Réalisateur et scénariste italien, Mauro Bolognini se lance d’abord dans des études d’architecture, avant d’entrer au Centro sperimentale de Rome. Il devient alors un assistant réalisateur très couru, notamment auprès de Luigi Zampa à la fin des années 40. Il part finalement parfaire sa formation en France où il assiste aussi Jean Delannoy et Yves Allégret.
Après son retour en Italie, il décide de passer à la réalisation avec Une fille formidable (1953) qui permet notamment de révéler Sophia Loren auprès du grand public. N’ayant servi que de prête-nom pour le réalisateur Joseph Lerner avec D’Artagnan, chevalier de la reine (1954) sur lequel il n’a, selon lui, jamais travaillé, Mauro Bolognini signe le drame La veine d’or (1955) et surtout Les amoureux (1956), petite comédie à sketches réussie.
La rencontre fondamentale avec Pasolini
Bolognini fait alors la connaissance de Pier Paolo Pasolini avec qui il va collaborer sur quelques films, le premier à la réalisation et le second au scénario. On leur doit Marisa la civetta (1957), Les jeunes maris (1958), Les garçons (1959) et bien entendu Le bel Antonio (1960) qui reste à ce jour son film le plus connu et réputé en France. Parmi leurs réussites communes, il faut également citer Ça s’est passé à Rome (1960). Si les thèmes développés sont bien pasoliniens, Bolognini apporte à ces œuvres une élégance et une délicatesse qui lui sont propres.
Après ce cycle, Bolognini s’ouvre à des grands auteurs de la littérature italienne et signe Le mauvais chemin (1961) d’après Pratesi et Quand la chair succombe (1962) d’après Svevo et Agostino (1962) d’après Moravia. Il débute aussi une étrange période dans sa carrière puisqu’il participe à un nombre conséquent de films à sketches durant cinq ans. On peut seulement extraire Mademoiselle de Maupin (1966) d’après Théophile Gautier ou Arabella (1967), une comédie anodine.
La renaissance des années 70
Apparemment perdu et incapable de retrouver la splendeur de ses débuts, Bolognini perd tout crédit auprès des critiques jusqu’au coup d’éclat de Metello (1970) qui lui permet d’aborder des thématiques sociales plus politisées, tout en plongeant dans l’histoire italienne. Il confirme avec Bubu de Montparnasse (1971), puis désarçonne en signant un film purement politique qui ne prend pourtant pas parti : Chronique d’un homicide (1972).
Bolognini enchaîne alors plusieurs belles réussites comme La grande bourgeoise (1974) avec Catherine Deneuve, Liberté mon amour (1975), Vertiges (1975) et L’héritage (1976). Il est moins inspiré avec Black journal (1977) et doit attendre plusieurs années pour concrétiser La dame aux camélias (1981) qui met en vedette Isabelle Huppert. Le cinéaste tourne de plus en plus pour la télévision (La Chartreuse de Parme), puis revient avec La Vénitienne (1986) avec Laura Antonelli. Il tourne encore quelques films qui n’ont aucun écho, avant de finir sa carrière au milieu des années 90 à la télévision.
Mauro Bolognini meurt en 2001 à l’âge de 79 ans. Il reste un des grands réalisateurs italiens des années 60-70, mais est quelque peu oublié de nos jours, aussi bien en France qu’en Italie, ce qui est bien dommage.