Réalisateur, scénariste et producteur américain, Brian De Palma naît dans une famille de médecins et se destine lui aussi à la voie scientifique. Toutefois, très jeune, il commence à tourner des courts-métrages en amateur. Il arrête ses études de sciences se consacrer à l’art dramatique et au théâtre.
Un réalisateur de films indépendants
Grâce à la réalisation de courts documentaires, il parvient à financer en totale indépendance son premier long-métrage The Wedding Party, dont le tournage dure plus d’un an. Tourné en 1964, le film ne sortira sur les écrans qu’en 1969. Toutefois, il a permis à Brian De Palma de découvrir un jeune acteur nommé Robert De Niro.
En 1968, De Palma parvient à monter Murder à la mod qui initie une thématique chère à son auteur : il y reconstitue un assassinat selon trois points de vue différents. Il enchaîne aussitôt avec Greetings (1968) où il retrouve Robert De Niro. Malgré un budget rachitique, le film trouve son public à tel point que De Palma en tourne aussitôt la suite intitulée Hi Mom ! (1970). Tous ces premiers films appartiennent clairement à la contre-culture américaine.
Puisque les grands studios souhaitent tous donner leur chance aux petits nouveaux issus de la scène indépendante, ils financent Get to Know Your Rabbit (1972) qui n’est distribué que deux ans après sa réalisation.
Sous l’influence de Hitchcock
Brian De Palma reprend donc son indépendance et tourne Sœurs de sang (1972) qui va à jamais changer la face de son cinéma puisqu’il y fait ses premières références au cinéma de Hitchcock et qu’il aborde le cinéma de genre. Le succès du film lui permet de tourner Phantom of the Paradise (1974) qui devient une œuvre culte quasiment instantanément. En France, le film dépasse le million d’entrées et impose De Palma comme un réalisateur à suivre.
Retour à Hitchcock avec l’excellent Obsession (1976) qui n’est pourtant pas un succès sur le plan commercial. Rien ne présageait le triomphe obtenu par Carrie au bal du diable (1976) qui s’empare d’un roman de Stephen King. Le long-métrage cumule plus de 33 millions de dollars de recettes rien qu’aux Etats-Unis (plus de 1,3 million d’entrées en France) et reçoit même deux nominations aux Oscars pour ses actrices. Désormais, Brian De Palma est installé au firmament des auteurs culte.
Il déçoit légèrement avec Furie (1978), même si les Etats-Unis accueillent mieux le film que la France. Après un Home Movies (1979) passé totalement inaperçu, De Palma pastiche à nouveau Hitchcock avec Pulsions (1980), puis s’empare d’Antonioni avec Blow Out (1981).
Désormais, le cinéaste divise la communauté des cinéphiles. Certains ne voient en lui qu’un copieur doué, tandis que les autres soulignent les points communs entre ses films qui interrogent systématiquement la perception du spectateur et son rapport à l’image et au son.
L’ascension des années 80
En 1983, Scarface, remake du classique de Howard Hawks, pousse tous les curseurs de la violence à leur maximum et devient assez rapidement un film culte. Le succès est réel, mais pas flamboyant (près de 800 000 entrées en France).
Après un dernier détour brillant par Hitchcock dans Body Double (1984) et la comédie anodine Mafia salad… (1985), Brian De Palma va connaître enfin une double consécration, à la fois de la part des critiques et du public avec Les incorruptibles (1987). Le film est non seulement un gros succès commercial (2,4 millions d’entrées en France) qui installe Kevin Costner comme une star incontournable, mais il permet à Sean Connery d’obtenir l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.
Malgré la bonne tenue des films suivants, la plupart ne rencontrent pas le succès, qu’il aborde la guerre du Vietnam dans Outrages (1989), le monde de la finance dans Le bûcher des vanités (1990) ou qu’il revienne au thriller sanglant avec L’esprit de Caïn (1992). Il est soutenu par la critique pour L’impasse (1993), même si le long-métrage laisse le public de marbre.
Un ultime sursaut à la fin des années 90
Il doit attendre une nouvelle adaptation de série télé pour retrouver le chemin du succès. Après Les incorruptibles, il s’empare de Mission : Impossible (1996) qu’il tourne avec Tom Cruise. Il s’agit de son plus gros succès public avec 180 millions de dollars rien qu’aux Etats-Unis et plus de 4 millions d’entrées en France. Autre succès, Snake Eyes (1998) reste dans toutes les mémoires pour son plan-séquence d’ouverture absolument magistral. Ils sont plus d’un million de Français à découvrir le film en salles.
La chute inexorable ces vingt dernières années
A l’approche des années 2000, Brian De Palma va subir de plein fouet les mutations de Hollywood. Lui qui a toujours chéri son indépendance a de plus en plus de mal à monter ses projets, ce qui a été renforcé par l’échec commercial et artistique de son Mission To Mars (2000).
Dès lors, chaque film ressemble à un parcours du combattant pour trouver des financements. La plupart se révèlent médiocres (Femme fatale, Le Dalhia noir, Domino – la guerre silencieuse) ou, au mieux, sympathiques (Redacted, Passion). Le réalisateur n’est souvent plus que l’ombre de lui-même ces dernières années, ce qui s’explique peu-être par son âge assez avancé désormais.
