Caprice à l’italienne : la critique du film (1968)

Comédie, Film à sketchs | 1h25min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Caprice à l'italienne, affiche italienne

  • Réalisateur : Franco Rossi Pino Zac Mario Monicelli Pier Paolo Pasolini Mauro Bolognini Steno
  • Acteurs : Laura Betti, Totò, Silvana Mangano, Ninetto Davoli, Sandro Merli, Franco Franchi, Ciccio Ingrassia, Ira von Fürstenberg, Walter Chiari
  • Date de sortie: 11 Juin 1968
  • Année de production : 1968
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Capriccio all'italiana
  • Titres alternatifs : Caprice Italian Style (titre international) / Kaprys włoski (Pologne) / Olasz capriccio (Hongrie) / Capricho à Italiana (Brésil)
  • Autres acteurs : Ugo D'Alessio, Regina Seiffert, Adriana Asti, Domenico Modugno
  • Scénaristes : Roberto Gianviti, Agenore Incrocci, Pier Paolo Pasolini, Furio Scarpelli, Steno, Bernardino Zapponi, Cesare Zavattini
  • Monteurs : Nino Baragli, Adriana Novelli, Giorgio Serrallonga
  • Directeurs de la photographie : Tonino Delli Colli, Silvano Ippoliti, Giuseppe Rotunno
  • Compositeurs : Sergio Battistelli, Ricky Gianco, Marcello Giombini, Piero Piccioni, Gianni Sanjust, Carlo Savina
  • Chef Maquilleur : -
  • Chefs décorateurs : Mario Garbuglia, Jürgen Henze, Mario Scisci
  • Directeur artistique : -
  • Producteur : Dino de Laurentiis
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : Dino De Laurentiis Cinematografica
  • Distributeur : Film inédit dans les salles françaises. La date ci-dessus est celle de la première sortie italienne (à Turin)
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Budget : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : -
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : -
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Stéréo
  • Festivals : -
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Dino De Laurentiis Cinematografica. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : -
  • Tagline : -
Note des spectateurs :

Film à sketchs très inégal, Caprice à l’italienne vaut surtout le détour pour le segment de Pier Paolo Pasolini et quelques courts passages plus offensifs. L’ensemble peine toutefois à faire corps.

Synopsis : «Le monstre du dimanche». Un bourgeois s’en prend à des hippies. – «Pourquoi ?» Dans un embouteillage, une femme pousse son compagnon à commettre le pire. – «Que sont les nuages ?» La tragédie d’Othello est transposée en spectacle de marionnettes. – «Voyage en Afrique». Le récit d’une gaffe diplomatique. – «La gouvernante». Pour détourner les enfants des bandes dessinées qu’elle trouve trop violentes, une gouvernante leur lit les contes de Perrault. – «La femme jalouse». Rongée par la jalousie, une femme ne laisse aucun répit à son époux…

Un nouveau film à sketchs produit par Dino de Laurentiis

Critique : Durant les années 60, les producteurs italiens ont mis en place une formule à succès qui consistait à mobiliser quatre ou cinq grands cinéastes chargés d’illustrer un thème unique, généralement comique, au sein de ce que l’on a appelé un film à sketchs. A la suite du succès de certains titres, les producteurs ont multiplié ces initiatives qui ont rarement débouché sur des chefs d’œuvre à cause du principe même qui appelle l’inégalité du produit en fonction des segments.

Comme ses homologues, Dino de Laurentiis a mis sur pied Les sorcières (1967) qui réunissait des grands noms comme Mauro Bolognini, Vittorio De Sica, Pier Paolo Pasolini, Franco Rossi et même Luchino Visconti. Satisfait de l’expérience, le célèbre nabab retrouve quelques-uns d’entre eux pour Caprice à l’italienne (1968) qui est divisé en six segments de durée variable. Cette fois, les réalisateurs appelés se nomment Steno, Pino Zac, Mario Monicelli, tandis que Mauro Bolognoni, Pier Paolo Pasolini et Franco Rossi rempilent.

Steno s’appuie sur le grand Totò dont ce fut le dernier emploi

Le film débute par un sketch assez drôle de Steno retrouvant l’acteur Totò dont ce fut l’ultime apparition à l’écran avant son décès. Le comique s’en donne à cœur joie en multipliant les déguisements afin de piéger des hippies à qui il veut couper les cheveux. Tout ceci est plutôt bon enfant et met le doigt sur le fossé générationnel entre les vieux bourgeois et les révolutionnaires juvéniles. En réalité, l’intégralité du sketch repose sur l’interprétation outrée, mais vraiment efficace, du grand comique.

Le cinéaste Mauro Bolognini est un peu moins inspiré avec un très court segment voyant un embouteillage tourner au pugilat à cause d’une femme particulièrement irritante et vindicative. Cet aspect volontiers misogyne se retrouve également dans le segment final intitulé La femme jalouse où Bolognini met Walter Chiari aux prises avec une épouse terriblement intrusive (Ira von Fürstenberg en mode insupportable). A chaque fois, ces segments reposent sur une idée de base simpliste qui est inutilement étirée, au risque d’ennuyer le spectateur.

Le meilleur segment est signé Pasolini

Au cœur de ce film omnibus vient se nicher le segment réalisé par Pier Paolo Pasolini. Nettement plus ambitieux, aussi bien sur le plan esthétique que thématique, ce sketch tranche totalement par rapport au reste du programme. Nous suivons ainsi la destinée de marionnettes humaines qui doivent interpréter une version guignol d’Othello. Pourtant, le public s’oppose à l’issue de la tragédie, ce qui condamne les marionnettes à être détruites par son créateur. Bien entendu, la métaphore sur la condition humaine est parfaitement claire, mais le cinéaste lui apporte une touche de poésie bienvenue. Avec son final émouvant, ce sketch est de loin la plus belle réussite de Caprice à l’italienne.

Malheureusement, la sauce retombe vite avec le sketch de Pino Zac et Franco Rossi qui mélange film d’animation et prises de vues réelles pour un résultat très court, mais totalement inconséquent et surtout jamais drôle. Il fallait donc tout le talent de Mario Monicelli pour compenser ce faux-pas. Avec La baby-sitter, il livre un sketch très court mais vraiment très drôle où la grande Silvana Mangano empêche des enfants de lire une bande dessinée au prétexte que cela est néfaste pour la santé mentale des bambins. Mais elle leur substitue un conte de Perrault qui s’avère bien plus traumatisant, faisant hurler de terreur les enfants à sa charge. C’est assurément bête et méchant, mais efficace car dans la lignée des sketchs vus dans les anthologies comme Les monstres (1963) ou Les nouveaux monstres (1977).

Une comédie bancale très rare en France

Marquée par une grande diversité d’approches et de styles, Caprice à l’italienne (1968) est donc une œuvre bancale qui réserve quelques bonnes surprises, mais sans aucun doute trop peu nombreuses pour être mémorable. Son échec public en Italie a condamné le long métrage à l’anonymat le plus total en France, malgré les noms prestigieux qui y sont attachés. Inédit dans les salles obscures, la comédie n’a été diffusée qu’une seule fois à la télévision sur FR3 en avril 1982 et vient agrémenter de nos jours la plateforme de streaming OCS. On ne compte toujours pas d’édition vidéo physique en France.

Critique de Virgile Dumez

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Caprice à l'italienne, affiche italienne

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Biographies +

Franco Rossi, Pino Zac, Mario Monicelli, Pier Paolo Pasolini, Mauro Bolognini, Steno, Laura Betti, Totò, Silvana Mangano, Ninetto Davoli, Sandro Merli, Franco Franchi, Ciccio Ingrassia, Ira von Fürstenberg, Walter Chiari

Mots clés

Cinéma italien, Films à sketchs, Films sur le couple, Les marionnettes au cinéma

 

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