Le manoir des fantasmes : la critique du film (1979)

Epouvante-horreur, Gothique, Thriller | 1h31min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Affiche cinéma : Le Manoir des fantasmes

  • Réalisateur : Don Sharp
  • Acteurs : Jane Birkin, Christopher Lee, Herbert Lom, Robert Hardy, Joan Collins, Jean Marsh
  • Date de sortie: 31 Oct 1979
  • Année de production : 1974
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : Dark Places
  • Titres alternatifs : Das Grab der lebenden Puppen (Allemagne) / Lugares tenebrosos (Espagne) / A Maldição da Mansão Sombria (Portugal) / Ciemne miejsca (Pologne) / La scala della follia (Italie) / Herança Maldita (Brésil) / Lugares oscuros (Argentine)
  • Autres acteurs : Michael McVey, Jennifer Thanisch, Carleton Hobbs, John Levene, Roy Evans, John Glyn-Jones, Martin Boddey
  • Scénaristes : Ed Brennan, Joseph Van Winkle, James Hannah Jr., Don Sharp
  • Monteur : Teddy Darvas
  • Directeur de la photographie : Ernest Steward
  • Compositeur : Wilfred Josephs
  • Chef Maquilleur : Basil Newall
  • Chef décorateur :
  • Directeur artistique : Geoffrey Tozer
  • Producteur : James Hannah Jr.
  • Producteurs exécutifs :
  • Sociétés de production : Glenbeigh, Sedgled
  • Distributeur : Impex Films
  • Editeurs vidéo : Sunset Vidéo (VHS, 1982) / ESC Editions (DVD et blu-ray, 2023)
  • Dates de sortie vidéo : 1982 (VHS) / 10 mai 2023 (DVD et blu-ray)
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 46 178 entrées / 7 102 entrées
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Classification : Interdiction aux moins de 13 ans (moins de 12 ans à partir de 1990)
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Michel Landi (affiche 1979). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Glenbeigh, Sedgled. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline :
  • Franchise :
Note des spectateurs :

Film gothique démodé dès sa sortie initiale, Le manoir des fantasmes est un petit film britannique sympathique à suivre, mais qui souffre d’une réalisation trop conventionnelle, pour ne pas dire télévisuelle. Dispensable.

Synopsis : Après le décès d’Andrew Marr, Edward Foster hérite de son manoir. Malgré les tentatives pour le faire fuir (on lui dit qu’il est hanté), il décide de le rénover et d’y habiter. D’étranges visions, lourdes de menaces, commencent très vite à le gagner. En parallèle, quelques membres du voisinage, intéressés par une forte somme d’argent qui serait cachée dans le manoir, mettent tout en œuvre pour attirer son amitié.

VHS Le Manoir des fantasmes (Sunset Vidéo)

D’après un visuel de Landi. © 1974 Glenbeigh, Sedgled

Une petite production britannique indépendante

Critique : Alors que les grandes compagnies britanniques spécialisées dans l’horreur comme la Hammer et la Amicus commencent à éprouver des difficultés de trésorerie, l’énigmatique James Hannah Jr. choisit de créer sa propre firme de production vers 1973, la très éphémère Glenbeigh. Son but était clairement de concurrencer les deux compagnies dominantes avec une production horrifique destinée à cartonner dans les salles, intitulée Le manoir des fantasmes (Dark Places en VO).

Pour parvenir à son but, le producteur met tous les atouts dans son jeu en embauchant le réalisateur Don Sharp (connu pour Le baiser du vampire en 1963 et Raspoutine, le moine fou en 1966, tous deux pour la Hammer). Mais il réussit également à convaincre le grand Christopher Lee de se joindre à l’aventure, de même que Joan Collins vue dans des productions horrifiques comme Histoires d’outre-tombe (Freddie Francis, 1972) pour la Amicus ou encore Les contes aux limites de la folie (Freddie Francis, 1973). Enfin, on retrouve en tête de casting le comédien Robert Hardy qui était surtout spécialisé dans les rôles télévisés.

Une œuvre démodée dès sa sortie

Malheureusement pour James Hannah Jr. et Don Sharp, leur Manoir des fantasmes arrive en queue de comète d’un genre à bout de souffle, à savoir le film gothique assaisonné de thriller à machination. Effectivement, au même moment, les triomphes successifs de L’exorciste (William Friedkin, 1973) et Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974) redéfinissent la notion de terreur au grand écran. Dès lors, malgré un scénario plutôt sympathique et agréable à suivre, Le manoir des fantasmes apparait dès sa sortie comme une œuvre terriblement démodée. Cela explique en grande partie son échec cuisant en Angleterre, mettant ainsi fin aux ambitions de la firme Glenbeigh, aussitôt apparue, aussitôt en liquidation.

Le manoir des fantasmes, jaquette du blu-ray

© 1974 Glenbeigh, Sedgled / ESC Editions. Tous droits réservés.

Il faut dire que Don Sharp ne fait pas beaucoup d’efforts pour rendre dynamique la projection de ce film d’horreur qui ne fait tout simplement jamais peur. Sa réalisation, que l’on pourrait qualifier de télévisuelle, ne cherche même pas à épater sur le plan de la photographie, et encore moins de la musique. Pour trouver une quelconque ambiance, il faut donc chercher du côté de l’intrigue qui interpelle le spectateur par ses nombreux mystères. Ainsi, on se demande sans cesse si les phénomènes qui se déroulent dans le manoir sont le fait de fantômes ou si tout ceci est organisé par le petit groupe de notables cupides qui souhaitent s’emparer de la fortune cachée dans la demeure.

Le scénario habile sauve les meubles

Cela permet de ne pas trop s’ennuyer durant la projection, d’autant que le twist final est plutôt bien amené et habile afin d’expliquer l’ensemble de ce qui s’est déroulé précédemment. De même, les meurtres qui interviennent dans la dernière partie sont plutôt efficaces, tandis que l’on sent poindre à plusieurs reprises l’influence de l’œuvre d’Edgar Allan Poe dans la conception de l’histoire.

En réalité, Le manoir des fantasmes s’apprécie surtout par ses acteurs, tous rompus au genre. Si la jeune Jane Birkin écope d’un rôle absolument anodin, on préfère largement la prestation de Joan Collins, toujours parfaite pour incarner les femmes cupides et veules. Christopher Lee est également correct, tandis que Robert Hardy en fait peut-être un peu trop, notamment dans la dernière partie du film. On notera qu’il ne possède pas un grand charisme à l’écran et qu’un autre comédien aurait sans doute permis une meilleure identification du spectateur avec son personnage.

Le manoir des fantasmes est passé inaperçu en salles

En l’état, Le manoir des fantasmes est un petit thriller horrifique trop classique pour sortir de l’anonymat et de la routine déjà trop usée du film gothique à l’anglaise. De manière étonnante, le long métrage est apparu très tardivement sur les écrans français à partir du mercredi 31 octobre 1979, soit cinq ans après sa conception, le rendant encore plus anachronique. Sorti la même semaine que le Tess de Roman Polanski avec Nastassja Kinski ou que L’évadé d’Alcatraz (Don Siegel) avec Clint Eastwood, le film britannique n’avait aucune chance de vraiment performer, car confiné dans des salles de quartier.

Sur l’ensemble de la France, le film gothique n’a mobilisé que 46 178 amateurs. Par la suite, le métrage a connu une diffusion française en VHS sous l’égide de Sunset Vidéo en 1982. Mais c’est véritablement la collection British Terrors mise en place par ESC Editions qui lui a redonné une visibilité en 2023 avec une édition DVD et blu-ray dans une version restaurée. Le film n’en demeure pas moins dispensable.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 31 octobre 1979

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Affiche cinéma : Le Manoir des fantasmes

© 1974 Glenbeigh, Sedgled / Affiche : Michel Landi. Tous droits réservés.

Biographies +

Don Sharp, Jane Birkin, Christopher Lee, Herbert Lom, Robert Hardy, Joan Collins, Jean Marsh

Mots clés

Cinéma britannique, Cinéma gothique, Les maisons hantées au cinéma, Les fantômes au cinéma, La folie au cinéma

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Affiche cinéma : Le Manoir des fantasmes

Bande-annonce de Le manoir des fantasmes (VO)

Epouvante-horreur, Gothique, Thriller

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