Contre toute attente, Top Gun Maverick est une suite supérieure à l’original, portée par des scènes aériennes spectaculaires et une émotion à fleur de peau. Un trip visuel et sonore à découvrir exclusivement en salles pour en profiter pleinement.
Synopsis : Après avoir été l’un des meilleurs pilotes de chasse de la Marine américaine pendant plus de trente ans, Pete “Maverick” Mitchell continue à repousser ses limites en tant que pilote d’essai. Il refuse de monter en grade, car cela l’obligerait à renoncer à voler. Il est chargé de former un détachement de jeunes diplômés de l’école Top Gun pour une mission spéciale qu’aucun pilote n’aurait jamais imaginée. Lors de cette mission, Maverick rencontre le lieutenant Bradley “Rooster” Bradshaw, le fils de son défunt ami, le navigateur Nick “Goose” Bradshaw. Face à un avenir incertain, hanté par ses fantômes, Maverick va devoir affronter ses pires cauchemars au cours d’une mission qui exigera les plus grands des sacrifices.
Un projet qui porte la marque de Tom Cruise de A à Z
Critique : Cela faisait plus de trente-cinq ans que les producteurs espéraient pouvoir monter une suite au carton Top Gun (1986), même si Tom Cruise a toujours déclaré attendre un bon scénario pour se lancer dans l’aventure. Si ce projet de suite a été relancé au début de la décennie 2010, celui-ci a été stoppé net par le suicide du réalisateur Tony Scott dont on pensait qu’il était irremplaçable. Toutefois, à partir de 2018, Tom Cruise reprend la barre du blockbuster car il est satisfait des idées qu’on lui soumet. Il entend notamment mettre en avant l’émotion et le lien entre les personnages, tout en souhaitant repousser les limites techniques afin de livrer une expérience inédite aux spectateurs.
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Fidèle au réalisateur Joseph Kosinski avec qui il a déjà tourné le film de SF Oblivion (2013), Tom Cruise s’investit pleinement dans ce revival qui lui permet de regarder à la fois en arrière, tout en relevant de nouveaux défis personnels, comme il aime le faire depuis plusieurs années, notamment au sein de la saga Mission : impossible. Ainsi, il a demandé expressément à limiter les scènes sur fond vert pour privilégier les prises de vues réelles. Il a notamment imposé un entrainement de cinq mois à l’ensemble du casting afin que tous les acteurs et les quelques actrices puissent encaisser des G. Parallèlement, il leur a appris à manier des caméras afin qu’ils puissent filmer à l’intérieur des avions en évolution réelle.
Peu de CGI et une implication totale des acteurs et des techniciens
Si ces exigences peuvent de prime abord apparaître comme des caprices de diva, ce sont bien elles qui font toute la force de Top Gun Maverick, une suite en tout point supérieure à l’original, que nous n’aimons pas beaucoup pour être tout à fait honnêtes. Mené tambour battant par un Joseph Kosinski qui a toujours été à l’aise avec la gestion de l’espace (Tron l’héritage était un grand moment sur le plan visuel et sonore), Top Gun Maverick parvient à nous plonger au cœur de combats aériens sans que l’on ne soit jamais perdus – contrairement au premier film parfois fort confus. C’est bien simple, on a rarement été convié à des scènes aussi immersives car, contrairement à bon nombre de productions gonflées aux CGI, tout ici respire l’effort, la sueur et l’amour du travail bien fait.
Bien entendu, l’intrigue est quelque peu anecdotique, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de confronter les personnages à une mission impossible. On retrouve ici la marque propre à la saga initiée par Tom Cruise, avec la constitution d’une team qui va devoir se surpasser pour parvenir à accomplir une mission pour le moins périlleuse, voire mortelle. Ce n’est certes pas original, mais cela a le mérite d’être efficace et globalement trépidant. Autour de ce fil rouge, les auteurs ont ajouté une histoire de filiation, puisque Tom Cruise doit prendre sous son aile le fils de son ancien collègue disparu lors du film précédent. Il s’agit de Miles Teller, plutôt juste dans un rôle pas forcément simple.
Top Gun Maverick comme métaphore de la carrière de Tom Cruise
Comme le premier Top Gun était fondé sur une histoire d’amour, les scénaristes ont ajouté une courte intrigue sentimentale entre Tom Cruise et Jennifer Connelly, puisque Kelly McGillis n’a pas été contactée par la production pour reprendre son rôle. En réalité, cette petite intrigue secondaire n’a pas grand intérêt et passe finalement au second plan par rapport à celle qui voit Maverick confronté à son passé de jeune loup de la Navy. Lors d’une belle séquence, Tom Cruise retrouve même Val Kilmer et force est d’admettre que l’émotion passe lors de ces scènes pourtant attendues.
En réalité, Top Gun Maverick ne parle de rien d’autre que de Tom Cruise et de sa carrière. La star se livre à une introspection et une réflexion sur le temps qui passe et qui emporte tout, même si son visage semble comme épargné par les affres de la vieillesse. Top Gun Maverick débute avec la musique d’Harold Faltermeyer composée pour le premier film de 1986 et toute l’esthétique rappellera sans cesse les années 80. Véritable hymne au patriotisme comme à l’époque de Reagan, Top Gun Maverick propose un spectacle dont la seule concession à l’air du temps semble être la présence d’une chanson de Lady Gaga au générique de fin. Dans cette course effrénée, Tom Cruise prend acte qu’il appartient à un monde en train de disparaître – et à une forme de cinéma également sur la sellette – mais il ne s’avoue pas vaincu et démontre avec cette suite virevoltante qu’il va encore falloir compter avec lui ces prochaines années.
Une belle réalisation et une musique emballante pour un rescapé de la Covid-19
Le film ne serait pas aussi sympathique à suivre s’il n’y avait pas un brillant réalisateur derrière la caméra. Joseph Kosinski confirme ici les qualités visuelles déjà identifiées dans ses précédentes productions. Enfin, la musique d’Hans Zimmer, très présente, enrobe à merveille les images au point de déclencher de vraies émotions face à des situations ou des personnages que l’on aurait pu ne pas apprécier d’ordinaire.
Réalisé il y a maintenant deux ans, juste avant la crise de la Covid-19, Top Gun Maverick devait initialement sortir en juillet 2020, puis a été maintes fois repoussé pour débarquer finalement au printemps 2022. Le métrage a été soutenu jusqu’au bout par Tom Cruise qui a déclaré qu’il tenait à proposer le film en salles, à la fois pour profiter du grand écran, mais aussi en mesure de soutien envers les exploitants. Une décision courageuse et qui s’est révélée payante puisque Top Gun Maverick est un véritable phénomène depuis sa sortie. Il a déjà cumulé plus de 400 millions de dollars sur le sol nord-américain et semble bien parti pour battre de nombreux records.
En France, la suite a déjà obtenu le meilleur démarrage de l’année et a glané plus de trois millions d’entrées en seulement deux semaines de présence à l’affiche. Au vu de la très bonne tenue du long-métrage, on ne peut qu’applaudir ce succès qui va sauver la mise de nombreux exploitants en cette période de désaffection des salles.
Critique de Virgile Dumez
Box-office :
Avec 6 676 000 entrées à la veille de sa reprise en salle en France, Top Gun Maverick est le plus gros succès pour un film sorti en salle en 2022, année de crise du cinéma sévère. Aux USA, ce phénomène s’est classé première position annuelle, avec 717M$. C’est évidemment le plus gros carton pour un film avec l’idole Tom Cruise.
En dehors des USA, la France s’est positionnée, avec 59M$ de recettes, en 5e place mondiale, derrière le Royaume-Uni (102M$), le Japon (99M$), la Corée du Sud (67M$), et l’Australie (62M$).
Dans des pays comme l’Allemagne (38M$), l’Italie (14M$), l’Espagne (11M$) ou le Mexique (15M$), la production aérodynamique n’a pas été à la hauteur de l’événement. La crise qui secoue ces marchés y est pour beaucoup.
Si Top Gun Maverick n’a pu connaître de sortie en Russie en raison de l’embargo sur le pays belliqueux, le blockbuster a à peine pu faire une apparition sur le ciel ukrainien, au tout début du mois de juin 2022.
Avec 20M$ de recettes en Arabie Saoudite, le succès de Tom Cruise y a été phénoménal.
Les sorties de la semaine du 25 mai 2022
Les sorties de la semaine du 7 décembre 2022 (reprise)
Biographies +
Joseph Kosinski, Tom Cruise, Jon Hamm, Lewis Pullman, Val Kilmer, Ed Harris, Miles Teller, Manny Jacinto, Jennifer Connelly, Charles Parnell, Glen Powell