Piper Laurie a incarné plus de 110 rôles au cinéma, dans une carrière s’étalant sur plus de 70 ans.
Piper Laurie est surtout la révélation féminine de L’arnaqueur de Robert Rossen (1961) qui lui vaut une nomination à l’Oscar en 1962. Elle obtient deux autres nominations aux Oscars dans des seconds rôles, l’un pour son interprétation démente du personnage de la mère de Carrie ; dans le classique de Brian De Palma (1976) ; l’autre dans le film à succès Les enfants du silence, avec William Hurt et Marlee Matlin.
Les spectateurs contemporains la connaissent surtout pour sa participation culte au casting de la série Twin Peaks de David Lynch, en 1990. Elle y interprète. le rôle de Catherine Packard Martell.
Actrice de cinéma depuis le début des années 50, Piper Laurie rencontre Ronald Reagan acteur, dont elle sera proche, sur le tournage du film qui la révèle, Louisa, d’Alexander Hall (1950).
Piper Laurie, une actrice Universal
On la voit en France dans Le voleur de Tanger (1952) avec Tony Curtis, Le gentilhomme de la Louisiane (1953) avec Tyrone Power, Le fils d’Ali Baba (1953), de nouveau Tony Curtis ; La légende de l’épée magique (1954) avec Rock Hudson, Mission périlleuse (1955) avec Victor Mature, Le fleuve de la dernière chance (1956) avec Dana Andrews…
En 1952, elle donne la réplique à Rock Hudson dans un classique de Douglas Sirk que l’on découvrira des décennies plus tard dans l’Hexagone, Qui donc a vu ma belle ? En 1955, elle s’affiche avec Rory Calhoun et Jack Carson dans La danseuse et le millionnaire, qui ne sortira sur notre territoire qu’en 1961. Il en sera de même pour Femmes coupables (1957) de Robert Wise, avec Jean Simmons, Joan Fontaine et Paul Newman.
La rupture avec Hollywood et le retour chez Brian De Palma
Actrice Universal, la jeune femme est frustrée par des rôles peu remarquables, même s’il s’agit bien de premiers rôles féminins. Elle s’éclipse donc à New York, où elle trouve d’avantage de substance sur les planches.
Elle accepte néanmoins de faire son retour sur le grand écran dans L’arnaqueur, classique de la Fox, avec Paul Newman et également George C. Scott. Le film sort en France en 1962, mais ne connaîtra pas le même succès en salle, avec à peine 525 000 entrées sur l’ensemble du pays.
Curieusement, malgré le retentissement américain de L’arnaqueur, Piper Laurie se fera rare dans les années 60, Quelques rôles à la télévision et surtout sur les planches, et il lui faudra attendre Carrie en 1976 pour être de nouveau dans les bons papiers d’Hollywood qui s’intéresse enfin à elle. Malheureusement, peu de grands films suivront à l’exception des Enfants du silence de Randa Haynes, film académique, mais succès mondial, sur fond de romance et de handicap (1986) et Crossing Guard de Sean Penn (1995). Au box-office, The Faculty de Robert Rodriguez (1999) cartonnera.
50 ans de carrière et des films variés
Son dernier rôle de cinéma remonte à 2017 : Undercover – une histoire vraie avec Yann Demange, avec Matthew McConaughey. Alors qu’elle fête ses 90 ans en janvier 2022, Piper Laurie, joue en 2018 pour la télévision dans Snapshots, un rôle central de grand-mère, et un épisode du reboot de MacGyver.
Piper Laurie est apparue plus d’une trentaine de fois dans les cinémas français entre Louisa (1951) et Undercover, qui sortira en salle en France en 2019. Si son âge d’or hollywoodien est quelque peu oublié par les spectateurs, les cinéphiles se souviennent néanmoins d’elle dans des productions plus récentes et des productions variées. En vrac, citons l’horreur (Ruby, 1978 ; Trauma, film américain de Dario Argento, avec sa fille Asia, en 1993), l’inédit cinéma australien (Tim avec Mel Gibson en simple d’esprit), le blockbuster Disney raté (la suite du Magicien d’Oz au milieu des années 80, intitulée Oz, un montre extraordinaire), la production Cannon foireuse (le retour d’Hercule Poirot dans Rendez-vous avec la mort de Michael Winner, 1987), le film noir qui ne se prend pas au sérieux (Larry le liquidateur de Norman Jewison, avec Danny DeVito et Gregory Peck), le film précurseur Storyville (1992) du créateur de X-Files, Mark Frost, et le cinéma indépendant (The Dead Girl, en 2006, avec Toni Collette et la regrettée Brittany Murphy).
Piper Laurie, l’omniprésente absente, second rôle contemporain qui jadis était une tête d’affiche appréciée, est bien une légende de Hollywood qui a su incarner la face tranchante du métier de comédienne, avec dissension et rébellion. Les jolies poupées et le pouvoir de dire non. Une forme de féminisme revendiquée avec des décennies d’avance.
Ils nous ont quittés en 2023
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