Actrice et productrice américaine, Julianne Moore (de son vrai nom Julie Anne Smith) est née en 1960 à Fayetteville en Caroline du Nord. Née d’un père militaire, la petite Julie de cesse de déménager de base de l’armée en camp retranché. Elle a même vécu un temps en Allemagne où elle a passé des examens à l’âge de 19 ans. A l’adolescence, elle se prend de passion pour le théâtre qu’elle pratique régulièrement.
Une ascension lente dans les années 80-90
Après une première tentative infructueuse à Hollywood, elle part à New York où elle enchaîne les petits boulots et les publicités. Finalement, elle décroche en 1985 un rôle important dans le soap As the World Turns dont elle a tourné plus de 126 épisodes, majoritairement entre 1985 et 1988.
A la fin des années 80, elle prend le nom de Julianne Moore et apparaît pour la première fois au cinéma dans le film d’horreur Darkside, les contes de la nuit noire (John Harrison, 1990). Ensuite, elle enchaîne avec le thriller La main sur le berceau (Curtis Hanson, 1992) où elle fait face à Rebecca De Mornay. La même année, elle obtient un petit rôle dans le Body (Uli Edel, 1992) avec Madonna et rencontre encore le succès dans Le fugitif (Andrew Davis, 1993).
Toutefois, son premier vrai gros succès personnel intervient avec le succès de Short Cuts (Robert Altman, 1993) où son rôle se révèle central. Par la suite, elle ne cesse d’alterner films commerciaux et films d’auteur, mais ce sont généralement ces derniers qui lui permettent de s’affirmer. Ainsi, en 1995, elle entame une prolifique collaboration avec le réalisateur indépendant Todd Haynes pour Safe. La comédienne est encore visible dans Surviving Picasso (James Ivory, 1996), Le monde perdu (Steven Spielberg, 1997), Boogie Nights (Paul Thomas Anderson, 1997) qui lui offre sa première nomination à l’Oscar du meilleur second rôle ou encore The Big Lebowski (Ethan et Joel Coen, 1998).
Les grandes œuvres de la fin des années 90 et du début des années 2000
La fin des années 90 est véritablement le temps de la révélation avec des œuvres importantes comme Magnolia (Paul Thomas Anderson, 1999) et surtout La fin d’une liaison (Neil Jordan, 1999) qui lui vaut une nouvelle nomination à l’Oscar. Toutefois, on préfère se souvenir de Loin du paradis (Todd Haynes, 2002) qui fait d’elle l’une des meilleures actrices de sa génération. Cette fois, elle est nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice.
La même année, elle est magnifique dans The Hours (Stephen Daldry, 2002) où elle partage l’affiche à égalité avec Meryl Streep et Nicole Kidman. Les années suivantes sont moins passionnantes à cause de choix plus anodins. On l’adore tout de même dans le chef d’œuvre Les fils de l’homme (Alfonso Cuarón, 2006), même si son rôle est court. Elle est encore remarquable dans I’m Not There (Todd Haynes, 2007) ou le bouleversant A Single Man (Tom Ford, 2009) face à Colin Firth.
Julianne Moore, une grande actrice à l’aise dans le cinéma indépendant
Le passage des années 2000 à 2010 est plus contrasté car ses choix en matière de films commerciaux sont peu glorieux. Encore une fois, sa carrière est vraiment intéressante quand elle assume de jouer dans des œuvres plus indépendantes et libres. On la revoit avec plaisir dans Maps to the Stars (David Cronenberg, 2014) et elle bouleverse dans le douloureux Still Alice (Richard Glatzer, Wash Westmoreland, 2014) qui lui vaut enfin la statuette de la meilleure actrice aux Oscars. Ensuite, elle participe à des œuvres plus commerciales comme Hunger Games : la révolte partie 1 et 2 (Francis Lawrence, 2015), puis elle s’avère très drôle en méchante garce dans Kingsman : Le cercle d’or (Matthew Vaughn, 2017).
Toujours inspirée quand elle aborde le cinéma indépendant, on l’admire dans le rôle-titre de Gloria Bell (Sebastián Lelio, 2018), avant d’incarner un rôle secondaire dans le film Netflix La Femme à la fenêtre (Joe Wright, 2021). Plus récemment, elle a à nouveau collaboré avec Todd Haynes pour l’excellent May December (2023) où elle interprète une femme cougar à la psychologie tortueuse et insaisissable.
Très engagée à gauche, Julianne Moore a milité pour les droits des homosexuels, mais aussi pour la reconnaissance du droit des femmes.