pas le meilleur opus de son auteur, mais, contrairement à ce qui a parfois été écrit à sa sortie, il ne s’agit aucunement d’un navet indigne de son créateur. En fait, le long-métrage souffre de très nombreux défauts, souvent liés à son montage. Ainsi, la présentation des différents protagonistes lors des vingt premières minutes est totalement ratée, avec un manque évident de caractérisation et de background. L’intrigue semble d’abord inutilement complexe, d’autant qu’elle est exposée en peu de scènes et qu’une certaine confusion règne en matière de mise en scène.

Osterman Week-end de Sam Peckinpah, affiche rare signée Landi en 4X3

Copyrights : Landi

Pire, Sam Peckinpah parvient à rater la première grosse séquence d’action du film, une course poursuite en voiture où le spectateur a du mal à comprendre ce qui se passe, alors même que tout est filmé au ralenti. Nous n’accablerons pourtant pas le réalisateur, car les soucis de continuité sont causés par un montage confus qui lui a échappé. Durant cette première demi-heure, on se dit alors que les critiques assassines envers ce dernier film sont bien méritées.

Osterman Week end, un Home Invasion efficace à l’ambiance paranoïaque

Pourtant, Osterman Week end parvient à se rattraper in extremis grâce à une dernière heure bien plus intéressante, malgré des trous béants dans le script. Dès que le réalisateur enferme les protagonistes dans la maison du reporter télé joué avec charisme par Rutger Hauer, le film prend son envol et la tension finit par prendre le spectateur à la gorge. On retrouve dans ces séquences l’anarchisme du réalisateur et sa vision très sombre de l’espèce humaine. Dès lors, il n’épargne personne et livre un terrible réquisitoire contre le gouvernement, les agences de sécurité, mais aussi contre les médias et la télévision qu’il accuse de vampiriser l’esprit des citoyens.

Ainsi, Osterman Week end s’inscrit dans un style de cinéma américain paranoïaque typique des années 70, mais qui était déjà passé de mode en 1983, ce qui explique sans doute le peu d’intérêt des Américains pour le résultat final. Elaborant une thématique de la surveillance permanente et de la relativité de la vérité filmée, Peckinpah livre une réflexion que n’aurait pas renié un certain Brian De Palma à la même époque.

Quelques dérapages bis assaisonnent le tout

Pour plonger le spectateur dans cette ambiance faite d’incertitude et de malaise, le cinéaste a recours à une musique discrète mais essentielle composée par le grand Lalo Schifrin. Il s’appuie également sur une photographie très contrastée de son fidèle chef opérateur John Coquillon. Enfin, l’ensemble finit par totalement déraper avec l’explosion de violence finale qui retrouve les accents traditionnels du cinéaste, toujours dans la rudesse des sentiments.

Interprété avec talent par une troupe de comédiens prêts à tout pour satisfaire le cinéaste de légende, Osterman Week end n’évite pas toujours les dérapages bis, avec notamment une tendance à déshabiller son casting féminin de manière totalement gratuite ou encore dans son économie générale confinée dans un lieu de tournage quasi unique. Cela n’en fait pas pour autant un mauvais bougre, même si les aléas de la production ont forcément pesé lourd sur le résultat final, en-deçà de ce que l’on était en droit d’en attendre.

Osterman Week end ou Osterman Week-end ?

Sorti aux Etats-Unis à la fin du mois d’octobre 1983 dans une combinaison limitée à 125 sites, Osterman Week end a vu son exploitation être poussée sur plus de 600 sites, ce qui n’en demeure pas moins assez peu pour un territoire aussi vaste que les Etats-Unis. Dans ce contexte, le film glane 6,4 M$ de recettes, ce qui équivaut à peu près à son budget initial.

En France, après une présentation au Festival du film policier de Cognac 1984 où il a remporté deux prix (Prix Spécial du jury et Prix TF1), le nouveau Sam Peckinpah est distribué par Gaumont sous le titre Osterman Week end – sans trait d’union donc – comme on peut le constater sur l’affiche et le matériel promotionnel de l’époque. Pourtant, dès sa première sortie en VHS, le titre utilisé verra à nouveau apparaître le trait d’union, devenant ainsi Osterman Week-end. Le thriller burné sort donc la semaine du 18 avril 1984, soit en même temps que Viva la vie (Lelouch), Retour vers l’enfer (Kotcheff) ou encore Les fauves (Daniel), également distribué par Gaumont qui lui a offert ses plus beaux écrans contrairement à la série B américaine.

Osterman Week-end en VHS chez René Chateay

Affiche © Renato Casaro

Une carrière relativement courte sur le territoire français

Avec une combinaison de salles plus réduite que ses concurrents, Osterman Week end entre à la 9ème place du box-office parisien avec 30 021 espions. Pour son deuxième tour, le film se maintient plutôt bien avec 23 339 retardataires. Même constat en semaine 3 avec 19 912 amateurs de violence en plus. Malheureusement, comme il faut faire de la place aux nouveautés, la quatrième semaine condamne le thriller à l’essoufflement avec moins de 10 000 Franciliens. Le film ne franchit donc pas la barre symbolique des 100 000 entrées à Paris et s’arrête à 95 391 tickets.

En France, la série B s’insinue à la 14ème place du classement lors de sa semaine d’investiture avec moins de 50 000 curieux. Le métrage voit sa combinaison provinciale augmenter en deuxième semaine et il parvient à dépasser les 100 000 tickets en deux semaines. Toujours situé autour des 50 000 entrées en troisième semaine, Osterman Week end semble plutôt bien se maintenir, mais, comme à Paris, la quatrième septaine lui est fatale. En terminant à 237 769 paranoïaques, Osterman Week end n’est pas un grand événement, même s’il faut rappeler que les films de Sam Peckinpah ont souvent connu des mauvaises fortunes dans notre pays.

Pour en savoir plus sur la carrière du film en France, n’hésitez pas à poursuivre la lecture plus bas.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 18 avril 1984

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Osterman Week End, affiche française cinéma

© 1983 Osterman Weekend Associates – Davis-Panzer Productions / Gaumont. Tous droits réservés.

Biographies +

Sam Peckinpah, Burt Lancaster, Craig T. Nelson, Rutger Hauer, Dennis Hopper, Chris Sarandon, John Hurt, Meg Foster

Mots clés

Home Invasion, Les films d’action au cinéma, René Chateau Vidéo

Box-office :

Sorti le 18 avril 1984, Osterman week end (sans le trait d’union au mot week-end, choix du distributeur Gaumont) n’a pas eu beaucoup de concurrence sur cette date, avec seulement cinq nouveautés face à lui, dont un autre titre de Gaumont ( Les fauves). Le réalisateur Sam Peckinpah assaillait 14 écrans et trouvait 4 785 nostalgiques de la grande époque de Burt Lancaster lors de son entame du mercredi.

Face à lui, Retour vers l’enfer (CIC) était le gros morceau de la semaine avec 30 salles. Le nouveau film du réalisateur de Rambo (First Blood), Ted Kotcheff, n’avait pas de stars à son actif et cela lui sera fatal sur la durée. Il ouvre néanmoins à 9 415 entrées Paris-Périphérie pour son premier jour.

La série noire Les fauves, de Jean-Louis Daniel avec Daniel Auteuil et Gabrielle Lazure, trouvait 26 salles et bénéficiait d’une plus grande confiance de Gaumont et des exploitants à son égard, quand Osterman Week end, jugé trop américain et trop vintage pour le public de l’époque, devait s’accommoder de moins de moyens pour sa sortie. Le polar incestueux français engendrait 5 553 spectateurs pour son premier jour.

Les fauves (1984) de Jean-Louis Daniel, affiche

© 1984 Accord Productions – Super 7 Productions – Transcontinentale Productions – TF1 Studio / Affiche de Philippe. Tous droits réservés.

La chronique étrange, Viva la vie, permettait à Claude Lelouch de prendre la tête des nouveautés, avec 12 798 entrées dans 19 salles, ce qui était solide.

Dans 17 salles, Break Dance and Smurf permettait au distributeur Jacques Leitienne d’essayer de s(m)urfer sur la mode jeune du moment, mais 917 entrées dans une telle combinaison, c’était une misère. D’ailleurs, avec 6 933 spectateurs en première semaine, les scores par écran sont tellement minables que la production sera immédiatement retirée de l’affiche, perdant toutes ses salles en semaine 2.

En 6e position des nouveautés de ce mercredi, la reprise de Tess de Roman Polanski s’imposait dans 5 salles dans sa version définitive, avec 734 spectateurs souhaitant redécouvrir l’adaptation de Thomas Hardy dans les conditions technologiques voulues par le cinéaste (notamment le son Dolby Stéréo). A l’occasion de cette ressortie, les éditions Robert Laffont publiaient une autobiographique de l’auteur, sobrement intitulé Roman.

Osterman week-end restera au total 9 semaines à l’affiche sur Paris. Il démarre 9e, avec 30 000 entrées, un score moyen par rapport à la première place de Viva la vie (90 189 entrées, 19 salles). Retour vers l’enfer est second avec 65 186 soldats dans 31 salles. Néanmoins, comme l’ensemble des films à l’affiche, il profite de la Fête du travail pour se stabiliser (23 789 entrées dans 16 salles) et bloque même le film d’aventures de la Cannon avec Lambert Wilson et Brooke Shield, Sahara, piteux numéro 14 pour son lancement, avec 23 336 clients en quête de glamour.

Pour sa 3e semaine, le retour de Peckinpah, cinq années après Le convoi, ne manque pas de pertinence : 19 912 entrées dans 15 cinémas. Puis, 9 539 spectateurs dans 8 salles, essentiellement dans le circuit Gaumont, pour son 4e tour dans les salles parisiennes. IL grosse série B glisse légèrement en-dessous des 6 500 entrées en 5e semaine, dans 6 cinémas exclusivement en intra-muros.

Osterman week-end en DVD, en France, chez Opening

© 1983 Osterman Weekend Associates – Davis-Panzer Productions. Tous droits réservés.

Projeté dans 4 cinémas Gaumont et aux Arcades sur les Grands Boulevards, en 6e semaine, le film d’espionnage musclé rétrograde à 2 904 retardataires. La fin est proche. L’autre sortie Gaumont qui l’accompagnait, Les fauves, est elle un cran plus bas (1 068 entrées, 2 salles).

Fin de parcours sur un écran lors de ses 7e – 9e semaines. The Osterman Weekend (titre original) est désormais présent exclusivement au Gaumont Ambassade, la salle où il avait brillé lors de son lancement, puisqu’il y avait agrégé 7 000 tickets lors de ses sept premiers jours. 1 438 spectateurs (7e), 801 (8e). En semaine 9, 521 spectateurs vont le voir à l’Elysées Lincoln, autre cinéma des Champs Elysées. La copie n’a pas circulé bien loin.

Osterman week end cumule donc 95 391 entrées P.P., un score finalement louable, puisque le polar a triplé sa mise initiale, au lieu de s’écrouler. A l’échelle nationale, l’échec est patent pour l’adaptation de Robert Ludlum. L’écrivain trouvera le succès en salle dans les années 2000, avec la franchise Jason Bourne, quatre films qui se positionneront entre 761 000 et 1 539 000 spectateurs. Pour Sam Peckinpah, c’est un million d’entrées de perdu en 5 ans et le succès du Convoi (1 277 071 entrées en 1978). Le cinéaste se retrouve plus près de Tueur d’élite (227 221) que de ses classiques comme La horde sauvage (1 785 793) et Les chiens de paille (817 220).

L’ultime coup de poing de Peckinpah finit sa carrière en VHS chez René Chateau Vidéo. L’éditeur fait le choix d’un visuel vertical plus efficace, davantage orienté sur l’action. Il reprend visuel italien signée Renato Casaro.

A l’ère des outrages graphiques du DVD, dans les années 2000, Opening le proposera en vidéo dans une édition 2 disques, dès 2007. On ne s’est jamais remis de son visuel assassin. Un collector remarquable chez les Australiens d'[Imprint] proposera en revanche le film en collector deux disques, incluant notamment le director’s cut de Sam Peckinpah.

Box-office de Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 18 avril 1984

Edition Collector Imprint, The Ostyerman Weekend

© [Imprint ]

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Osterman Week End, affiche française cinéma

Bande-annonce de Osterman Week end

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