Acteur, réalisateur, critique de cinéma et journaliste français, Michel Delahaye est né en 1929 à Vertou en Loire-intérieure. Elevé dans une famille catholique très pratiquante, il découvre le cinéma à la salles paroissiale, puis entame des études chez les Jésuites.
Le critique de cinéma, compagnon des Cahiers du Cinéma
Après une condamnation pour vol, il ne peut effectuer la carrière d’instituteur qu’il envisageait initialement et il erre de petits boulots en petits boulots pendant plusieurs années. Il monte à Paris en 1956 et commence à rédiger des piges pour des journaux.
A partir de 1957, il devient même critique de cinéma pour la revue Cinéma. Après avoir défendu le cinéma d’Alain Resnais, Michel Delahaye entre dans le cercle des critiques des Cahiers du Cinéma. Il y défend le cinéma d’avant-garde de ses camarades, et notamment le travail de Jacques Rivette durant une dizaine d’années. Ce n’est qu’au début des années 70 qu’il quitte les Cahiers du cinéma, exaspéré par la tournure révolutionnaire marxiste prise par la rédaction.
Michel Delahaye, du simple copinage jusqu’aux rôles plus étoffés à l’écran
Durant les années 60, Michel Delahaye est invité par ses amis à jouer des courts rôles dans leurs films. Il est portier dans Bande à part (1964) et assistant d’un docteur dans Alphaville (1965), tous deux de Jean-Luc Godard. Il interprète un vicaire dans La religieuse (Jacques Rivette, 1966), intègre le casting de L’amour fou (Jacques Rivette, 1969), puis commence à fréquenter Jean Rollin. Pour lui, il devient acteur à part entière dans La vampire nue (1970) et Le frisson des vampires (1971).
Une fois évincé des Cahiers, Michel Delahaye survit en multipliant les petits boulots et tourne également beaucoup en tant qu’acteur de complément. Ainsi, sa filmographie comprend des apparitions plus ou moins conséquentes dans Peau d’âne (Jacques Demy, 1970), L’Albatros (Jean-Pierre Mocky, 1971), Une belle fille comme moi (François Truffaut, 1972), Out One : Spectre (Jacques Rivette, 1972), Je sais rien, mais je dirai tout (Pierre Richard, 1973), Les Chinois à Paris (Jean Yanne, 1974), L’agression (Gérard Pirès, 1975) et le très chaud Change pas de main (Paul Vecchiali, 1975).
Compagnon de route de Paul Vecchiali
Sa carrière comprend encore de très nombreux films dans tous les genres possibles dont on citera volontiers Mr. Klein (Joseph Losey, 1976), Le vieux pays où Rimbaud est mort (Jean Pierre Lefebvre, 1977), L’argent des autres (Christian de Chalonge, 1978), La banquière (Francis Girod, 1980). Puis, Delahaye cosigne le script de Passe-Montagne (Jean-François Stévenin, 1978).
En 1983, il réalise un segment du film omnibus Archipel des amours, coréalisé entre autres par Jean-Claude Biette, Jacques Davila, Gérard Frot-Coutaz et Paul Vecchiali. Il s’agissait ici de mettre en avant les artistes de la maison de production Diagonale de Paul Vecchiali. Revenu au catholicisme en 1982, Michel Delahaye se consacre à plein temps à des activités sociales d’aide aux démunis. Il prend toutefois le temps de participer à quelques films en tant qu’acteur comme la comédie des Inconnus Le téléphone sonne toujours deux fois (Jean-Pierre Vergne, 1985). A partir de la fin des années 90, alors qu’il est à la retraite, le passionné revient à la critique au sein de la revue La lettre, puis il publie des recueils de ses textes des années 60.
Michel Delahaye décède en 2016 à Paris à l’âge respectable de 87 ans.