Joan Fontaine est la sœur de Olivia de Havilland mais les deux actrices et stars ne tourneront jamais ensemble et entretiendront des rapports distants. Vedette de la RKO, elle s’affirme dans la comédie Demoiselle en détresse (1937) de George Stevens.
Mais c’est Alfred Hitchcock qui révèle sa sensibilité et ses talents dramatiques : dans Rebecca (1940), adapté du roman de Daphne du Maurier, elle compose une héroïne tourmentée, terrorisée par la gouvernante Judith Anderson et amoureuse de Laurence Olivier. Ce coup d’éclat lui vaut une nomination à l’Oscar. Mais c’est avec Soupçons (1941) qu’elle remporte la statuette. Elle y est à nouveau sublime, et pas moins que son partenaire Cary Grant.
Sans doute son plus beau rôle restera celui de la jeune viennoise désespérée de Lettre d’une inconnue (1948), sommet américain de la carrière de Max Ophüls. Dans Born to be bad (1950) de Nicholas Ray elle étend son registre et se montre à l’aise dans un contre-emploi de femme fatale.
Parmi les autres films interprétés par cette délicate comédienne, on peut retenir Jane Eyre (1944) de Robert Stevenson, Tessa, la nymphe au cœur fidèle (1943) d’Edmund Goulding (autre nomination à l’Oscar de la meilleure actrice), La valse de l’empereur (1948) de Billy Wilder, Ivanhoé (1952) de Richard Thorpe, ou bien encore L’invraisemblable vérité (1957) de Fritz Lang.
L’actrice tourne son dernier film en 1962 mais reste présente à la scène et apparaît épisodiquement dans séries télévisées jusqu’en 1994. Au panthéon des figures féminines hollywoodiennes, Joan Fontaine a une place de choix.