Michel Piccoli est l’un des plus grands acteurs français des années 70 et 80. Il a tourné avec Sautet, Chabrol, Malle…
Un beau parcours sur les planches et à l’écran
Acteur, réalisateur et scénariste français, Michel Piccoli a suivi le cours Simon avant de débuter sur les planches et au cinéma en 1945. On le voit pendant les premières années dans des seconds rôles qui ne marquent pas les esprits. Il faut attendre Le doulos (Melville, 1962) pour que le grand public commence à le repérer. Il devient nettement plus célèbre avec Le mépris (Godard, 1963) qui le confronte à Brigitte Bardot. Dès lors, les rôles deviennent plus intéressants et des auteurs importants le sollicitent comme Buñuel pour Le journal d’une femme de chambre (1964) et surtout Belle de jour (1967), mais aussi Costa-Gavras avec Compartiment tueurs (1965).
A partir de la fin des années 60, il entame un parcours sans faute, travaillant pour les plus grands à plusieurs reprises, que ce soit Claude Sautet (Les choses de la vie, César et Rosalie, Max et les ferrailleurs), Alain Cavalier (La chamade), Marco Ferreri (Dillinger est mort, L’audience, Liza, La grande bouffe, Touche pas la femme blanche, La dernière femme), Luis Buñuel encore et toujours (La voie lactée, Le charme discret de la bourgeoisie, Le fantôme de la liberté), Jacques Demy (Les demoiselles de Rochefort, Une chambre en ville), Francis Girod (Le trio infernal, René la canne, L’état sauvage), Claude Chabrol (Les noces rouges), Jacques Rouffio (Sept morts sur ordonnance, Le sucre, La passante du Sans-Souci), Yves Boisset (Espion, lève-toi, Le prix du danger).
Michel Piccoli, toujours admirable avec Rivette ou Brisseau
Dans les années 80, il reste une valeur sûre du cinéma français avec Une étrange affaire (Granier-Deferre, 1981), La diagonale du fou (Dembo, 1984), et Mauvais sang (Carax, 1986). Le succès se fait moins régulier à la décennie suivante et même s’il reste fidèle à certains auteurs, les œuvres tournées ont moins d’impact. Il est toujours admirable dans Milou en mai (Malle, 1990), La belle noiseuse (Rivette, 1991) et L’ange noir (Brisseau, 1994).
Dès lors, il va surtout donner leur chance à de jeunes auteurs et continue à arpenter un cinéma d’auteur exigeant. On le voit dans Généalogies d’un crime (Ruiz, 1997), Tout va bien, on s’en va (Mouriéras, 2000), Ce jour-là (Ruiz, 2003) et Les toits de Paris (Saleem, 2007). Son dernier grand rôle est celui du pape dans Habemus Papam (Moretti, 2011).
A noter qu’il a également réalisé trois longs-métrages entre 1997 et 2005.